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Abbaye-aux-Hommes

Repères

Vue de l'abbaye et de la façade principale du lycée Malherbe (cliché Edmond Bacot (?), vers 1870), AD14, 2FI/309.

Terme d'indexation à utiliser pour le formulaire Lieux : Caen (Calvados) -- Abbaye-aux-Hommes

Autres dénominations : abbaye Saint-Etienne, église Saint-Etienne, lycée Malherbe, hôtel de ville

Le bâtiment actuel du lycée Malherbe possède en revanche une entrée d'indexation propre : Caen (Calvados) -- Lycée Malherbe

Localisation : Caen (Calvados) -- Esplanade Jean-Marie Louvel

Date de fondation : vers 1063

Usages et occupations des bâtiments :

  • abbaye bénédictine et mauriste (fin 11e-fin 18e siècle)
  • siège du district de Caen et du Directoire
  • préfecture (1800-1806)
  • lycée impérial puis Malherbe (1806-1961)
  • centre d'accueil de la défense passive et hôpital (1944)
  • hôtel de ville (à partir de 1961)

De la fondation à la Révolution

Le fonds de l'abbaye Saint-Etienne de Caen, rattaché à la série H, compte parmi les plus anciens et les plus prestigieux des Archives du Calvados. Toutefois, et comme c'est le cas pour la plupart des fonds des établissements religieux du Moyen-âge et de l'Ancien Régime, il ne concerne que très peu les bâtiments conventuels eux-mêmes. La consultation des actes de fondations (H/1830/1), des cartulaires et des inventaires n'en demeurent pas moins des sources éclairantes sur l'histoire de cette abbaye caennaise fondée par Guillaume le Conquérant sans doute en 1063 et dédiée un peu plus tardivement à Saint-Etienne.

Période révolutionnaire

Les procès-verbaux établis par les commissaires de la municipalité le 8 mai 1790 qui se voient remettre plusieurs registres par les religieux avant leur départ puis celui rédigé par ceux du district en août 1791 constituent à ce titre des sources particulièrement précieuses (tous deux sont conservés dans la liasse 1Q/476) pour se représenter, jusque dans les détails du quotidien, les bâtiments conventuels des dernières années de l'Ancien Régime.

Comme l'ensemble des biens ecclésiastiques, l'abbaye est saisie à la Révolution puis vendue comme bien national après que les dix-neuf religieux aient quitté les lieux en novembre 1790. Les dossiers de séquestre de la sous-série 1Q (liasses 1Q/476 à 479, à consulter sur place) constituent alors les premières sources publiques décrivant l'édifice qui, à cet instant, est réduit au statut de bien mobilier et immobilier. Paradoxalement, et alors que les fonds de l'abbaye marginalisent cet aspect au profit des enjeux spirituels, financiers et de pouvoir, ceux des domaines nationaux de la Révolution offrent une description bien plus précise de l'édifice lui-même à travers les titres de propriétés, les procès-verbaux de recensement, les inventaires de mobilier et d'objets ainsi qu'un plan d'ensemble :

Plan d'ensemble de l'abbaye Saint-Etienne (vers 1790), AD14, 1Q/478

C'est finalement la ville de Caen qui fait l'acquisition des bâtiments. Les services du district (division du département) et de son directoire s'y installent, puis en 1800 ceux de la préfecture nouvellement créée. On retrouve dans les archives du district quelques pièces (2L/760) relatives à l'abbaye mais surtout à ses possessions.

Le temps du lycée (1806-1940)

En 1806 les services de la préfecture quittent l'abbaye pour s'installer dans l'hôtel de Manneville en attendant la construction d'un hôtel de préfecture. Il s'agit alors d'installer le lycée impérial (baptisé lycée Malherbe en 1892) créé deux ans plus tôt. Tout au long du 19e siècle, les bâtiments vont faire l'objet de travaux importants pour s'adapter au fur à et mesure à leur nouvelle vocation scolaire. Sur cette période, les fonds du lycée classés en série T mêlent des versements de l'administration du lycée avec ceux de la préfecture. Même si les délibérations, les rapports ou encore les inventaires mobilier sont susceptibles, entre autres, de documenter l'histoire des bâtiments, ce sont surtout les fonds issus de la préfecture qui supervise l'entretien et l'aménagement de l'édifice scolaire qui évoquent ces aspects depuis les premiers projets intérieur et extérieur (T/2260) jusqu'aux aménagements de la Troisième République (T/2271).

Seconde guerre mondiale

Déjà transformé en hôpital militaire pendant la Première guerre mondiale, l'abbaye-aux-Hommes se voit à nouveau attribuer un rôle majeur lors du second conflit où elle devient le plus important centre d'accueil de la défense passive de Caen. Un hôpital complémentaire à celui du Bon Sauveur y est également aménagé. Malgré les croix rouges disposées avec les moyens du bord sur les murs et les toits, l'abbaye est impactée par plusieurs plusieurs tirs mortels d'obus. Les bâtiments du lycée (926W/109, 130 et 927W/44, 927W/51-53, 928W/23) comme ceux de l'église Saint-Etienne (926W/130 et 926W/134) font l'objet de plusieurs dossiers de dommages de guerre incluant quelques séries de plans du lycée (926W/109).

Du lycée à l'hôtel de ville

Au sortir de la guerre, les locaux de l'abbaye apparaissent de moins en moins adaptés d'autant que les effectifs sont croissants. La décision est prise en 1953 de construire un nouveau lycée d'Etat (en utilisant notamment les indemnités de dommages de guerre de l'hôtel de ville détruit) qui ouvre ses portes à la fin de l'année 1961. Après avoir écarté l'installation des musées des Beaux-arts et de Normandie qui seront finalement aménagés dans l'enceinte du château de Caen, c'est l'administration municipale qui prend possession des bâtiments de l'abbaye (le séminaire des Eudistes, place de la République, où était installé l'hôtel de ville ayant été en grande partie détruit), largement restaurés à cet effet en 1964-1965.

Vue générale de l'Abbaye-aux-Hommes et du lycée Malherbe, AD14, 5Fi/9.

Iconographie

On trouve une foule de représentations iconographiques de ce bâtiment emblématique de la ville et il est difficile d'être exhaustif sur le sujet. Une recherche dans le formulaire Iconographie est recommandée dans ce cas. 

Parmi les collections les plus intéressantes peuvent être signalées les premières photographies réalisées entre 1865 et 1870 (2FI/281/2, 2FI/309, 2FI/322/1), celles un peu plus tardives de l'ouvrage La Normandie monumentale et pittoresque (8FI/1 et 8FI/15/1) ou du fonds Aurélien Léger (110FI/2), les albums photographiques "Devaux" (2FI/839), les oeuvres de Robert Brision dans les années 1930 (72FI/5) puis celles de Robert Delassalle dans les années 1940 (5FI/9).

Pour les périodes plus anciennes, il conviendra de se tourner vers les estampes, les gravures et les lithographies qui sont également nombreuses parmi les collections de documents iconographiques isolés.

Pour aller plus loin

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