30F - Chartrier familial de Beaurepaire (Louvagny, Beuvron, Le Ham...)

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Date

XIIe s. - XIXe s.

Modalités d'entrées

Dépôt en 2000.

Présentation du contenu

Le chartrier de Beaurepaire de Louvagny a servi de base principale à une publication d'ordre généalogique (Notes généalogiques, Paris, 1958 ; cote AD : BH 4° 315), copieuse et toujours d'actualité, sur la famille Gaultier, alias de Beaurepaire, par effet de Lettres royaux de commutation de patronyme (1562). 

Mademoiselle M.-J. Le Cacheux, alors directrice des Archives départementales du Calvados, encouragea  l'instigateur et auteur de ce projet, monsieur B. de Beaurepaire de Louvagny, et mit à sa disposition, par faveur spéciale, la partie des archives familiales qui subsistait dans la série E (papiers de famille), dans le souci de rendre plus lisible l'ensemble de la documentation lors de ses recherches. Cette partie du fonds, anciennement estampillée comme tous les papiers publics, a été fort logiquement réintégrée aux AD du Calvados dans sa série d'origine, et cotée  à la suite de l'inventaire de 2E (965 à 971).

Avaient été concernés par ce prêt des éléments complémentaires à la plupart des secteurs du chartrier, mais aussi les papiers familiaux de Saint-Martin de Sarceaux et de Mauvaisville, bel ensemble filiatif constitué depuis les Lettres d'anoblissement concédées à la famille en 1594 ; une liasse relative à la seigneurie de Saint-Aignan-de-Cramesnil, venant de l'alliance de La Fresnaye, figurait également.

Le présent travail a pour but de proposer un classement archivistique plus strict, réduisant le propos généalogique initial, puisque ce dernier est largement détaillé dans l'ouvrage. Il conviendra de s'appuyer sur la lecture de l'étude pour retrouver certains détails particuliers recherchés au sein des degrés familiaux et de leurs espaces chronologiques.

Les actes généalogiques des XVe et XVIe siècles, socle de présentation des preuves de noblesse lors des enquêtes officielles, des procès ou des entrées aux Ecoles royales, présentent pour beaucoup d'entre eux un aspect détérioré, causé essentiellement par l'humidité et, semble-t-il également, par une forte chaleur  (la rétractation du parchemin de certaines pièces apparaît nettement) ; ils bénéficient quasiment tous de copies anciennes et modernes permettant, parfois avec prudence, de restituer les originaux endommagés.

Reconnus comme appartenant au second ordre vers le milieu du XVe siècle, officiers du duché d'Alençon, les Gaultier ont recours, comme de nombreuses familles, au privilège  offert par Louis XI à la Normandie, en récompense de son attitude loyale lors de la « Ligue du Bien Public », période durant laquelle le roi faillit être déstabilisé par le mécontentement des princes. Grâce à la charte des francs-fiefs (1470), et jusqu'en 1474,  les lignages faisant le service féodal accèdent à la reconnaissance officielle de leur noblesse, s'ils le souhaitent, moyennant une taxe assez faible.  Jehan Gaultier, seigneur de Jort, fait ce choix en 1473.

Le passage à un statut d'aisance s'effectue par la suite, grâce à des alliances judicieuses et un service aux armées dont on a trace, par exemple, lors des guerres dites de Religion (1562-1598). Ainsi Julien de Beaurepaire, qui effectue un trajet exemplaire, manifeste sa fidélité au monarque légitime dans les tâches de l'encadrement et de l'action  militaires. En sont la preuve les lettres de missions reçues du futur Henri IV, son « byen afectyonné mettre et plus assuré amy », classées en sous-série 2E, et actuellement cotées NOUVACQ/875. 

Henri de Beaurepaire, son neveu, servira lors de la Guerre de Trente ans, avec le grade de lieutenant-colonel (1642).

