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Léonard Gille

Caen, 1904 - 1971

Alias Marie, Mallet, Le Châtellier ou Legris

Léonard Gille est né le 29 avril 1904 à Caen. Il est le fils de Pierre et Virginie Gille. C’est d’abord par son engagement politique au sein du Parti radical qu’il se fait connaitre. Capitaine de réserve, il est mobilisé le 17 septembre 1939 dans le 3ème régiment du train. Rentré à Caen après la défaite, il exerce la profession d’avocat.  

Les quatres hommes sont dans diverses tenues militaires. Léonard Gille est reconnaissable à son casque, son brassard FFI à la Croix de Lorraine et sa grande taille. Il porte ici des bottes et lève un verre de la main droite.

Membres de l’OCM de gauche à droite : Serge Goguel, Léon Dumis, Léonard Gille, René Duchez, 1944, AD14, 59J/178

Le 1er juillet 1941, il intègre l’Armée des Volontaires qui s’agrège à l’Organisation Civile et Militaire (OCM) et au réseau Centurie, au printemps 1942. Léonard Gille y évolue notamment au sein d’un petit groupe, où figurent d’anciens compagnons de combat comme René Duchez, Léon Dumis ou André Masseron (voir ci-dessus).  Au sein de l'OCM, Léonard Gille est l'adjoint d'Eugène Meslin, chef d'état-major de Marcel Girard (alias Moreau) responsable de l'organisation pour la Normandie. Il conserve les mêmes fonctions lors du rapprochement, en février 1943, de l'OCM et du mouvement "Ceux de la Résistance" dont le chef régional est Pierre Bouchard.

Désormais connu sous le pseudonyme de « Marie », Léonard Gille s’occupe également, avec sa compagne et future épouse, Louise Boitard, dite « Janine », du réseau Marie-Odile, spécialisé dans l’aide aux aviateurs alliés. Il a ainsi des échanges avec Léa Vion, directrice de la Maison Maternelle Départementale du Calvados.

En septembre 1943, il représente le Parti radical au sein du Comité départemental de libération clandestin, dont il est élu président. A la suite d’une vague d’arrestations à la fin de l’année 1943, il doit s’éloigner du Calvados et entrer dans une clandestinité complète. Il dut d’ailleurs cesser son métier d’avocat à partir du 13 mars 1943.

Il est indiqué que : "Monsieur Léonard Gille né le 29.4.1904 a servi en qualité d'Agent P.1 du 1.7.41 ay 2.2.42 au réseau S.R.A.V. et du 12.2.42 au 30.9.44  au réseau Centurie."

Attestation d'appartenance aux FFC au nom de Léonard Gille, 1950, AD14, 6J/16

Le Débarquement le surprend alors qu’il est à Paris. Revenu dans le Calvados, Léonard Gille reçoit provisoirement d’Eugène Meslin (voir ci-dessous), rendu momentanément indisponible, la mission d’assurer à sa place le commandement de la subdivision M1 des Forces Françaises de l’Intérieur (Calvados, Manche, Eure).  

Eugène Meslin demande dans cette lettre à Léonard Gille de lui retourner le pouvoir qu'il lui avait confié seulement à titre provisoire tandis que Léonard Gille se l'arroge de façon illimitée dans le temps.

Courrier tapuscrit du 28 novembre 1944 adressé par Eugène Meslin à Léonard Gille, AD14, 66J/4

Il installe alors son état-major au hameau du Poirier, à Frénouville, avant de rentrer à Caen où il met en place la compagnie Scamaroni, dirigée par Georges Poinlane. Il combat aux côtés des Alliés lors de la libération de la ville. 

Une fois celle-ci totalement accomplie, dès le 20 juillet, Léonard Gille réunit - ouvertement cette fois - le Comité de libération du Calvados, qu’il présidera jusqu’à sa dissolution fin 1945. Parallèlement, il s’occupe de faire paraître le journal Liberté de Normandie dont le premier numéro date du 13 juillet 1944. 

Une foule en liesse accueille le Général de Gaulle.

Photographie de Charles de Gaulle, Place de la République à Caen, avec notamment à sa droite Pierre Daure (préfet du Calvados) et à sa gauche Henri Bourdeau de Fontenay (commissaire de la République), Léonard Gille (président du Comité départemental de Libération du Calvados) et Yves Guillou (président de la délégation spéciale de la ville de Caen), le 8 octobre 1944, AD14, 2Fi/402

En décembre 1944, il est élu Vice-Président du Parti Radical-Socialiste. En septembre 1945, il est élu conseiller général du canton de Bourguébus et reste vice-président de l’Assemblée départementale jusqu’à sa mort survenue à Caen le 23 janvier 1971. Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur, cité à l’ordre du Corps d’Armée, à l’ordre de la Division et titulaire de la King’s Medal. Léonard Gille a été inhumé au hameau du Poirier, à Frénouville.

Photographie en civil

Portrait de Léonard Gille à la fin des années 1960, AD14, 59J/179

Bibliographie

  • Quellien Jean, «Gille Léonard», in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI, 2004
  • Quellien Jean, Le Calvados dans la guerre 1939-1945, OREP Editions, Bayeux, 2017, AD14, BH/8/18386

Sources d'archives

Archives du Calvados

  • Fonds Léonard Gille, 66J/1-66J/13
  • Léonard et Jeanine Gille : correspondance administrative, cartes d'identité militaires, administratives et associatives, photographies d'identité (1938-1957), 6J/16
  • Fonds Jacques Vico : photographies, 59J/178, 59J/345 ; Association des anciens de la Compagnie Scamaroni, 59J/179
  • Photographies de la visite du général de Gaulle les 8 et 9 octobre 1944 à Caen, 2FI/402
  • Dossier de demande de carte du combattant volontaire de la résistance, 1101W/225
  • Archives de Jean Mirey, responsable départemental des FFI, dossiers individuels d’homologation, 6J/41
  • Dossier proposant le nom de Léonard Gille pour l'attribution de la médaille de la Résistance, M/2598

Service historique de la Défense

  • Vincennes : dossier individuel de résistant, GR 16P 255491

Pour aller plus loin :

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