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Herbiers et alguiers

Le saviez-vous ?

Les archives, ce sont des documents d'une diversité parfois étonnante ... Ainsi, les Archives du Calvados conservent des herbiers et alguiers ! Voici donc un florilège de ces collections botaniques qui nous en apprennent plus sur la connaissance des végétaux par leurs contemporains et leur utilisation. C'est aussi une entrée dans l'univers des élèves des écoles communales, des botanistes professionnels ou amateurs en herbes.

La page de l'herbier ici présentée correspond à pidum lupinum, pois lupin. Le végétal a été prélevé en 1821 au moulin de Tréporel suivant la légende indiquée.
Production pédagogique d'un herbier entre 1819 et 1823, AD14, 4T/96, fonds des écoles communales de Falaise

On connaît avant tout les herbiers en tant que productions pédagogiques. On les retrouve ainsi dans les fonds des écoles communales.

Néanmoins, dès le 15e siècle, ces collections servaient d'abord à indiquer les propriétés médicinales des végétaux. Herbes et algues étaient de fait utilisées pour se soigner. 

Sur la page est présentée l'algue halymenia palmata dont l'habitat est indiqué comme celui des rochers de Cherbourg
Chauvin J.-F., Roberge M.-R., Algues de la Normandie, ouvrage en 7 volumes réalisé par la Société Linéenne de Normandie, éd. T. Chalopin, 1826-1831, AD14, BH/4/5002/2
L'algue Dasya coccinea est disposée sur la page. On pourrait croire qu'il s'agit de plusieurs branches d'un arbre disposées en losange avec des feuilles parfaitement dessinées.
AD14, BH/4/5002/5
L'algue Sphaeroccocus crispus, très commune sur les rochers, a une forme arrondie, telle une fleur
AD14, BH/4/5002/6
La page de l'alguier ici présentée comporte une algue nommée phylophora rubens gréville ou halymenia rubens duby. L'algue fut prélevée en 1870 à Cherbourg sur la plage des Flammands. Un cartouche indique que cet alguier a été préparé par Bertot pour l'exposition universelle de 1878.
Alguier marin de Michel Bertot, 39 planches, 46 spécimens réalisé pour l'exposition universelle de 1878, AD14, 1Fi/621

Les botanistes réalisaient ainsi des herbiers et des alguiers. Aux Archives du Calvados, nous conservons en ce sens l'alguier de Michel Bertot qui fut l'administrateur du jardin botanique de Bayeux, inventeur en 1870 d'un procédé pour reproduire les plantes présenté à l'exposition universelle de 1878.

Plusieurs plantes sont présentées sur cette page. La page précédente indique qu'elles relèvent de la classe des monocotylédonées, famille des graminées. Elles ont été récoltées le 12 août 1890 à Bernières (Calvados).
Herbier par Jeanne Pillier, 1887-1890, AD14, 1J/112

Le goût des particuliers pour la réalisation d'herbiers conduit également à en retrouver dans les archives privées.

Cette page présente une fleur de la famille des renonculacées appelée Delphinum consolida ou dauphinelle pied. Elle a été collectée en juillet 1891 et s'accompagne d'une notice.
Herbier de l'école communale de Langrune-sur-Mer, 1900. Cette page présente une fleur de la famille des renonculacées appelée Delphinum consolida ou dauphinelle pied pouvant "rendre des services contre la gale et les maladies pédiculaires", AD14, 4T/237

Ces herbiers, autant qu'ils en apprenaient à celles et ceux qui les réalisaient, nous en apprennent davantage sur l'usage et la connaissance des plantes à cette époque.

La plante présentée ici est barbarea vulgaris ou barbarée vulgaire issue de la famille des crucifères. La notice précise qu'elle fait des fleurs jaunes qui ne sont pas présentes ici et que cette plante a été récoltée en mai 1927 sur les bords de l'Orne à Caen car elle apprécie les zones humides. Enfin, il est précisée que macérée dans l'huile d'olive, elle forme un baume contre les blessures.
Herbier de S. Fouques conservé dans les archives communales de Graye-sur-Mer, 1927, AD14, 772EDT/49/30

De toutes sortes et de tailles diverses, ces collections comportent à l'évidence une dimension esthétique en plus de leur importance historique et de leurs contenus informationnels. 

Pour aller plus loin

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