Robert Guédon
Nancy, 1902 - Bromont (Québec) 1978
Alias Robert ou Capitaine Robert

Officier de carrière, Robert Guédon est blessé en Belgique pendant la campagne de France et effectue sa convalescence à Granville. Dès l'été 1940, ayant eu des contacts avec des membres de l'Intelligence Service en attente d'évacuation vers Jersey, il décide de constituer un groupe de résistance. Il se fait passer pour un enseignant et dispense des cours particuliers chez sa belle-mère qui l'héberge. Il dispose ainsi d'un vivier de recrutement qui permet au groupe Robert de déployer ses activités de renseignement et d'évasion sur l'ensemble du département de la Manche dès novembre 1940.
Fin 1940, par l'intermédiaire d'un agent britannique, Robert Guédon est mis en contact avec André Michel, peintre décorateur caennais qui dirige également un groupe de résistance à Caen en compagnie d'Hélène Prunier et en lien avec Jacques Vico. Les deux groupes agissent dès lors de concert. Parallèlement, Robert Guédon prend contact à Paris avec le Colonel Heurteaux, chef du réseau Hector. Le groupe Robert et le groupe d'André Michel intègrent le réseau Hector en mai 1941.
Sans doute sur les conseils du colonel Heurteaux, Robert Guédon se rend à Vichy et prend contact avec des officiers de renseignements de l'armée d'armistice dont Henri Frenay, qu'il a connu à l'école de guerre. Celui-ci a créé en août 1940, avec Berty Albrecht, le Mouvement de Libération nationale (MLN) qui deviendra le mouvement Combat.
En janvier 1941, Henri Frenay confie à Robert Guédon la mission d'étendre le MLN en zone nord sous le nom d'Organisation nationale de la Résistance. Outre la poursuite des activités de renseignement, Robert Guédon organise la diffusion du journal Les Petites Ailes de France (rebaptisé Résistance en août 1941 puis Combat). Ce sont les membres du réseau Hector qui s'en chargent : Hélène Prunier et André Michel participent notamment à la réalisation de la page consacrée à la Normandie.
Tout en continuant à diriger le groupe normand, Robert Guédon étend son action à l'ensemble de la zone occupée.
A l'automne 1941, l'imprudence d'une jeune fille chargée de la diffusion des Petites Ailes de France engendre le démantèlement du réseau et l'arrestation d'une trentaine de ses membres dont Hélène Prunier, le 15 novembre 1941 et André Michel le 19 novembre 1941. Robert Guédon, quant à lui, parvient à s'échapper et se réfugie en Afrique du Nord où il continue le combat. A la Libération, il travaille aux côtés d'Henri Frenay, nommé ministre des prisonniers, déportés, réfugiés.
Bibliographie
- Boivin Michel, Les Manchois dans la tourmente de la seconde guerre mondiale 1939-1945, Tome 4, Marigny, Ed. Eurocibles, 2004, BH/8/12031/4
- Quellien Jean, «Robert Guédon», in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI, 2004
- Quellien, Jean, Opinions et comportements politiques dans le Calvados sous l'occupation Allemande (1940-1944), Caen, Presses universitaires de Caen, 2001, BH/8/11055
- Frenay Henri, La Nuit finira, Paris, Ed. Robert Laffont, 1973
Sources d'archives
Archives du Calvados
- Cour de justice du Calvados, dossier Tirel, 991W/68.
Service historique de la Défense
- Vincennes : dossier de carrière d'officier, série GR 8 Ye; dossier individuel de résistant, GR 16P 273586 et dossier du réseau Hector, GR 17P 139
Archives nationales
- 72AJ - Archives du Comité d'histoire de la Deuxième guerre mondiale : dossier sur le mouvement Combat. témoignage de Robert Guédon recueilli par Michel de Bouärd, s.d., 72AJ/48, dossier n° 4; dossier sur le mouvement Libération-Nord : témoignage d'Henri Ribière, 1946, 72AJ/59 Dossier n° 5; dossier sur le groupe Heurteaux : témoignage du colonel Alfred Heurteaux, 7 janvier 1946, 72AJ/58 Dossier n° 5