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Lettre de Jean Macé

Jeanne Deroin n'est pas soutenue par les hommes socialistes. Elle est la cible de nombreuses critiques ou caricatures dans les journaux. Jean Macé (1815-1894) va toutefois lui apporter son soutien par des lettres qui sont publiées dans chaque numéro du journal. Il faut dire que Jean Macé, garde national dans le XIème arrondissement de Paris lors de la révolution de 1848 est un grand partisan de la cause des femmes. Il pense notamment que l'instruction est un pillier pour l'émancipation des femmes. Il deviendra ainsi  plus tard célèbre en tant qu'un des fondateurs de de la Ligue de l'Enseignement en 1866.

Premier numéro de L'Opinion des Femmes, paru le 28 janvier 1849 - 13T/7/532, AD 14

Premier numéro de L'Opinion des Femmes, paru le 28 janvier 1849 - 13T/7/532, AD 14

 Dans sa lettre, Jean Macé reprend les arguments des détracteurs de Jeanne Deroin en adoptant un ton ironique pour montrer le vide de leur argumentaire.

  • Il débute ainsi : "A madame, Jeanne Deroin, Madame, Permettez-moi de venir chercher ma part du ridicule qui revient de droit, à ce qu'il paraît, à toute tentative d'émancipation de cette esclave tyrannique qui s'appelle la femme. L'Opinion des femmes (vous avez bien choisi votre titre), l'opinion des femmes, ne compte pas, ne doit pas compter, s'il faut en croire les gens dits sérieux ; c'est apparemment pour cela que l'émancipation de la femme, mal formulée peut-être et partant mal comprise, a échoué jusqu'à présent devant les résistances invincibles des femmes elles-mêmes qui n'ont pas voulu; preuve positive que leur opinion ne compte pas."  
  • Il répond aux socialistes qui ne soutiennent pas l'accès des femmes aux droits civils et aux fonctions politiques : "Les socialistes qui ne voient pas cela, oublient ce me semble, quel est le dernier mot du socialisme, et s'enferment dans des questions de ménage, quand il s'agit en fin de compte du grand problème de la liberté humaine, du droit imprescriptible que nous avons tous, hommes et femmes, au libre développement de toutes nos facultés." 
  • Enfin il soutient le combat de Jeanne Deroin pour le droit des femmes à l'éducation : "Puisque, bon gré mal gré, les femmes envahissent, à notre barbe jalouse, les terres réservées de la politique, et qu'il faut en prendre notre parti, je ne vois pas pourquoi les hommes d'Etat du Corsaire et du Constitutionnel s'insurgeraient si fort contre l'éducation plus sérieuse que vous réclamez pour elles. Il me semble au contraire que nous ne pourrions qu'y gagner. Choix pour choix, j'aime encore mieux celui qui peut être raisonné." 

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