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Mademoiselle George

Mademoiselle George d'après le tableau de Gérard, collection de Mme la Comtesse Ed. de Pourtalès in CHERAMY P.-A., Mémoires inédits de Mademoiselle George publiés d'après le manuscrit original, Paris, éd. Plon, 1908, 296 p., AD14, BH/8/16227

Née le 23 février 1787 à Bayeux, Marguerite Weimer, alias Mademoiselle George fut la plus célèbre tragédienne du XIXème siècle. Napoléon la qualifia de "plus belle femme d'Europe" et Victor Hugo écrivit: "Il ne faudrait dire d'elle qu'un mot : sublime."  

Cliquez sur l'image pour accéder à l'acte de baptême de Marguerite Weimer (orthographié Wemmer) en date du 24 février 1789, AD14, registres des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse Saint-Patrice de Bayeux

La naissance de Mademoiselle George eut lieu dans des circonstances exceptionnelles. Sa mère s'apprêtait à jouer sur scène au théâtre de Bayeux ! Les premières phrases de ses Mémoires traduisent l'environnement familial propice à une carrière artistique au sein duquel elle vit le jour :"Le Journal de Bayeux indique et donne les détails de ma naissance assez originale. Sortie de Bayeux à l'âge de dix mois en compagnie d'une belle et fraîche nourrice normande, nommée Marianne; mon père et ma mère vinrent à Amiens, mon père comme chef d'orchestre ma mère pour y jouer l'emploi des soubrettes et mon frère Charles qui, à cinq ans, raclait du violon. [...] Arrivée à l'âge de cinq ans, on découvrit en moi quelques dispositions; j'avais déjà une jolie voix, j'étais musicienne par instinct." Et, en effet, dès l'âge de 5 ans, dans le contexte révolutionnaire, son père alors directeur et chef d'orchestre du théâtre d'Amiens la lança sur scène.  

Son nom de scène "Mademoiselle George" lui vient de son père. De fait, Johann Martin Georg Weimer avait un nom de famille à consonance germanique "du fait de sa naissance à Mannheim dans le Bade-Wurtemberg. Or, la guerre franco-allemande lui commande de se faire appeler "Monsieur George" au théâtre d'Amiens. C'est ainsi que le surnom "Mademoiselle George" fut attribué à sa fille.

CHERAMY P.-A., Mémoires inédits de Mademoiselle George publiés d'après le manuscrit original, Paris, éd. Plon, 1908, 296 p., AD14, BH/8/16227

En 1801, âgée de 14 ans, Mademoiselle George donne la réplique dans une mise-en-scène de Phèdre à mademoiselle de Raucourt qui cherche à recruter pour la Comédie Française. C'est ainsi qu'elle arriva à Paris aux côtés de sa mère qui n'était autre que la tante de Jules Verteuil, secrétaire de la Comédie-Française. Mademoiselle George fit ses débuts sur la prestigieuse scène parisienne le 29 novembre 1802 dans Clytemnestre. Le triomphe est là et elle ne tarde pas à attirer l'admiration. Elle devient même la maîtresse du Premier Consul Napoléon Bonaparte qui dira d'elle que "C'est la plus belle femme d'Europe". Sa renommée produisit également des rivalités dont celle qui l'opposa à Mademoiselle Duchesnois au point que les représentations dans lesquelles elles jouaient ensemble engendraient de violentes disputes entre les spectateurs.

Le 11 mai 1808, lors d'une représentation d'Artaxerxès, elle disparaît mystérieusement. Elle était en fait missionnée par Talleyrand pour séduire l'empereur russe Alexandre Ier. Ceci engendra un conflit avec les avocats de la Comédie Française dont les détails juridiques sont consignés dans un factum de 1828 préservé aux Archives du Calvados (cote F/7179). Mademoiselle Georg joua à la Cour d'Alexandre Ier et au grand Théâtre de Saint-Pétersbourg. Lors de l'invasion de l'Empire russe par Napoléon, elle trouve réfuge à la Cour de Suède puis en Westphalie et à Dresde en 1813. Mais les conquêtes napoléoniennes la conduisent à réintégrer la Comédie Française appuyée par l'empereur des français. La déchéance de Napoléon notamment avec la défaite de Waterloo l'impacta fortement. Néanmoins, elle connut encore le succès dans des tournées notamment en passant par Caen et surtout sa ville natale de Bayeux en janvier 1820 où elle joua le rôle de Mérope. Elle reçut par la suite le soutien de Louis XVIII et renoua avec le public parisien notamment aux théâtres de l'Odéon et de la Porte Saint-Martin. Elle se lie d'amitié avec le poète Victor hugo qui ne cesse de célébrer son talent.  En mars 1840, elle revint dans sa ville natale pour la troisième et dernière fois, y jouant Marie Tudor et Marguerite de Bourgogne. Elle mourut à Passy, le 11 janvier 1867 et fut enterrée à Paris, au cimetière du Père-Lachaise.

Cliquez sur l'image pour lire l'article publié dans l'Echo bayeusain du 13 janvier 1867 annonçant le décès de Madamesoille George, AD14, 13T/2/13/2

Pour aller plus loin

  • CHERAMY P.-A., Mémoires inédits de Mademoiselle George publiés d'après le manuscrit original, Paris, éd. Plon, 1908, 296 p., AD14, BH/8/16227
  • TIERCHANT H., Sublime George, éd. Télémaque, coll. "Les influentes", 2018, 253 p., AD14, BH/8/18832

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