Pierre Bouchard
Ambérieu-en-Bugey (01), 1901 - Gusen II (Autriche), 1944
Alias Malherbe
Originaire de l'Ain, Pierre Bouchard, inspecteur principal de l'enregistrement et des domaines, arrive à Caen en 1937 avec sa femme et ses trois enfants. Mobilisé en 1940, il est fait prisonnier et interné à l'oflag XIII A de Nuremberg. Il rentre de captivité en avril 1941.
Dès son retour, il intègre le réseau Hector animé par Robert Guédon. Lorsque le réseau est démantelé, fin 1941, avec un petit groupe de compagnons, il cherche à se rattacher à un mouvement constitué. Dans cette optique, en août 1942, il rencontre à Paris Jacques Lecompte-Boinet, fondateur du mouvement Ceux de la Résistance (CDLR).
Pierre Bouchard est alors chargé d'implanter et de diriger le mouvement en Normandie. Il dirige également le réseau de renseignement Manipule (émanation de CDLR) au niveau de la Normandie. Il a comme adjoint Pierre Comby.
Fin 1942, des pourparlers sont engagés entre l'Organisation civile et militaire (OCM) et Ceux de la Résistance en vue d'une fusion les deux mouvements. Celle-ci sera effective en février 1943 avec la constitution d'un état-major mixte dirigé par Marcel Girard alias Moreau au niveau de la région M (Eure, Calvados, Manche, Orne, Seine-Inférieure, Sarthe) et dont Pierre Bouchard est le chef d'état-major.
Pierre Bouchard est également l'adjoint d'Eugène Meslin, chef de la région M1 (Eure, Calvados, Manche).
Il représente également l'OCM-CDLR au Comité départemental de Libération clandestin qui se constitue à l'automne 1943. A cette période, la Résistance calvadosienne est frappée par de nombreuses vagues d'arrestations dont celle d'Emmanuel Robineau, chef du 4ème bureau (armement) de l'état-major régional de l'OCM-CDLR, le 15 décembre 1943. Torturé, il livre les noms des responsables de l'OCM-CDLR dont Pierre Bouchard qui est arrêté par la Gestapo, à son domicile le 16 décembre. Il est interné à la prison de Caen puis envoyé au camp de Compiègne-Royallieu en février 1944 avant d'être déporté vers l'Allemagne en mars : camps de Neue Bremm (Sarrebruck) puis Mauthausen en avril et enfin Gusen II en mai. Il y meurt le 14 juillet 1944.
Bibliographie
- Genet-Rouffiac Nathalie et Longuet Stéphane dir., Les réseaux de résistance de la France combattante, Service historique de la défense – Editions ECONOMICA, Vincennes, 2013, AD14, BH/4/5046
- Quellien Jean, «Pierre Bouchard», in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI, 2004
- Quellien Jean (sous la dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, CRHQ, Caen, Archives du Calvados, 2004, AD14, BH/8/11936 et BH/8/ 17933
- Quellien Jean, Opinions et comportements politiques dans le Calvados sous l'occupation Allemande (1940-1944), Caen, Presses universitaires de Caen, 2001, AD14, BH/8/11055
Sources d'archives
Archives du Calvados
- Dossier de demande de carte du combattant volontaire de la résistance, 1101W/238
- Carte de déporté résistant à titre posthume, 2936W/46
- Témoignage d'Eugène Meslin sur son action dans la Résistance, s. d. et lettre sur Pierre Bouchard, 23 octobre 1944 ; témoignage de Pierre Comby sur Pierre Bouchard, 18 octobre 1944, M/2598
- Témoignage de Mme Richer, fiancée d'Emmanuel Robineau sur le CDLR, 2001 et photographies d'E. Robineau et Pierre Bouchard, 6J/7
- Historique du mouvement CDLR par Pierre Comby, 13 juin 1945, AD14, Archives de Jean Mirey, responsable départemental des FFI, 6J/41
Service historique de la Défense
- DAVCC/Caen : dossier individuel de déporté et interné résistant, AC 21P 480836
- Vincennes : dossier individuel de résistant, GR 16P 76596 et dossier du réseau Hector, GR 17P 139
Archives nationales
- 72AJ/42 (dossiers 2 à 4) - Archives du Comité d'histoire de la Deuxième guerre mondiale : dossier sur Ceux de la Résistance (CDLR)