3B - Bailliage de Falaise

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Cote/Cotes extrêmes

3B/1-3B/2038

Date

XVIe s. - XVIIIe s.

Description physique

162 mètres linéaires

Présentation du contenu

Au sein de ce fonds, les archives relatives à la foire de Guibray, relevant du bailliage, sont les seules à avoir fait l'objet d'un reclassement complet au début des années 2010.

Autre instrument de recherche

Inventaire manuscrit initial de la sous-série 3B.

Documents en relation

1J/120/2 : pièces de procédures (1549, 1763)

Date

1674-1791

Description physique

2,40 mètres linéaires

Biographie ou Histoire

La grande et célèbre foire de Guibray est née d'une légende. Un simple mouton, grattant l'herbe dans une clairière non loin de la ville de Falaise,découvre une statuette de la Vierge Marie. Cette découverte attire alors des pèlerins, plus nombreux chaque jour qui passe, tellement nombreux que s'élève une chapelle pour les accueillir. Le jour de l'Assomption, le 15 août, des marchands s'installent auprès de cette chapelle, sentant bien que l'afflux de pèlerins était bon pour leurs affaires. C'est ainsi qu'autour de celle qui est aujourd'hui nommée Notre-Dame de Guibray, naît la foire. Cette histoire légendaire se passe autour du début du Xe siècle. Rollon, alors duc de Normandie, donne la première naissance historique de la foire, attestée par les sources, en 912.

Petit à petit, autour de Notre-Dame de Guibray s'élève une bourgade qui devient, grâce au Comte Robert le Magnifique, l'emplacement du Camp de Foire. S'installe alors régulièrement une foire autour de Notre-Dame, qui bénéficie au XIe siècle de nombreux privilèges grâce à Guillaume le Conquérant. Ce dernier fait profiter la foire du résultat de ses conquêtes, attirant alors de très nombreux marchands, venant de loin pour assister à la foire de Guibray.
Les siècles passant, la foire jouit de plus en plus de surface. On y installe notamment des hospices et un Hôtel-Dieu. Cette aire grandissante est structurée à la fin du XIIe siècle, grâce à un plan. En effet, pour faciliter le commerce, on construit des loges, mobiles ou fixes pour accueillir les marchands. Ce plan permet alors de réglementer les loges, mais aussi le commerce. On donne à ce plan des privilèges particuliers, en matière de marchandises, d'ordre et de justice mais cela n'empêche pas un attroupement de marchands en dehors du plan de la foire, espace qui ne possède pas les mêmes privilèges mais profite de l'affluence. Mais en 1337, la guerre dite de Cent Ans éclate, et bien que la Normandie soit peu touchée au début, la deuxième phase de la guerre, àpartir de 1415 est bien différente. Henri V, roi d'Angleterre veut récupérer ses terres légitimes et assiège la Normandie. Ces guerres et conflits auront pour effet l'annulation ou le transfert de la foire de Guibray ailleurs. Ce sont des années noires pour le commerce normand. Le XVIe siècle est cependant tout autre. Très tôt, le protestantisme se répand en Normandie, surtout dans les grandes villes comme Alençon ou Caen. Les guerres de religions ont un réel impact sur la foire, cette dernière étant purement et simplement supprimée pendant plusieurs années. Peu après l'avènement de Henri IV, roi de France, en 1594, des lettres patentes établissant une foire franche d'une durée de quinze jours sont publiées.

La foire de Guibray durait en principe quinze jours autour du quinze août. C'était au XVIIIe siècle l'un des plus grand rassemblements de commerce du nord-ouest de la France. Les marchands et leurs marchandises venaient de très loin pour y participer. C'était une foire de vente au détail et au gros, les marchands venaient pour s'y approvisionner. En effet, le mois d'août était idéal pour la foire : les moissons étaient terminées, les habitants des campagnes avaient donc moins de travail et pouvaient s'y rendre ; la période était creuse pour le commerce donc la concurrence était moindre et la vente en gros permettait aux détaillants de venir s'approvisionner pour les nombreuses foires d'automne. De plus, Falaise est idéalement placée sur les grands axes, entre Paris, la Bretagne, les Pays de la Loire et l'Angleterre et on y trouvait des marchandises diverses et variées. En majorité, la foire de Guibray était un berceau de la vente du textile mais on y trouvait aussi du bétail, des épiciers et apothicaires (pour la cuisine et pour la médecine), des marchands de cuir, de la quincaillerie, des boulangers, des serruriers, des teinturiers, des tailleurs, des perruquiers et divers autres boutiquiers qui vendaient des nécessaires de vie comme des brosses ou des lunettes.
 

Histoire de la conservation

Le fonds de la sénéchaussée royale des foires et privilèges de Guibray a été inventorié par René-NorbertSauvage, archiviste aux Archives départementales du Calvados de 1919 à 1949. Il en avait réaliséen 1929 un état manuscrit de la sous-série 3B dont est tiré le fonds de la foire de Guibray. Ce fonds a été reclassé en mars 2015 par Marion Hérisson, stagiaire de Master I, Histoire.

Présentation du contenu

Le fonds représente environ deux mètres linéaires et contient principalement des documents liés à la justice de la foire : des sentences, des procédures de justice criminelle et civile, des plumitifs... couvrant la période 1692 à 1791.

Documents en relation

- C/1365 -C/1416: Foires et marchés, Guibray

- 97F/3-5 (Collection Paul German) : famille de Marguerit, seigneurie de Guibray (loges de la foire)

- 6E/225-6E/245 : Communautés d'art, de métiers et de marchandises, Falaise

- 386EDT/74-82 (archives communales de Falaise) : Foire de Guibray

- 17FI/1389 : Gravure de la Foire de Guibray ("La foire de Guibray en Normandie pres la ville de Fallaize dediee a Monseigneur le marquis de Thury et de la Motte Harcourt conte de Croisy mareschal des camps et armee du roy gouverneur des ville et chasteau de Failaize." (1658)

- O/1101/2 : plan géométrique du champ de foire de Guibray et terrains environnants (1829)

1781

Cote/Cotes extrêmes

3B/1776

Date

1781