Léonard Gille (1907-1971) exerce la profession d'avocat. En juillet 1941, il intègre l'Armée des Volontaires qui rejoint ensuite l'Organisation civile et militaire (OCM). Il y devient l'adjoint d'Eugène Meslin, chef d'état-major de Marcel Girard (alias Moreau) responsable de l'organisation pour la Normandie puis de Pierre Bouchard quand l'OCM fusionne avec le mouvement "Ceux de la Résistance". Au sein de ce groupe de résistants qui rassemble également René Duchez, Léon Dumis, André Masseron, il rencontre Louise Boitard (1907-2001), dite « Janine », institutrice à Honfleur venue s'installer à Caen en juin 1940. Léonard Gille et Louise Boitard s'occupent également du réseau Marie-Odile, spécialisé dans l'aide aux aviateurs alliés. Ils entretiennent ainsi des échanges réguliers avec Léa Vion, directrice de la Maison Maternelle Départementale du Calvados.

En septembre 1943, Léonard Gille représente le Parti radical au sein du Comité départemental de libération clandestin, dont il est élu président. Il est contraint d'entrer dans une totale clandestinité suite à une vague d'arrestation fin 1943 et quitte le Calvados. Il y revient dans la foulée du Débarquement où il reçoit provisoirement d'Eugène Meslin, rendu momentanément indisponible, la mission d'assurer à sa place le commandement de la subdivision M1 des Forces Françaises de l'Intérieur (Calvados, Manche, Eure). Il met en place la compagnie Scamaroni, dirigée par Georges Poinlane, et combat aux côtés des Alliés lors de la libération de la ville. Louise Boitard participe également à la Bataille de Caen dans les rangs de la Compagnie Scamaroni. Son personnage apparaît dans le film Le Jour le plus long. C'est l'actice Irina Demick qui joue son rôle.

Le 20 juillet 1944, la ville est totalement libérée. Léonard Gille peut ainsi réunir officiellement le Comité de libération du Calvados, qu'il présidera jusqu'à sa dissolution fin 1945. Parallèlement, il s'occupe de faire paraître le journal Liberté de Normandie dont le premier numéro date du 13 juillet 1944. Louise Boitard qui devient Janine Gille en 1949 y prend une part active et fait partie du conseil d'administration jusqu'à son décès.

Après la Libération, Léonard Gille poursuit sa carrière politique : vice-Président du Parti Radical-Socialiste, il est élu en septembre 1945, conseiller général du canton de Bourguébus et reste vice-président de l'Assemblée départementale jusqu'à sa mort survenue à Caen le 23 janvier 1971. A son décès, son épouse reprend son mandat et devient ainsi la première femme à siéger au Conseil général du Calvados. Janine Gille fait partie des treize Calvadosiens admis parmi les Justes par le comité Yad Vaschem pour avoir sauvé de la déportation deux petites filles de 6 et 4 ans, Guina et Jeannette Tresser, en octobre 1943 à Caen.

Dépôt en 2004 par Madame Françoise Porchet, dont la famille était liée à celle de Madame Janine Gille

Archives du Calvados 

6J/16 - Léonard et Jeanine Gille : correspondance administrative, cartes d'identité militaires, administratives et associatives, photographies d'identité (1938-1957).
59J - Fonds Jacques Vico : photographies, 59J/178, 59J/345 ; Association des anciens de la Compagnie Scamaroni, 59J/179.

6J/41 - Archives de Jean Mirey, responsable départemental des FFI, dossiers individuels d'homologation.
2FI/313/2 - Photographies de la visite du général de Gaulle les 8 et 9 octobre 1944 à Caen.

5AV/106- Entretien sonore de Léonoard Gille après d'élèves de 4ème du CES du Calvaire Saint-Pierre  à Caen. Portrait de résistant de Léonard Gille réalisé par les Archives du Calvados
Portrait de résistant de Janine Gille réalisé par les Archives du Calvados

Portrait de résistant d'Eugène Meslin réalisé par les Archives du Calvados

Quellien Jean, Le Calvados dans la guerre 1939-1945, OREP Editions, Bayeux, 2017. AD14, BH/8/18386

Cet inventaire est issu d'un travail de reprise et de recotation d'un ancien inventaire réalisé sous Word lors de l'entrée du fonds en 2004.