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Révolutions dans la photographie (1871-1888)
A la fin du 19e siècle, les recherches s’intensifient et se multiplient pour mettre au point des procédés photographiques plus qualitatifs et faciles à utiliser. Conséquences de ces inventions :
- le développement croissant du nombre de photographes amateurs et professionnels
- une industrialisation du secteur de la photographie entraînant une baisse des coûts du matériel et des produits ainsi que le développement de commerces spécialisés.
On assiste alors aux débuts de la démocratisation de la photographie.
Le procédé au gélatino-bromure d'argent (1871) : une invention majeure
En 1871, l’Anglais Richard Leach Maddox invente le procédé au gélatino-bromure d’argent. Ses caractéristiques sont les suivantes :
- ce procédé utilise un nouveau liant : la gélatine. Cette matière est issue des os et peaux animales et sert en cuisine et pour les colles.
- ce procédé est beaucoup plus sensible à la lumière : grâce à lui, le photographe peut capter les mouvements et réaliser des photos « instantanées ». Les "fantômes" sur les photos anciennes disparaissent progressivement. Cette capacité de saisir l'instant sera encore améliorée grâce à l’apparition de l'obturateur dans les années 1880. Ce mécanisme agit comme un rideau très rapide (beaucoup plus que la main de l'homme) pour gérer le passage de la lumière à travers l'objectif. Perfectionnement mécanique essentiel, l’obturateur est dans un premier temps greffé sur les chambres noires puis intégré au coeur des appareils photographiques.
- comme ils sont beaucoup plus photo-sensibles, les négatifs au gélatino-bromure d'argent sur plaques de verre n'ont plus besoin d'être préparés juste avant la prise de vue, ce qui allège énormement les procédures pour les photographes. Les négatifs peuvent être préparés à l'avance, ce qui ouvre la voie à l'industrialisation de leur fabrication et de leur commercialisation.
- les papiers à développement apparaissent dans les années 1880. Cette nouveauté est apparue grâce au procédé au gélatino-bromure d'argent plus photo-sensible et grâce à l'arrivée de la lumière électrique. Un bain de révélateur permet de développer les tirages photographiques alors qu'avant cette invention, ils étaient conçus par noircissement direct dans des châssis-presse. A noter que les photographes amateurs continueront à utiliser les châssis-presses car ce procédé reste plus léger à mettre en place qu'un laboratoire de développement.
L'invention des négatifs sur supports souples (1888)
![Portrait d’un communiant, [années 1960-1970], par Guy Casas, photographe de Thury-Harcourt. Tirage et son négatif souple en acétate de cellulose. AD14, 115Fi/15](/images/c2aa94bb-c25c-4913-91d6-795c06363790_2_column.jpg)
Un support plus léger et moins fragile est inventé en 1888 aux Etats-Unis : le négatif souple en nitrate de cellulose. Les négatifs peuvent alors être roulés en pellicule et prennent moins de place dans l’appareil. Le nitrate de cellulose, trop inflammable, fut progressivement remplacé dans les années 1920 par l'acétate de cellulose.
La possibilité d'agrandissement des tirages positifs
L’agrandissement des tirages se généralise dans les années 1880. Avant cette invention, les tirages photographiques étaient uniquement conçus par contact dans un châssis-presse. Grâce à l'invention de l'agrandisseur, les négatifs peuvent donc être plus petits et prendre moins de place dans l'appareil photographique.
Des appareils photographiques plus petits (1888)
Grâce à l'agrandissement et aux supports souples, la taille des appareils peut diminuer. Les premiers appareils « à main » ou portatifs apparaissent aux Etats-Unis avec la sortie du premier Kodak en 1888. Cette nouvelle génération d'appareils photographiques est plus petite, plus maniable et plus simple à utiliser. Cela a pour conséquence l'augmentation du nombre de photographes amateurs. Il est par ailleurs plus aisé de pratiquer la photographie en extérieur puisque le matériel est moins lourd à transporter.