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Cote/Cotes extrêmes
Date
Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
L'abbaye de Saint-Etienne, ou "Abbaye-aux-Homme", a été fondée par Guillaume le Conquérant et sa femme Mathilde en expiation de leur mariage contracté à un degré de parenté prohibé par l'Eglise. La dédicace de l'eglise eut lieu en 1064. L'église fut devastée par les Anglais en 1350, puis durant les guerres de religion en 1562 (H/1924). A cette époque, le tombeau de Guillaume fut pillé. L'église a ensuite été réformée par les Mauristes en 1663.
Au XVIIe siècle, l'abbé commandataire de l'abbaye est le fils naturel d'Henri IV Antoine de Bourbon-Bueil (voir son sceau, H/1896/2). Les bâtiments conventuels reconstruits par Guillaume de la Tremblaye au XVIIIe siècle ont abrité au XIXe siècle le lycée Malherbe, puis après la guerre l'Hôtel de Ville de Caen.
Histoire de la conservation
Le fonds d'archives fut comme dans beaucoup d'autres établissements monastiques bas-normand considérablement désorganisé par les guerres de Religion : le pillage du chartier est mentionné dans les archives (H/1924). La reprise en main de l'établissement par les Mauristes conduisit à un effort d'organisation et d'inventaire des archives à partir des années 1672-1674, à des fins d'ailleurs strictement utilitaires. Le soin du chartrier appartenait au célerier chargé des intérêts de la maison, avec l'aide de feudistes qui étaient essentiellement des hommes de pratique, avocats ou procureurs.
L'archiviste du district Guillaume-François Quesnot en reçut la responsabilité, avec les autres chartriers d'Ancien Régime, à partir du 11 avril 1791. Un arrêté du 28 germinal an XII (18 avril 1804) décida le transfert du fonds au premier dépôt des Archives départementales, installé dans l'ancien Collège du Mont. Quesnot était essentiellement affecté au "triage des titres", avec les conséquences néfastes habituelles. Des pertes importantes résultèrent également des premiers travaux érudits de De La Rue et Léchaudé d'Anisy qui furent malheureusement autorisés à emprunter des pièces.
Gervais De La Rue puis Léchaudé d'Anisy ne s'intéressaient qu'aux pièces "historiques" d'exception. Surtout, ils bénéficiaient de conditions d'accès beaucoup trop libres qui eurent des conséquences très fâcheuses. Les documents soustraits par De La Rue se sont pour certains retrouvés dans la collection de Thomas Stapleton, l'éditeur des Magni Rotuli Scaccarii Normanniae, dont un état a été dressé en 1881 (BNF, nouvelles acquisitions latines 1428) et qui fut acquise en partie en 1920 par la "John Rylands Library" de Manchester. D'autres documents de moindre valeur, passés entre les mains du collectionneur anglais sir Thomas Philipps, purent être récupérés par Léopold Delisle pour la Bibliothèque nationale. Les documents "empruntés" par Léchaudé restèrent pendant des années dans ses cartons et il fallut une mesure de police pour en ramener une partie aux Archives départementales en 1853. Le cartulaire le plus ancien, cité comme perdu par Lucien Musset, fut également miraculeusement retrouvé et réintégré aux collections publiques en 1996 (1J/41).
Le fonds de l'Abbaye-aux-Dames n'eut pas la même chance et ses actes les plus anciens furent eux souvent perdus, à l'exception du cartulaire retrouvé par Delisle et intégré aux collections de la Bilbiothèque nationale (ms latin 5650).
Le travail de Léchaudé d'Anisy, publié par la société des Antiquaires de Normandie (voir autres instruments de recherche) est resté malgré tout une base pour la connaissance du fonds pendant très longtemps. Malheureusement, sa double numérotation a également été systématiquement ajoutée de manière assez grossière, ce qui nuit à la qualité esthétique des chartes, de même que les tampons apposés brutalement et parfois plusieurs fois au cours des XIXe et XXe siècle.
