Chez Alice Boissel, lieu-dit Le Carnay, au hameau de Touvet, commune de Saon (Calvados). visite de Charlotte Catherine, de retour du repas de midi chez son fils à Saon.

- Alice Boissel évoque la fin des pratiques religieuse, en le déplorant. Commentaire amusé de Charlotte Catherine : "et bien y aura plus de péchés".
- Charlotte Catherine voudrait avoir 10 ans de moins, car à son âge, elle ne peut plus rien faire: "je busoque" (=je bricole), "je m'ennue" (= je m'ennuie). Elle évoque la visite de Fernand Lebas chez elle le matin même, qui lui a demandé "tchi qu'vous trachez" (=qu'est ce que vous cherchez). Elle lui a répondu: "ch'est mè que j' trache et je ne me trouve pas" (=c'est moi que je cherche sans me trouver);
- Alice Boissel va chercher un livre intitulé L'art de bien vieillir et en lit certains passages à Charlotte Catherine qui approuve ou commente, amusée;
- Charlotte Catherine évoque l'histoire du crime de Pierre Rivière dont je lui avais parlé (à propos de la visite du comédien Olivier Perrier en 1977). Elle trouve le père trop bête, il se laissait trop faire par sa ménagère qui "faisait la ribouldingue (=la java) bien entendu". Selon elle Pierre Rivière n'était pas fou, mais son intelligence "était enveloppée dans d'tché" (= dans quelque chose). "Elle cite les propos de son institutrice à Mandeville vers 1900 qui disait à ses élèves: "vous avez l'intelligence enveloppée dans une "tèle de pouque" (=toile de sac);
- la mère de Charlotte Catherine a vu fonctionner une fois la guillotine à Bayeux vers 1890: elle prétendait que la tête du guillotiné sautait "comme ça dans le panier". Charlotte Catherine compare ce phénomène avec les réactions d'une oie à qui on coupe la tête;
- Alice Boissel déclare ne plus pouvoir tuer ses lapins. Elle vient de vendre 70 francs deux lapines à une femme;
- Charlotte Catherine commente: "elle est pas estampée ste femme là" (= elle n'est pas avare, cette femme là).

Communicable au bout de 50 ans à partir de 1978