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Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
Pierre Chaunu est né le 17 août 1923 à Belleville-sur-Meuse, « à la lisière du champ de bataille de Verdun » selon ses propres termes.
Son père Jean, employé de chemin de fer, est appelé pendant la Première Guerre mondiale à défendre les forts de la Meuse. A Belleville il fait la connaissance d'une jeune lorraine, Héloïse Charles, qu'il épouse à Fougères en 1916. Héloïse décède brutalement neuf mois après la naissance de son fils. Pierre est confié à sa tante maternelle Eugénie, et à son mari Albert Muna, qui l'accueillent comme leur fils à Metz. Pierre n'a que neuf ans quand son oncle disparaît brutalement. Cette rencontre précoce avec la mort (disparition de sa mère, de son oncle, traumatisme de la Grande Guerre) a contribué à former sa sensibilité et eclaire les choix essentiels de sa vie.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Pierre, alors âgé de quinze ans, et sa tante quittent Metz pour habiter près de Rouen (Le Petit-Quevilly), puis en région parisienne (Aulnay-sous-Bois).
Ses études d'Histoire se déroulent à la Sorbonne. Il y rencontre sa femme, Huguette Catella, elle-même historienne, qu'il épouse le 20 septembre 1947 à Aix-les-Bains. Ils auront six enfants. C'est aussi l'année de son agrégation et de son premier poste au lycée de Bar-le-Duc. Alors qu'il travaille sur Un destin, Martin Luther, de Lucien Febvre, il se convertit au protestantisme. Toute sa vie et son œuvre sont dès lors imprégnées par cette conversion spirituelle.
Élève de Fernand Braudel et de Lucien Febvre, il se rattache à l'École des Annales. En 1948, Pierre et Huguette Chaunu aident Lucien Febvre à créer la VIe section de l'École Pratique des Hautes Études.
Admis à l'EPHE, il séjourne (comme pensionnaire à la Casa de Velázquez), ave sa femme, à Madrid et surtout à Séville, de 1948 à 1951. Ensemble, ils collectent et analysent les données du commerce colonial espagnol entre le début du XVIe siècle et le milieu du XVIIe. La thèse de Pierre, Séville et l'Atlantique (1504-1650), qu'il soutient en Sorbonne en 1954, est un travail monumental de plus de 7000 pages et douze volumes, rédigés en collaboration avec son épouse. Elle l'inscrit en pionnier de l'Histoire quantitative.
De retour à Paris, il enseigne au Lycée Michelet (1951-1956), est chargé de cours à la Sorbonne dès 1956, puis nommé au CNRS (1956-1959).
En 1959, il entre à la Faculté des Lettres de Caen comme chargé d'enseignement en Histoire moderne et contemporaine, puis maître de conférences. En 1961 il est nommé professeur, et réside dès lors à Caen avec sa famille.
En 1964, il participe à la création des Annales de démographie historique. Il fonde en 1966 le Centre de recherche d'histoire quantitative (CRHQ), entouré d'une équipe de jeunes historiens : Pierre Gouhier, Jean-Pierre Bardet, Hugues Neveu, Jean-Marie Vallez, Jean-Marie Gouesse et bien d'autres. Il orchestre de nombreuses enquêtes sur l'histoire de la Normandie, dirige un nombre considérable de mémoires, puis de synthèses. Sa place est essentielle dans l'Atlas historique de Normandie (1967) et dans l'enquête historique sur le Bâtiment dans l'économie traditionnelle (1971).
En 1970, il est élu professeur d'Histoire moderne à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), où il succède à Victor Tapié. Outre ses cours dispensés en amphithéâtre, il dirige et anime avec passion des séminaires de « recherche collective », à l'origine d'importants ouvrages en collaboration, tels que La Mort à Paris, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles (1978), La Naissance de l'intime, 3000 foyers parisiens : XVIIe-XVIIIe siècles (Annick Pardaillé-Galabrun, 1988), le Journal de Jean Héroard, Médecin de Louis XIII (Madeleine Foisil, 1989), ou Le Basculement religieux de Paris au XVIIIe siècle (P. Chaunu, M. Foisil, Françoise de Noirfontaine, 1998).
De 1969 à 1989, Pierre Chaunu joue un rôle important au sein des institutions chargées de la nomination des enseignants (CNU, CSU, CCNU), et siège au comité scientifique du CNRS à partir de 1980. Membre dès l'origine du Syndicat national autonome des Lettres et Sciences Humaines, il la préside de 1988 à 1990.
Dès les années 1970, son intérêt scientifique pour les questions démographiques comme ses convictions religieuses, l'amènent à se préoccuper de la baisse de natalité. Il la voit comme un danger pour les sociétés contemporaines et s'implique dans les débats autour de la légalisation de l'avortement, à laquelle il s'opposera toute sa vie. Il publie en 1975 Le Refus de la vie, analyse historique du présent, puis avec Georges Suffert, La Peste blanche : comment éviter le suicide de l'Occident, en 1976.
En 1976 il est nommé au Conseil économique et social, puis, en 1994, au Haut Conseil de l'Intégration et au Comité des Sages sur la Nationalité. Elu en 1982 à l'Académie des sciences morales et politiques (succédant, au fauteuil 5, à Maurice Baumont), il en assure la présidence en 1993, alors qu'il vient de prendre ses nouvelles fonctions de professeur honoraire.
Pierre Chaunu est aussi, en 1974, le co-fondateur de la faculté libre de théologie réformée d'Aix-en-Provence, et devient membre en 1984 du comité de la société d'histoire du protestantisme français. Il prêche, par ailleurs, en tant que prédicateur laïc, au temple réformé de Courseulles-sur-Mer (Église Réformée de France) durant 25 ans. Avec Jacques Bompaire, alors Président de Paris IV, il participe en 1985 à la création du Centre d'Études Juives de l'Université de Paris-Sorbonne dont il est le directeur et Daniel Tollet le Secrétaire général. Il crée de même avec François Furet le Centre Vendéen de Recherches Historiques, en 1994, et siège au conseil scientifique du CVRH. Jusqu'à la fin de sa vie, il reste attaché à la Vendée.
Pierre Chaunu décède à Caen, dans sa maison, le 23 octobre 2009.
Modalités d'entrées
Don, 2012.
Conditions d'accès
Communicable (Selon la réglementation en vigueur)
Conditions d'utilisation
Selon le réglement des Archives du Calvados
Bibliographie
D'après la bibliographie de Pierre CHAUNU, dans Pierre Chaunu historien, sous la direction de Jean-Pierre Bardet, Denis Crouzet et Annie Molinié-Bertrand, Paris, PUPS, 2012, pages 259-263.
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