Le classement actuel du fonds procède du travail réalisé par René-Norbert Sauvage, archiviste départemental également auteur du classement du fonds de Troarn, au début du XXe siècle. Ce classement n'a pas été repris depuis. Après les inventaires, il a réuni en premier lieu les actes anciens par groupements diplomatiques, puis par baronnies. Le défaut principal de son travail a été de ne pas faire référence à celui de Léchaudé d'Anisy, dont la seule concordance se trouvait de manière manuscrite sur quelques exemplaires de la publication de Léchaudé d'Anisy (BH/8/258/1-2). Par ailleurs, le choix d'un répertoire assez sommaire a conduit à créer des cotes regroupant plusieurs actes de grande importance historique, ce qui a nuit à la traçabilité des actes lorsqu'on s'est préoccupé de les restaurer et conserver à plat.
A partir de 2012, un important travail est réalisé sur ce fonds : prises de vue et mise en ligne, restauration et conservation à plat des sceaux. Ce travail a conduit à numéroter plus finement certaines chartes pour mieux les identifier et protéger : ainsi H/1830 a été recoté H/1830/1 à H/1830/6. La concordance avec la numérotation de Léchaudé d'Anisy a été vérifiée pour tout le Moyen-Age et a permis de vérifier qu'aucune perte n'était à déplorer depuis le début du XIXe siècle.
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Malgré les pertes dues aux pillages des guerres de religion (évoquées dans l'acte H/1924), et les désorganisations du premier dix-neuvième siècle, le fonds de l'abbaye de Saint-Etienne reste considérable par son importance matérielle, diplomatique et historique, et représente un des fonds anciens les plus importants des Archives départementales et de la Normandie.
Le fonds est pauvre en cartulaire, avec un petit registre miraculement racheté dans les années 2000 (1J/41) et un registre d'époque moderne. Il comporte en revanche de nombreux actes anglo-normands et 6 actes de Guillaume (H/1830/1-H/1830/5), dont les confirmations générales de l'abbaye (deux actes cotés H/1830/1 et H/1830/1bis) et une charte autographe tout à fait magnifique dans sa grande simplicité (H/1830/5). L'ensemble des chartes de confirmations royales est remarquable, comme la richesse du fonds de chartes seigneuriales.
Une autre belle caractéristique du fonds est la présence de nombreux grands plans d'époque moderne de l'abbaye et de ses possessions, associés à leurs terriers. Le terrier de Rots (H/3226), du XVIe siècle et joliment enluminé, avec sa reliure d'origine, est particulièrement remarquable.
Quelques actes sont également remarquables pour la période de la guerre de cent ans, dont un acte de Jean le Bon évoquant le siège de Caen de 1346 (H/1838/4) et la période moderne, comme un acte conservant le sceau intact d'Antoine de Bourbon-Bueil, abbé commandataire et fils naturel d'Henri IV (H/1896/2)
Mode de classement
René-Norbert Sauvage avait réalisé l'inventaire de ce fonds, qui bien entendu a été respecté. Une partie de cet inventaire, à partir de la cote H/1884,n'a pas été reproduit ici faute du temps nécessaire et doit toujours être consulté sous format papier.
La principale modification a été une cotation à la pièce des actes médiévaux, de la cote H/1830 à H/1884. Chaque acte s'est vuattribué une cote en 3 partie de ce type : H/1830/1 pour le premier acte du dossier H/1830.
Conditions d'accès
Consultation sur dérogation du Directeur. La plupart des documents sont numérisés, microfilmés, ou en trop mauvais état pour permettre une consultation libre.
Autre instrument de recherche
René-Norbert Sauvage, Le fonds de l'abbaye de Saint-Etienne de Caen aux Archives du Calvados, Caen, 1911. Inventaire assez synthétique, surtout pour les chartes médiévales qui n'ont pas été cotées assez finement pour permettre une identification aisée.
Léchaudé d'Anisy, Extrait des chartes et autres actes normands ou anglo-normands qui se trouvent dans les archives du Calvados, dans Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie. Caen, t. VII et VIII.1834-1835. Voir la concordance entre la numéroration de Léchaudé d'Anisy et les actes actuels.
Cet ouvrage, appelé communément Les anciennes abbayes normandes, est le seul avant l'inventaire de René-Norbert Sauvage. Il se présente comme un catalogue de pièces originales, choisies d'une manière subjective et présentées dans l'ordre chronologique, et dont la fiabilité historique a souvent été dénoncée. Pour autant, ce travail reste précieux et une concordance a pu être réalisée presque intégralement à la pièce et signalée dans l'inventaire (mention parfois abrégée en LA). Une double numérotation permet de signaler à la fois l'ordre d'origine des chartes (numéro souvent en rouge) et l'ordre choisi par Léchaudé pour sa description (numéro ajouté en noir).
