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Lettre à M. Proudhon

Dans cette lettre adressée à Pierre-Joseph Proudhon, Jeanne Deroin essaie de convaincre un grand penseur socialiste qu'elle estime, de la nécessité de reconnaître le droit des femmes à l'égalité civile et politique.  

1er numéro du Journal L'Opinion des Femmes, 28 janvier 1849, 13T/7/532, AD 14

Voici quelques extraits de sa lettre :

  • Elle manifeste sa connaissance des idées de Proudhon et analyse leurs fondements : "Je sais que vous ne voulez pas reconnaître le droit des femmes à l'égalité civile et politique. Ce droit qui renferme en lui l'abolition de toutes les inégalités sociales, de tous les privilèges oppressifs. Mais je sais aussi que cette opposition de votre part est fondée sur un motif respectable. Vous craignez que l'application de ce principe ne porte une atteinte grave aux saintes lois de la morale." 
  • Elle reprend une formule de Proudhon et répond à son dilemme :  "Socialiste chrétienne, je dirai comme vous, Monsieur, plutôt ménagères que courtisannes, si je n'avais la certitude qu'un grand nombre de femmes ne deviennent courtisannes que pour échapper à la nécessité d'être ménagères. Pauvres femmes, qui auraient peut être été préservées de la honte si l'on eût trouvé pour elles un milieu entre la nécessité d'être ménagères ou courtisanes, et qui auraient préféré au droit au ménage le droit au travail." 
  • Elle répond par un autre dilemme : " A votre dilemme, Monsieur, j'en opposerai un autre qui pour moi est un axiôme : esclave et prostituée, ou libre et chaste, pour la femme il n'y a point de milieu. La prostitution est le résultat de l'esclavage des femmes, de l'ignorance et de la misère." Pour elle la prostitution est  la conséquence de l'esclavage des femmes, de leur ignorance et c'est par l'égalité et le droit au travail que les femmes pourront s'élever dans la société. 
  • A Proudhon qui entend restreindre la femme au foyer, elle explique sa pensée et  les principes qu'elle défend: "Vous demandez qu'elle sera la mission de la femme en dehors de la famille ? Elle viendra vous aider à rétablir l'ordre dans ce grand ménage mal administré que l'on nomme l'Etat, et substituer une juste répartition des produits du travail à la spoliation des durs labeurs du prolétaire."   

 

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