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Caen, 1907 - 2001

Alias Janine

Louise Boitard est née le 20 mai 1907 à Caen. Elle est la fille de Joseph et Marie Boitard. A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Louise Boitard est institutrice à Honfleur. Venue s’installer à Caen en juin 1940, elle aide des prisonniers de guerre français et britanniques à s’évader. Dès lors, sa voie est tracée. Sous le pseudonyme de « Janine », elle entre dans la Résistance au sein de l’Armée des Volontaires, aux côtés de Réné Duchez et Léonard Gille, son futur époux. Avec eux, elle intègre les rangs de l’Organisation Civile et Militaire au printemps 1942. 

Agent de liaison et de renseignement, elle héberge à son domicile, rue Laplace à Caen, de nombreux proscrits, résistants ou réfractaires, auxquels elle fournit des faux-papiers. Une grande partie de son activité est consacrée à l’aide aux aviateurs alliés (voir ci-dessous), recueillis par le réseau Marie-Odile dont le responsable régional est Léonard Gille. Elle est également en contact avec Léa Vion. En octobre 1943, elle parvient à mettre à l’abri, dans une ferme près de Lisieux, deux jeunes juives de Caen, les sœurs Tresser, après l’arrestation de leur mère.

Au cours de l’été 1944, « Janine » Boitard participe à la Bataille de Caen dans les rangs de la compagnie Fred Scamaroni formée depuis Paris par Léonard Gille après le Débarquement. Elle se signale suivant un rapport de ce dernier en date du 24 juillet 1944 par le secours porté à 2 parachutistes. Ainsi, avec une certaine Madame Henry, elle assura leur transport alors qu’ils avaient été retrouvés dans la région de Moult Argences par les FFI et guidés depuis Blonville jusqu’à Caen par une certaine Mademoiselle Haricot. Elle mène également une mission à l'Est de Caen aux côtés de Jean-Marie et Jacques Vico.

Dès la libération de la ville, elle prend une part active à la création du journal Liberté de Normandie, dont elle restera membre du conseil d’administration jusqu’à sa mort. Elle épouse Léonard Gille le 1er mars 1949.  Il est à noter que son personnage apparaît dans le célèbre film Le Jour le plus long sorti en 1962. C’est Irina Demick qui endossa ce rôle.

La désormais dénommée Janine Gille par référence à son pseudonyme de résistante s’engage alors dans l’action sociale notamment en faveur de l’accueil en crèches des enfants. Le 18 avril 1971, elle devient la première femme à siéger au Conseil général du Calvados. Elle est élue conseillère générale du canton de Bourguébus et succède à son mari décédé quelques mois auparavant. Elle effectue deux mandats successifs avant de prendre sa retraite en 1979. Elle décède le 4 avril 2001 et est inhumée aux côtés de son mari au cimetière du Poirier à Frénouville à l’Est de Caen.

Elle est décorée de la Croix de guerre 1939-1945, médaillée de la Résistance, officier de la Légion d’Honneur, Chevalier de l’Ordre de la santé publique, titulaire de la Medal of Freedom et de la King Cross of Courage et fait partie des treize Calvadosiens admis parmi les Justes par le comité Yad Vaschem.

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