Eugène Duroy est un architecte caennais, né en 1879. Il succède en 1916 à Edouard Piotin à la tête du cabinet d'architecture situé rue des chanoines à Caen qu'il avait intégré en 1905 pour son apprentissage. Il participe à la construction de nombreux bâtiments notamment à Caen et Ouistreham, durant l'entre-deux-guerres. Parmi ses réalisations, les villas représentent une grande partie de son travail. Passionné par l'histoire architecturale religieuse, il œuvra également à la construction et à la restauration d'églises et chapelles (Mézidon, Epinay-sur-Odon, Condé-sur-Noireau...). Il réalise la construction de l'église Saint-Jean-Eudes à Caen. Enfin, il est aussi l'auteur de quelques bâtiments publics, comme des écoles ou des gares. Architecte complet, il réalise quelques plans de jardins et sa formation à l'Ecole des Beaux-Arts de Caen lui permet de développer son style sur différents éléments décoratifs. Il décède le 6 juin 1944 dès les premiers bombardements de Caen alors qu'il se trouve dans sa maison rue Sainte-Anne. Son fils François Duroy, ingénieur, règle alors les affaires en cours, mais ne prend guère la succession du cabinet de son père.

Depuis son entrée en 2008, le fonds n'a fait l'objet d'aucune opération d'inventaire ou de classement. Seule la documentation professionnelle en mauvais état a été reconditionnée pour assurer sa pérennité. Les dossiers clients étaient alors classés par bâtiment, mais une partie était en vrac. Les photographies et plaques de verre restaient sous les pochettes des développeurs. Enfin, une partie des plans étaient roulés et dans le désordre, et une autre à plat mais préalablement classés par l'architecte par ordre alphabétique des propriétaires.

L'ensemble du fonds a donc fait l'objet d'une opération de dépoussiérage, de tri, de classement et de reconditionnement en 2016.

Don en 2008 d'Huguette Duroy, petite-fille d'Eugène Duroy.

Ce fonds est d'une grande importance pour l'histoire architecturale de l'entre-deux-guerres dans le Calvados.

En effet, on y retrouve les dossiers de construction et d'aménagement, les plans, les photographies et cartes postales de bâtiments publics (écoles, orphelinat Sain-Vincent-de-Paul, gares...), privés (villas et autres maisons d'habitation, entreprise comme la Société Dunlop), et culturels (cinéma Eden, salle Michel Cabieu...) notamment à Caen et Ouistreham, villes particulièrement touchées par les bombardements de la Libération. Ce fonds permet donc de conserver une trace de bâtiments qui n'existent peut-être plus aujourd'hui.

De plus, le début du XXe siècle est également l'époque du développement des stations balnéaires. Le fonds Duroy en est un témoin privilégié, grâce aux différents dossiers, plans et photographies de construction de villas côtières et du casino de Ouistreham.

Enfin, ce fonds est également une source importante pour l'histoire architecturale religieuse. Eugène Duroy a notamment oeuvré pour la construction et la restauration d'églises telles que l'église Saint-Jean-Eudes de Caen, l'église Saint-Sauveur de Condé-sur-Noireau, ou encore la chapelle Notre-Dame-des-Dunes d'Ouistreham.

Dans le respect du tableau de gestion des archives d'architectes, 6,70 ml linéaires de documents ont été éliminés. Il s'agissait de doublons, des pièces préparatoires et intermédiaires des dossiers clients (mémoires, bons d'acompte, honoraires, procès-verbaux de réception provisoire, situations), des extraits de plans cadastraux et des revues professionnelles.

Aucun accroissement n'est prévu.

Les dossiers clients, les photographies et cartes postales, et les plans ont été classés par département, par commune, puis par bâtiment afin de faciliter le lecteur dans ses recherches dans le cas où celles-ci portent sur un bâtiment particulier ou une aire géographique précise.

Fonds entièrement communicable.

Selon le règlement des Archives départementales.

Dans la série J, plusieurs fonds de cabinets d'architecture viennent compléter le fonds Duroy.

Concernant les constructions de l'entre-deux-guerres, nous invitons le lecteur à consulter le fonds Auguste Nicolas (F5899-5960), architecte DPLG auteur de travaux communaux et pour des particuliers entre 1880 et 1930, ainsi que le fonds André Guillemin-Tarayre (F 5961-5973), architecte qui a participé à la construction de succursale de la Banque de France à Caen, et de succursales de Crédit Lyonnais à Deauville, Lisieux et Flers entre 1920 et 1925.

Concernant la Reconstruction, nous pouvons citer le fonds Dureuil-Rême (86J), architectes DPLG auteurs de la reconstruction de Caen et d'autres communes du Calvados, le fonds Hallier (92J), architecte DPLG ayant travaillé sur la reconstruction des communes du Bessin, ou encore le fonds Henri Le Boullanger (155J), architecte ayant oeuvré pour la reconstruction de Caen, Clécy, Escoville et Hérouvillette notamment.

Nous invitons également le lecteur à consulter les fonds d'archives des communes concernées par les travaux de construction (série O lorsqu'ils sont conservées aux Archives départementales).

Les documents figurés (Fi), peuvent également intéresser le lecteur, notamment le fonds 18Fi qui répertorie les cartes postales de communes (18Fi/12-22 pour Caen, 18Fi/63 pour Ouistreham).

Enfin, il est à noter l'existence d'un fonds Eugène Duroy aux Archives municipales de Caen, don de François Duroy dans les années 1950.

Une collection de cartes postales appartenant à la famille Duroy a également été prêtée pour numérisation, elle est coté 5Num/2.

• Florent Hérouard, Villas et architecture de bord de mer : Ouistreham, Ouistreham, 2021, Entresol, 225p. BH/4/6098.
• Florent Hérouard, Cabinet Rouvray, Piotin, Duroy : un regard sur l'architecture et la société : Normandie, 1880-1944, Oustreham, 2022, Entresol, 135 p. BH/8/19261