Emile (1917-1945), Achille (1919-1944) et Michel Boutrois (1925-1944) appartiennent au groupe de résistants du Front National des cheminots de la gare de Caen, fondé en mai 1941 à l'initiative du Parti communiste et dirigé par Henri Neveu. Les frères Boutrois y sont particulièrement actifs depuis 1942 : sabotages du matériel, déclenchements d'alertes aériennes. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1944, Emile, Achille et Jean Le Moal parviennent à rendre inutilisable la plaque tournante de la gare en y précipitant une locomotive. Ce coup d'éclat met en alerte la Gestapo qui, avec l'aide d'informateurs internes, procède le 15 mai à une série d'arrestations anti-communistes dans le quartier de la gare, connue sous le nom de « rafle de Vaucelles ». Michel est arrêté en pleine rue, Achille à son domicile. Emile parvient à s'échapper, prévenu par sa sœur Andrée. Il se cache chez des amis à Caen. Après le Débarquement, il apprend que ses deux frères ont été fusillés à la prison de Caen le matin du 6 juin. Afin de les venger, il s'engage dans l'armée française reconstituée. Il est tué au combat près de Thann (Haut-Rhin) le 14 février 1945, par une balle en plein front.

Le nom des "Frères Boutrois" est donné à une rue de Caen, près du cimetière de Vaucelles où se trouve leur sépulture.

Don en 2022, par l'entremise de Gérard Fournier, président de l'association Mémoires de la résistance et de la déportation normandes. Entrée n°6221.

Correspondance, attestations, certificats administratifs, nominations dans la Légion d'Honneur, photographie de la pierre tombale des frères Boutrois, photographies d'Emile Boutrois (1 portrait, 2 photographies avec son régiment des tirailleurs algériens dont l'une serait prise au départ du train de la Normandie), notice biographique lue le 6 juin 2022 lors de l'hommage à la prison de Caen.

"Le groupe du Front national des cheminots de la gare de Caen", in Jean Quellien et Jacques Vico, Massacres nazis en Normandie, les fusillés de la prison de Caen, éditions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 1994, p.119-131.

Numérisation partielle de la cote