Propriété au XVIIIe siècle de la famille Gillain de Bénouville, la seigneurie de Bénouville passa par héritage à Charles Sanguin de Livry qui fit construire le château actuel par l'architecte Ledoux. Vendu en 1792 à François de Menage de Pressigny, il resta propriété de ses descendants (Richard d'Aubigny, de Janzé, Le Lasseur et de Dampierre) jusqu'à sa vente en 1927 par la comtesse de Dampierre au Conseil Général du Calvados.

L'acquisition Héroult (F/6981-6984), en 1888, permet de penser qu'une partie du chartrier de Bénouville, portant exclusivement sur la seigneurie de Fosses, avait déjà fait l'objet d'une soustraction (vendue à un libraire ?).

Des entrées postérieures prouvent que le chartrier donné en 1911 aux Archives départementales par la baronne Le Lasseur (F/7536-7625), avant la vente du château en 1927 au Conseil général, n'était alors pas complet, loin de là, et que les manques ne portaient pas exclusivement sur le dossier de construction (contrat, esquisses, plans, correspondance) de Ledoux. Certains documents avaient été conservés par les descendants des Sanguin de Livry (NOUVACQ/1443-1445).

F/6981-F/6984 : achat Héroult (1888)

F/7432/2 : don Le Lorier (1908)

F/7536-F/7625 : don Le Lasseur (1911)

NOUVACQ/1443-NOUVACQ/1449 : achat à un descendant de Charles Sanguin de Livry (1975)

101J-1-101J/21 : don de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (2014)

1J/321 : don d'un particulier (2017)

H/2018 : factum pour un contentieux entre Gillain de Bénouville et la paroisse de Saint-Nicolas de Coutances relatif à un droit de sépulture des seigneurs de La Mare (1745)

1Q/890 : Menage de Pressigny (inventaires mobiliers du château de Bénouville, 1793-an VI)

134J/62 (Papiers de l'abbé Alix dans le fonds du Dr Gosselin) : deux poèmes d'Armand Dulongpray, vicaire de Bénouville (1783 ; château de Bénouville) ; inventaire des aveux du fief de Cainet à Cainet (XVIIIe s.)

1J/193 : Etude d'un paysagiste (Gilles Clément) pour la restauration des jardins du château de Bénouville (1987)

1FI/1523 : gravure du château du Raincy au XVIIe s. (il fut la propriété des Sanguin de Livry).

F/7628 (acquisitions diverses en 1911, quelques articles contenus sous cette cote semblent provenir du chartrier de Bénouville : Gillain de Bénouville (1752, 1760, 2 p. ; seigneurie de Fosses, à Saint-Sylvain), Marguerit d'Esmalleville (de ; 1687-1753, 3 p. ; seigneurie de Fosses, à Saint-Sylvain).

F/7460 (don de Mgr Lemonnier en 1909) : Gillain de Bénouville (1756, 1 p. ; déclaration Huard rendue à la seigneurie de Fosses, à Saint-Sylvain)
 

Documents ayant pu faire partie du chartrier (donnés par les Archives municipales de Caen en 1891) :

Famille Acher du Mesnil-Vitey :

F/7000 : D'Acher du Mesnil-Vitey (1663-1677 ; Mellion ; Noël ; Rohais ; Vivier ; Dupont). 

F/7001 : D'Acher du Mesnil-Vitey (1655-1681 ; déclaration au domaine de Falaise de trente loges de la foire de Guibray). 

Famille de Guerville :

F/7004 : De Guerville de Mille-Savattes (1686-1698 ; lettres de garde noble signées Louis, 1690). 

Alliance Le Goulu :

F/7005/1 : Le Goullu des Aulnés (1522-1628 ; Peroys, à Falaise ; Nollet ; Regnault de Damblainville ; Du Mesnil-Bérard de La Chèze ; parents à la tutelle de Nicolas Le Goullu, 1562). 

Documents retrouvés par le Dr Gosselin dans les papiers Alix et donnés aux Archives du Calvados en 1955 :

NOUVACQ/1018 : Eglise de Bénouville : procès entre une abbesse et le seigneur de Vaux au sujet du droit de litre, d'épitaphes et de la place dans le chœur (XVIIIIe s.)

NOUVACQ/1027 : Factum établi par le marquis de Livry, époux de la fille du marquis de Bénouville contre Cécile Geneviève Emilie de Belzunce de Castel-Moron, abbesse de la Trinité de Caen au sujet du patronage de l'église de Bénouville (1770)

Achat en salle des ventes à Rennes en 1998 :

1J/58-1J/59 : Domaine de Bénouville : comptabilité du régisseur de la famille de Janzé (comptabilité générale, journal général, pièces justificatives des comptes : factures, quittances à en-tête, cartes de commerçants), 1854-1884

101J : ce fonds concerne pour l'essentiel les seigneuries composant les marquisats de Bénouville et de Blainville, mais contient aussi une liasse relative à la seigneurie de Fosses, à Saint-Sylvain, et quelques papiers personnels des Gillain de Bénouville et des Sanguin de Livry, leurs successeurs.

Blainville, tout comme Hérouville, furent l'objet d'un achat local d'envergure effectué par Jean-Baptiste Colbert, le ministre d'Etat de Louis XIV. Les pièces concernant Hérouville enrichissent un dossier déjà existant (seigneurie d'Hérouville, cotes E/892 à E/918, et E/1000/1 et 2, avec plan).

Celles de Blainville semblant plus inédites, comprennent également un projet de nouveau clocher d'église envisagé en 1766, avec plan en élévation, et un achat de cloches à un fondeur lorrain, Joseph Gillot.

La situation féodo-seigneuriale de Bénouville et de ses alentours est loin d'être simple, tant le nombre de petits fiefs laïques morcèle le territoire. La documentation permet d'en rencontrer cinq, voire six, en y incluant Ségrie (qui dépend de Blainville) : le Port, Bénouville, Esquay, Ségrie (à Blainville et à Bénouville), Manneville et l'Aulnay (trois toponymes, trois noms de familles). Une collection de pleds et gage-plèges permet de bien évaluer le nombre des tenanciers à la fin du XVIe et dans la première moitié du XVIIe siècle, couplée par des déclarations seigneuriales rendues surtout pour Bénouville et le Port, aux XVIe et XVIIe siècles.

Un petit dossier rassemble des documents relatifs au château de Ledoux : quelques pièces comptables datant de la construction de l'édifice, et surtout deux inventaires des meubles désormais disponibles pour la première moitié du XIXe siècle.

Une pièce étrangère au fonds sortait du lot : un rentier de la baronnie d'Ouistreham, datable de la deuxième moitié du XVe siècle, et «emprunté» au fonds de l'abbaye de la Sainte Trinité de Caen, probablement au XVIIIe siècle, lors du travail des feudistes et de leur recherche minutieuse des droits seigneuriaux imprescriptibles. Ce document, très abimé en début par l'humidité, a été réintégré au fonds de l'Abbaye-aux-Dames.