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Léa Vion

Paris, 1890-1972

Alias Eva ou Milo

Léa Vion porte un brassard FFI reconnaissable à la croix de Lorraine et un casque militaire.

Léa Vion tenant une jeune fille dans ses bras, collection Jean Quellien

Léa Vion est née le 18 septembre 1890 à Paris (Vème arrondissement). Elle est la fille de Prosper Vion et Louise Bara.

Le document a été rempli de la main de Léa Vion et porte sa signature. Son deuxième prénom est Jeanne.

Fiche individuelle d’état civil en date du 1er mars 1954 fournie par Léa Vion pour sa demande d’attribution du titre de Combattant Volontaire de la Résistance, AD14, 1101W/225

Elle arrive à Bénouville le 28 janvier 1935.

Léa Vion habite à Bénouville depuis le 28 janvier 1935.

Attestation du domicile de Léa Vion délivrée par la mairie de Bénouville dont elle est alors maire en date du 23 mars 1951, AD14, 1101W/225

Le château de Bénouville était alors la Maison Départementale du Calvados comprenant une maison maternelle et un préventorium d’enfants. En 2007, l'exposition des Archives du Calvados Enfances Normandes qui s'est tenue dans ces lieux retraçait leur histoire ainsi que celle de Léa Vion.

 Léa Vion est nommée directrice de la Maison Départementale du Calvados. Elle prend ses fonctions le 1er février 1935.

Les pseudonymes Eva et Milo sont indiqués de la main de Léa Vion sur ce formulaire. Elle précise être divorcée.

Extrait de la demande de carte du Combattant Volontaire de la Résistance rédigée par Léa Vion, 22 mars 1951, AD14, 1101W/225

Léa Vion casquée porte un enfant dans ses bras. Une autre femme est en habit de nourrice et porte un voile de nonne. Elle a également un enfant dans les bras. Au sol, dans la cour du château de Bénouville, 12 enfants sont attablés sur des bancs très serrés. Les enfants portent une tenue uniforme.

Léa Vion à la maternité de Bénouville portant le brassard avec la croix de Lorraine, symbole de la Résistance, collection Jean Quellien

Dès l’été 1940, Léa Vion apporte son aide à des prisonniers de guerre français évadés et en novembre de la même année, elle renvoit les deux premiers allemands qui se présentent à la maternité, ce qui lui vaut une condamnation pour quelques jours de prison. Ces premiers actes de résistance particulièrement précoces manifestent sa volonté manifeste. Aussi, intègre-t-elle les rangs de l’Armée des Volontaires avant de rejoindre l’Organisation Civile et Militaire en tant qu’agent P1 et le réseau Centurie à partir de juillet 1942. 

Le document tapuscrit indique : "Madame Léa Vion née le 18. 9. 1890 a servi en qualité d'agent P.1 du 1.7. 42 au 30. 9. 44 au réseau Centurie des Forces Françaises Combattantes."

Attestation d’appartenance aux Forces Françaises Combattantes de Léa Vion en date du 12 juin 1948, AD14, 1101W/225

Léa Vion décrit elle-même en détails ses actions au sein de la Résistance dans sa demande de carte du Combattant Volontaire. Elle y indique notamment qu’elle transmettait ses renseignements « à René Duchez et Odette Duchez », travaillait « avec Léonard Gilles, Louise Boitard », Henri Léveillé et Robert Thomas. Elle y précise également avoir « transporté et entreposé des armes pour le Front National » de Michel De Boüard. Elle ajoute avoir « donné asile à 6 réfractaires de novembre 1942 au Débarquement » dont Robert Le Nevez fournissant également à son père André de fausses cartes d’identité. Enfin, elle mentionne avoir « caché un poste émetteur pour Maurice qui travaillait avec Jean Renaud-Dandicolle du réseau Buckmaster ».

L'écriture de Léa Vion est ici extrêmement dense et resserée. Ceci traduit la précision de son témoignage et la multiplicité de ses actions.

Extrait de la demande de carte du Combattant Volontaire de la Résistance rédigée par Léa Vion, 22 mars 1951, AD14, 1101W/225

La maternité était ainsi devenue sous son impulsion une véritable plaque tournante de la Résistance dans la région. Avec la complicité de son personnel, notamment le comptable, Claudius Desvignes, et le chauffeur Albert Lebourgeois.

Léa Vion fut pour toutes ces actions notamment citée à l’ordre de la Division le 29 mai 1945, décorée de la Croix de Guerre avec étoile d’argent, honorée de la Médaille de la Résistance Polonaise, de la Légion d’honneur à titre militaire (très rare pour une femme) et aussi de la rosette de la ligue universelle du Bien Public.

La citation tapuscrite précise : "Exemple de la femme française alimée du plus pur patriotisme. A, dans la clandestinité, montré un cran admirable en cachant des aviateurs alliés abattus et participant à leur évasion. A caché des réfractaires et un poste émetteur. A reçu, et a camouflé chez elle des dépôts d'armes. A soigné des blessés alliés pendant les combats de la Libération. Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec étoile d'argent."

Citation de Léa Vion à l’ordre de la Division en date du 29 mai 1945, AD14, 1101W/225

Après la guerre, Léa Vion fut maire de Bénouville de 1947 à 1953. En retraite, elle retourne vivre dans son village natal à La Celle-sur-Morin (Seine et Marne) où elle est élue maire en 1959, elle se retire en 1965 préférant s'investir dans sa paroisse.

Sources d’archives

Archives du Calvados

Service historique de la Défense

  • Vincennes : dossier individuel de résistante, GR 16P 597145 

Pour aller plus loin

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