38F - Chartrier de Fontaine-Etoupefour et manuscrits Castel de Saint-Pierre

38F - Chartrier de Fontaine-Etoupefour et manuscrits Castel de Saint-Pierre

Cote/Cotes extrêmes

38F/1-38F/46

Date

1264-1864

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives du Calvados

Histoire de la conservation

En 1963, le partage du chartrier de Saint-Pierre-Eglise entre les AD du Calvados et de la Manche avait permis de dissocier, au sein des archives familiales Le Viconte de Blangy, le fonds d'alliance Castel de Saint-Pierre acquis par la Manche et le chartrier calvadosien de Fontaine-Etoupefour.

Modalités d'entrées

Achat (1963).

Présentation du contenu

Fontaine-Etoupefour, plein fief de haubert s'étendant également sur une petite enclave de Baron-sur-Odon, est la propriété successive des familles de Falaise (XIII-XVe s.), de Juvigny (XVe s.) et de Vaux de Merville (XV-XVIe s.). Jusqu'en 1563, date de sa vente forcée, le prieuré conventuel du Plessis-Grimoult possède également un fief secondaire dans la paroisse. Le décès d'Ysabeau de Falaise, vers 1418, apporte cette terre aux de Vaulx de Merville (XV-XVIe s.). La mort sans postérité directe de Hélie et Jehan de Vaulx, et leur succession très obérée, conduisent les héritiers à vendre à Nicolas Le Vallois, sieur de Manneville, Escoville et du Mesnil-Guillaume, une des figures de la grande bourgeoisie marchande caennaise de ce début de siècle.

La branche cadette des Le Vallois, illustrée par Louis Le Vallois, un des secrétaires des finances du roi, tenant de la Religion réformée, restera propriétaire de Fontaine-Etoupefour jusqu'à la mort de Tanneguy Le Vallois, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, son petit-fils. Une double alliance avec les Le Viconte de Blangy fait passer le fief entre leurs mains, et la famille en conservera la propriété jusqu'au XXe s.. Auguste de Blangy, connu pour ses études remarquées d'histoire locale et de généalogie, et surtout comme «co-inventeur», avec l'abbé Tollemer, de l'œuvre du mémorialiste Gilles de Gouberville grâce à la découverte et l'édition d'une partie de son journal, conservera le chartrier dans son château de Juvigny-sur-Seulles.

Une assez grande partie de l'ensemble a beaucoup souffert de conditions malheureuses de conservation (humidité, amplitude thermique), et des manques documentaires flagrants apparaissent vite: le fonds de la baronnie de Blangy est quasi-inexistant, tout comme les archives de ses propriétaires, les du Breuil, réduites à quelques pièces; sur Eterville, peu de documents accompagnent la liasse principale concernant cette acquisition au XVIIIe s.; le chartrier des biens seigneuriaux de Malherbe, amputé de sa partie féodo-seigneuriale, n'est représenté que par le fonds d'exploitation directe de l'ensemble territorial constitué par Saint-Vaast et Juvigny-sur-Seulle. Quant aux papiers strictement familiaux, le regret porte sur l'éclipse documentaire visible avant 1650 pour les Le Viconte de Blangy, et sur le faible nombre des pièces familiales Le Vallois pour la première moitié du XVIe s. . En revanche, les comptes du domaine vicomtal de Caen, liés à l'office de Louis Le Vallois, subsistent en leur entier pour les années 1558-1562.

Les inventaires mobiliers de Jehan Bourdin et de Géraude de Hellin, bourgeois de Paris, beaux-parents de Louis Le Vallois, sont de toute beauté. Un censier de droits fonciers établis dans la châtellenie de Meulan, à la fin du XVe s., se rattache plutôt, curieusement, à une des branches Le Viconte.

Comme dans d'autres fonds seigneuriaux, la part de rachat progressif à Fontaine-Etoupefour des terres anciennement fieffées apparaît comme un objectif fondamental lors de l'époque moderne. Les contrats enliassés donnent un bon exemple de cette volonté de réappropriation du terroir.

 

En fin de répertoire, a été classé le fonds des papiers de l'abbé Castel de Saint-Pierre, penseur de l'économie politique, désormais mieux connu des universitaires internationaux. Cet ensemble de manuscrits (coté de I à VIII), du plus haut intérêt, comporte malheureusement deux lacunes, portant sur les tomes II et V du classement initial.

Contrairement à ce qui avait été supposé (faisant partie du fonds récupéré en 1963, d'où le classement en 38F), ces liasses étaient de toute évidence la propriété de Tony Genty, bibliophile caennais réputé. Malheureusement, les conditions d'entrée de ce fonds important pour l'histoire littéraire française dans les collections départementales sont encore à l'heure actuelle inconnues, en dépit de recherches poussées.

Autre instrument de recherche

100J/1-100J/8 : Chartrier Le Viconte de Blangy contenant une autre partie du chartrier de Fontaine-Etoupefour (donné en 2002 aux Archives du Calvados) ;

F/7042/1 - Epaves du chartrier de Fontaine-Etoupefour (acheté en 1899)

Documents en relation

1MI/427 (microfilm effectué en 1979 d'un document conservé  aux Archives de Seine-Maritime sous la cote provisoire 1 BP 20127) : Procès jugé en appel au Parlement de Normandie entre Adam Maduel, sieur du Mesnil, bourgeois de Caen, et Françoise Cottard, veuve de Tanneguy Le Vallois, sieur de Fontaine-Etoupefour, Jean Blondel, sieur de Tilly, lieutenant particulier civil et criminel au bailliage de Caen, et Marc Restout, peintre, bourgeois de Caen, au sujet de l'adjudication des travaux de curage des fossés de Fontaine-Etoupefour (1671-1672 ; avec un carnet de 11 croquis du château de Fontaine-Etoupefour exécutés par Marc Restout).