Claude François Fauchet, né à Dornes (Nièvre) le 22 septembre 1744 et mort guillotiné le 31 octobre 1793, à Paris, est un révolutionnaire et un évêque constitutionnel. En mai 1791, il est élu évêque constitutionnel du Calvados. Pendant le cours de son épiscopat, il publie une brochure en faveur de la loi agraire. Poursuivi pour cette œuvre, il n'en est pas moins appelé par les électeurs de son département à la présidence de leur assemblée électorale et envoyé député à l'Assemblée législative puis à la Convention. Zélé républicain, mais ennemi des excès, il voit d'un œil inquiet les tendances effrénées des exaltés, et se rapproche dès lors des Girondins. À l'occasion du jugement de Louis XVI, il vote pour l'appel au peuple, la prison et le bannissement après la guerre. Il fait un des très rares députés qui s'abstiennent dans le tout premier appel nominal, relatif à la culpabilité du roi. Il proteste, le 26 janvier 1793, dans le Journal des amis, contre l'exécution de Louis XVI, qui l'afflige profondément. L'abbé Fauchet ayant développé les opinions qu'il a déjà manifesté à la tribune et dans ses derniers votes dans le Journal des amis, cette conduite et son alliance avec la faction girondine, de laquelle il se rapproche de plus en plus et dont il partage le fédéralisme, lui attirent la haine de la Montagne. Compris dans la liste des vingt-et-un députés dont le parti montagnard demande la proscription, il brave les premières dénonciations faites contre lui, et continue à exercer les fonctions de secrétaire de l'assemblée, qui lui a été déférées, jusqu'à la séance du 31 mai 1793, où les girondins sont décrétés d'accusation. Indigné de ce décret et pressentant le sort qui l'attendait, Fauchet abandonne le bureau de la Convention, et déclare qu'il va se mettre sous la sauvegarde du peuple. Mais il voit en cette occasion combien la popularité est mensongère : la faveur du peuple est ailleurs. On le conjure de fuir, il refuse. Cependant le parti montagnard ne s'endort pas, et provoque de toutes ses forces la mise en accusation des girondins arrêtés le 31 mai. Le 15 juillet, Chabot accuse à la tribune l'abbé Fauchet d'avoir soutenu le mouvement fédéraliste à Caen et d'avoir été complice de l'attentat de Charlotte Corday. Fauchet, qui nie farouchement cette connivence, est libéré quelque temps après. Compris dans le décret d'accusation lancé contre la Gironde en octobre 1793, Fauchet est à nouveau enfermé à la Conciergerie. Les débats du procès des girondins sont courts. Traduits devant le tribunal révolutionnaire le 25 octobre, ils sont déclarés coupables et condamnés à mort le 30 (9 Brumaire An II). Le lendemain 31 (10 Brumaire An II), leur tête tombe sous le couperet, et celle de l'abbé Fauchet avec elles.