Le souvenir d'Henri, Emmanuel et de Joseph de Beaurepaire est entretenu par les riches échanges épistolaires les concernant dans leur activité militaire quotidienne. Joseph de Beaurepaire est de l'expédition française chargée de défendre l'intégrité des Etats pontificaux (1862-1863). Emmanuel de Beaurepaire, lui, termine tragiquement sa carrière, comme tant d'autres,  mortellement blessé au tout début du conflit franco-allemand de 1870. Henri de Beaurepaire, dans cette même guerre, perdra la vie dans un accident stupide, alors qu'à Dreux il dirigeait  la campagne courageuse et inutile de la Garde mobile du Calvados.

Les fonds d'alliances matrimoniales, moins reconnus, ont été identifiés et décrits, tout comme les ensembles féodo-seigneuriaux, dont les plus importants sont ceux de la seigneurie de Louvagny, d'une part, et les seigneuries herbagères du Pays d'Auge (situées à Brocottes, le Ham et Beuvronnet), d'autre.

Ces dernières, après leur regroupement en une même main rendu possible dans la deuxième moitié du XVIIe siècle grâce une politique matrimoniale  réussie (Piédoue, puis Le Sens), apparaissent être pour les Beaurepaire d'un fort revenu, dans cette zone géographique indispensable pour le commerce des bestiaux vers Paris, véritable « or vert » qui construit et consolide l'aisance sociale. Les herbages y sont de grande taille et d'excellente qualité, permettant des prix de baux en croissance constante depuis au moins le XVIe siècle.

Parmi les nombreux documents enliassés (parfois selon un ordre d'importance isolant certaines pièces de leur dossier), il faut noter la très rare estimation de la seigneurie à la fin du XVIe siècle, considérée sur la base  de la valeur locative annuelle des herbages, ainsi que la validation d'un lien commercial direct entre le Bocage (Vassy et Condé-sur-Noireau) et le Pays d'Auge, établie sur  la présence de certains patronymes vers cette même période.

Enfin, pour les papiers d'alliance, notons les éléments Le Sens du Mesnil, rattachés au fonds de Beuvronnet, ceux qui concernent les familles ornaises Gouhier de Saint-Céneri et Des Essars du Pommier (dont une partie est déjà aux AD du Calvados, sous les cotes F/5147 à 5150), un intéressant dossier d'actes filiatifs relatifs aux Pierrefitte, pour la fin du XVe et le XVIe siècle, tout comme, en dernier lieu, un reliquat de papiers Veydeau de Grandmont (département de l'Eure et ville de Paris).

 

Documents en relation

1E/33/1 et 1E/33/2

2E/45, 2E/46 et 2E/965-971.

F/5098, 5243, 5383, 6020, 6042, 6231, 7138, 7660

NOUVACQ/875

Présentation du contenu

Les dossiers suivants, par ordre alphabétique, comprennent les documents concernant les familles qui se retrouvent par mariage ou voie de succession dans le fonds de Beaurepaire.

Famille du Merle

Cote/Cotes extrêmes

30F/26

Date

1497-1806

Présentation du contenu

Quittance de paiement par Jean, Antoine du Merle vers la Supérieure de la communauté de L'Union Chrétienne (1742).

Baux (1653, 1688, 1736, 1742).

Ferme Labbé, au Renouard : vente, retrait lignager (1771-1772) ; Ferme de Hiéville : comptes de fermages (1787-an IV).

Biens dans la province du Perche : baronnie de Soligny, appartenant à l'abbaye du Val-Dieu : quittances pour le droit de pânage et la ferme du droit de coutume (1497-1627) ; titres joints Provost pour des biens situés à Sainte-Céronne (1529-1592) ; copies d'acquêts effectués par Pierre, Salomon Billard, procureur fiscal de la seigneurie de Bois-Guillaume (1789-1790).

Paulmier de Montbert, alliés des précédents : contrat de mariage de Constantin de Paulmier de Montbert avec Renée du Merle de Grandchamp (1739) ; quittances de paiements effectuées au nom du couple, puis de leurs héritiers par des fermiers ou procureurs (1727-1806).