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Arcisse de Caumont
« Il y a des gens qui ont de bons yeux et qui pourtant ne voient rien de ce qui existe autour d’eux parce qu’ils n’ont pas songé à regarder attentivement. »
(Arcisse de Caumont, introduction à son Abécédaire ou rudiment d’archéologie, volume 2, Caen, imprimerie de A Hardel, 1854 (3e éd.), p. XIV, Archives du Calvados, BH/8/1033/2)
Jeunesse et études
Arcisse de Caumont est né le 28 août 1801 rue des chanoines à Bayeux (plus exactement le 10 fructidor an IX). Ses parents Marie-Louise Hue de Mathan et François de Caumont confient ses études au collège de Falaise en 1810 puis à celui de Bayeux en 1817. Il obtient son baccalauréat en lettres en 1822 puis une licence de droit à Caen en 1824.
L'auteur de La Statistique monumentale du Calvados

En parallèle de ses études, le natif de Bayeux se passionne pour la géologie et l’histoire locale. Dès 1820, il débute l’exploration des richesses géologiques et patrimoniales du Calvados. Il adopte ainsi une démarche de terrain pour ses recherches monumentales.
Cette méthode de travail s’appuie d’abord sur des recherches approfondies en bibliothèques ou dans les archives mais aussi sur l’envoi de questionnaires auxquels les spécialistes locaux répondent.
C’est ainsi qu’Arcisse de Caumont compile et analyse la myriade de réponses reçues pour établir le premier volume de la Statistique monumentale du Calvados publié en 1842 … soit vingt ans après l’avoir annoncé. Pour reprendre ses mots, cette réalisation devait servir « sinon de modèle […] au moins de guide » pour celles qui seraient ensuite produites.
Une méthode exemplaire
Cette méthode qu’il reprit également pour les travaux épigraphiques inspira même le ministère de l’instruction publique. Ses cours magistraux à Caen étaient particulièrement suivis. Plus de soixante auditeurs assistaient à son cours d’antiquités monumentales qui surprenait par l’usage de dessins de grande dimension et même de modèles en relief. Les versions imprimées, notables pour leurs magnifiques illustrations, furent très vite épuisées du fait de leur succès. L’Abécédaire d’archéologie édité en 1850 est d’ailleurs tiré à l’époque à plus de 8000 exemplaires dans ses différentes réimpressions répandues en France, en Belgique, en Allemagne, en Italie et en Angleterre.
Un homme fédérateur des sociétés d'érudition en Normandie
Arcisse de Caumont trouve aussi dans les sociétés d’érudition les relations propices à son œuvre foisonnante. Il fait notamment partie des fondateurs de la Société des Antiquaires de Normandie, de la Société Linéenne Normande et de la Société Française d'Archéologie dont il est le directeur de 1834 à 1872. Dans le domaine archéologique, il fait figure de référence. De fait, il fut le premier à diviser l’architecture rationnellement, en phases chronologiques différentes. Le 18 janvier 1833, Arcisse de Caumont est élu correspondant de l’Académie des inscriptions et Belles-Lettres. La même année, il est fait chevalier de la Légion d’honneur sur demande de François Guizot. De nombreux honneurs internationaux lui sont également rendus.
Un précurseur de la conservation du patrimoine
L’érudit a aussi le souci de préserver ce qui ne s’appelait pas encore le patrimoine. La constitution en 1834 de la Société française pour la conservation des monuments nationaux en est une parfaite illustration. Fidèle à sa ville natale, il parraine le bourdon de la cathédrale de Bayeux dénommé « la grosse Marie » en 1858.
Décès et héritage
A sa disparition à Caen le 16 avril 1873, Arcisse de Caumont laisse un vide immense. Il ne faut que trois ans pour qu’une statue à son effigie soit érigée devant l’hôtel de ville de Bayeux. Cette œuvre de Victor-Edmond Leharivel-Durocher se trouve aujourd’hui devant le lycée qui porte son nom.
Pour aller plus loin
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