Seconde Guerre mondiale : pièces et fonds isolés

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Cote/Cotes extrêmes

F ; 6J ; 1J ; Nouvacq

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Archives du Calvados

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Mots clés matières

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Mode de classement

Classement par ordre alphabétique des noms de famille.

Biographie ou Histoire

Colbert Marie est né à Montpinçon le 2 octobre 1926. Il est le cinquième enfant d'une fratrie qui en compte neuf. Son père, Auguste, exerce la profession de bourrelier, d'abord à son compte dans le Pays d'Auge, puis, à partir de 1932, pour le 43ème Régiment d'Infanterie de Caen. La famille s'installe alors dans le quartier de Vaucelles, à proximité de la caserne. Après son certificat d'études, Colbert devient garçon boucher rue de Falaise et se lie d'amitié avec les frères Boutrois, résistants Front National des cheminots de la gare de Caen. Il pratique notamment avec eux la boxe.

Alors qu'il se trouve chez sa sœur, rue de Branville, il est arrêté le 15 mai 1944 dans la rafle anticommuniste du quartier de Vaucelles (le même jour que les frères Boutrois). La rafle est pilotée par Serge Fortier, garagiste boulevard Lyautey qui a également grandi dans le quartier. Depuis 1943, Serge Fortier participe activement à la collaboration. Colbert Marie et son ami Michel Boutrois auraient tenté un jour de le malmener alors qu'il rentrait chez lui. 

Torturé par la Gestapo et incarcéré à la maison d'arrêt de Caen, il parvient à faire passer un message d'appel à l'aide à sa mère en écrivant avec son sang sur un mouchoir que la famille trouve parmi le linge sale qu'elle est autorisée à récupérer. Mettant directement en cause Serge Fortier, le mouchoir est présenté lors du procès des membres des collaborateurs de la bande à Hervé.

A 17 ans,  Colbert Marie est la plus jeune victime du massacre de la prison de Caen le 6 juin 1944.  Il obtient la mention « Mort pour la France » par jugement du Tribunal de Première instance de Caen le 5 juin 1947.

Le mouchoir sera présenté comme pièce à conviction pendant le procès des auxiliaires français de la gestapo de Caen, à Caen, qui s'ouvre le 11 janvier 1946, et qui se solde par l'exécution de Serge Fortier, Daniel Collard et Bernard Desloges (peine exécutée le 9 mai 1946).

Mouchoir de Colbert Marie

Cote/Cotes extrêmes

6J/91

Date

1944

Description physique

Dimensions du mouchoir 38 x 39 cm.

Origine

Marie, Colbert (1926-1944)

Modalités d'entrées

Don de la famille de Colbert Marie le 6 juin 2023 à l'issue de la cérémonie en hommage aux fusillés de la prison de Caen, sur les conseils de madame Valérie Rapeaud, directrice des Relations Publiques et du Protocole de la Ville de Caen et de monsieur Gérard Fournier, président de l'association Mémoires de la Résistance et de la Déportation Normandes. Entrée n°6481.

Présentation du contenu

Mouchoir sur lequel Colbert Marie a écrit un message avec son sang à sa mère durant sa captivité à la prison de Caen.

Trasncription (l'orthographe a été corrigé pour faciliter la lecture) : Maman, je [suis] arrêté commee étant communiste par Fortier. Va le voir, explique lui que je suis innocent, car j'ai reçu des coups de nerf de bœuf. S'il n'y avait pas Gisèle, je ne serais plus vivant. Dis à Roger de dire bonjour à tout le monde et à Kléber de venir avec l'allemande de Littry et à Sobry de dire à Raymond de parler pour moi. Mille baisers Maman, Papa, Yolande et aux amis.  A petite Gigi, attends-moi. "A bientôt". Je suis innocent.

"Gigi" est la fiancée de Colbert Marie. L'Allemande de Littry est une connaissance de la mère de Colbert Marie, que la famille a essayé de faire intervenir, en vain.

Conditions d'accès

NC Document numérisé

Bibliographie

Jean Quellien, Jacques Vico. Massacres nazis en Normandie, les fusillés de la prison de Caen, Charles Corlet Editions, 1994, p. 212-215.