David Bates, Regesta Regum Anglo-Normannorum : the Acta of William I (1066-1087). Clarendon Press, 1998.
Lucien Musset, Les Actes de Guillaume le Conquérant et de la reine Mathilde pour les abbayes caennaises, Caen, Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, t. 37, 1967.
Marie Fauroux, Recueil des Actes des ducs de Normandie (911-1066), Caen, Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, t. 36, 1961.
Documents en relation
D/132
F/6290
F/7460 : abbaye Saint-Etienne deCaen (1656, 2 p. ; dîme de Beuville)
6G/329 : abbaye Sainte-Etienne de Caen (1725)
6G/1387 : Mandement de prières à Saint-Etienne de Caen pour les jubilés de 1684 et de 1701.
27F/38 : Fieffe (1396 ?-1472, copies) ; rentes (XVe s., copie).
NOUVACQ/1287 : photocopie d'une charte de donation d'Hugues Painel à l'abbaye de Saint-Etienne de Caen avec des notes de l'abbé de La Rue (à qui appartenait l'original du document, donné ensuite par lui à M. Gabriel de Cheux du Repas et conservée dans le chartrier du Cheux du Repas à la bibliothèque de Flers), datée entre 1087 et 1101.
NOUVACQ/1434 : Procès-verbal de visite de l'hôtel abbatial de Saint-Etienne de Caen (photocopie d'un document de la maîtrise des Eaux-et-Forêts de Domfront, Archives départementales de l'Orne, cote provisoire CB114).
Documents séparés
Bibliographie
C. Hippeau, L'abbaye de Saint-Etienne de Caen, 1066-1790. Caen, 1855.
Mots clés matières
Cote/Cotes extrêmes
Date
Présentation du contenu
Seules les chartes et cartulaires les plus anciens ont été détaillés ici. Pour plus d'information, nous vous invitons à consulter les instruments de recherche en salle de lecture.
Cote/Cotes extrêmes
Date
Description physique
Dimensions
Histoire de la conservation
Entré aux Archives départementales après la Révolution, il fut « emprunté » par l'abbé de La Rue, comme d'autres manuscrits, au début du XIXe siècle. Il apparaît dans l'édition de Lucien Musset des actes de Guillaume pour les abbayes caennaises de 1967, comme le "cartulaire de Saint-Etienne égaré".
Il ne réapparut que lors d'une vente publique à Bayeux le 15 décembre 1996. Le document fut alors préempté à la demande et sur des crédits du Conseil Général pour qu'il puisse enfin réintégrer le fonds de l'abbaye Saint-Etienne dont il n'aurait jamais dû être extrait.
Présentation du contenu
Le « Grand cartulaire » est en réalité un petit volume qui tire bien sûr son nom de son intérêt historique, puisqu'il compile les actes les plus anciens du chartrier de l'Abbaye aux Hommes. Sa première partie, rédigée d'une seule main au début du XIIe siècle (ff 1-50v) comporte ainsi 154 actes depuis Guillaume le Conquérant jusqu'à Henri Ier, en commençant comme il se doit par deux chartes de fondation de l'abbaye par le duc Guillaume, avec la liste des premiers biens de l'établissement, puis par les privilèges accordés à l'abbaye par l'évêque Odon de Bayeux.
Le cartulaire compte en tout 282 documents et le plus récent date de 1257 est une addition à la fin du registre.
Conditions d'accès
Consultation sur dérogation du Directeur
Bibliographie
Lucien Musset, op. cit, p. 21. Tamiko Fujimoto, "Le Cartulaire de l'abbaye de Saint-Etienne de Caen (XIIe siècle) : essai d'archéologie documentaire", dans Tabularia "Etudes", n°10, 2010, p. 41-61. Mme Fujimoto prépare une édition scientifique de ce cartulaire.
Henri Stein, Bibliographie générale des cartulaires français ou relatifs à l'histoire de France, Paris, 1907, n° 712
Mots clés matières
Mots clés typologiques
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