Inconnues.

Dossiers préparatoires à la confection des bulletins de la Société des Antiquaires de Normandie établis par René-Norbert Sauvage. Quelques manuscrits de la Société des Beaux-Arts de Caen, des archives d'Arcisse de Caumont et les journaux intimes de Maurice Houyvet complètent ce fonds.

Charles-Maurice Houyvet, né le 30 juin 1890 à Cherbourg et décédé 6 novembre 1960 à Luc-sur-Mer est le fils d'Albert Houyvet, premier président de la Cour de Caen.

Après des études au lycée et à l'Université de Caen, il occupe de nombreuses fonctions à l'Education Nationale dont les charges de proviseur du lycée de Cherbourg de 1937 à mai 1942 puis de proviseur au lycée de Rouen.

Il devient membre de la Société des Antiquaires en 1951 et en deviendra par la suite président.

Maurice Houyvet avait légué à la Société des Antiquaires de Normandie une boîte scellée avec la mention de n'ouvrir qu'en "l'an 2010". Celle-ci a été ouverte en 2025 (131J/17 à 21).

Les journaux intimes qu'écrit Maurice Houyvet de 1939 à 1945 sont un imposant témoignage sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale aussi bien à Cherbourg et à Rouen où il occupe le poste de proviseur dans les lycées qu'à Caen où vit sa famille. Le dernier registre se termine par la description incomplète du 24 février 1945.

Il évoque sa vie quotidienne de proviseur avec les chamboulements et les contraintes dus à l'occupation allemande, aux bombardements, aux réquisitions. Il mentionne très précisément ses rapports et ses conversations avec ses supérieurs et autres acteurs politiques du département et de la « région » que cela soit le préfet de la Manche, le sous-préfet de Cherbourg, l'inspection académique et bien évidemment le recteur de Caen. Il relate notamment ses différents entretiens avec Pierre Daure, recteur, comme dans le 131J/20 (cahier 9 fol. 35 et 47 ou cahier 12 fol. 16) mais aussi son arrestation (cahier 15 fol. 1). Le renvoi du préfet du Calvados est évoqué à la même cote dans le quinzième cahier (fol. 62).

Les évènements de la vie quotidienne sont relatés comme les nombreux bombardements de Cherbourg, l'arrivée des premières troupes allemandes dans la ville dans le quatrième cahier (fol 15), les diverses réquisitions, le marché noir et les problèmes de ravitaillement. Les témoignages sur l'opinion politique dans la Manche ou le Calvados sont aussi présents notamment la première mention du gaullisme dans le cinquième cahier (fol. 22) ou sur la situation politique du gouvernement de Vichy, les sabotages et les prises d'otages. Un passage sur les archives et la bibliothèque de Cherbourg est signalé dans le douzième registre (fol. 56) dans le 131J/20.

Maurice Houyvet avait de la famille à Caen où il effectuait de nombreux passages. Il mentionne de nombreuses fois la vie quotidienne au Lycée comme dans le 131J/19 (8e cahier fol. 36), des manifestations à Caen à la même cote (14e cahier fol. 58), des otages et fusillés (14e cahier, fol. 66), l'arrestation du curé d'Epron (12e cahier, fol. 11), des fusillés à Langrune (14e cahier fol. 9) et à Falaise (9e cahier, fol. 56).

Des évènements nationaux sont décrits comme le 11 novembre 1940 à Paris (131J/19, 6e cahier fol. 28), la rafle du Vélodrome d'Hiver (131J/21, 15e cahier, fol. 55), le débarquement à Dieppe (15e cahier, fol. 71) ou les bombardements de Rouen et le débarquement du 6 juin 1944 (15e cahier, p.169). Il est aussi témoin du passage de personnalités comme Darlan à Cherbourg (131J/20, 13e cahier, fol. 2), Pétain à Rouen le 14 mai 1944 (131J/21, 18e cahier, p.147) et le général de Gaulle à Rouen le 9 octobre 1944 (18e cahier, p.285).

Le dernier cahier traite surtout de l'épuration dans l'administration publique.

Les journaux de Maurice Houyvet se révèlent être un passionnant témoignage de la vie quotidienne pendant la Seconde Guerre mondiale en Normandie.