André Michel
Valognes (50) 1910 - Caen 1942

Né à Valognes en 1910, André Michel y passe sa jeunesse et effectue son service militaire au 8e régiment d'infanterie de Cherbourg en 1932. Il épouse Jacqueline Duquesne, à Caen, en 1934. Ils ont un fils, Serge, né en 1941. Typographe de formation, en 1935, il crée à Caen une entreprise de décoration publicitaire dénommée Studiana et située 8 rue du moulin. C'est un dessinateur de talent dont l'atelier réalise notamment des affiches de cinéma.
En août 1939, il est mobilisé comme caporal-chef au 208e régiment d'infanterie à Cherbourg. Alors qu'il est à Toulouse au moment de la débâcle, il noue des contacts avec l'Intelligence Service. Il est démobilisé en septembre 1940 et rentre à Caen. Très vite, il met sur pied un petit groupe de résistance. Par l'intermédiaire d'un agent de l'Intelligence Service, il rencontre Robert Guédon. Au printemps 1941, le groupe caennais et le groupe de Robert Guédon intègrent le réseau Hector du colonel Herteaux.
Outre ses activités de renseignement, André Michel est particulièrement actif dans le domaine de la propagande. Avec Hélène Prunier, et grâce à ses talents de dessinateur, il élabore la page régionale du journal Les Petites Ailes de France, imprimé à Paris et participe à sa diffusion en Normandie de même que Jacques Vico. A l'automne 1941, l'imprudence d'une jeune fille chargée de la diffusion des Petites Ailes de France engendre le démantèlement du réseau et l'arrestation d'une trentaine de ses membres. André Michel est arrêté le 19 novembre 1941.
Le 29 avril 1942, André Michel, Hélène Prunier et onze de leurs camarades du réseau Hector comparaissent devant le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 723 de Caen.
C'est à ce moment-là qu'intervient le second attentat d'Airan, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, qui coûte la vie à une dizaine de permissionnaire de la Werhmacht. Les peines demandées par le procureur allemand n'en seront que plus lourdes : le 1er mai 1942, André Michel, Gaston Renard et Jacques Dugardin sont condamnés à mort tandis que les autres sont condamnés aux travaux forcés. Ils sont exécutés à la caserne du 43e régiment d'artillerie à Caen le 9 mai 1942.
Bibliographie
- Genet-Rouffiac Nathalie et Longuet Stéphane dir., Les réseaux de résistance de la France combattante, Service historique de la défense – Editions ECONOMICA, Vincennes, 2013, AD14, BH/4/5046.
- Quellien Jean, «André Michel», in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI, 2004
- Fiche d'André Michel dans le Maitron des fusillés
- Quellien Jean (sous la dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, CRHQ, Caen, Archives du Calvados, 2004, AD14, BH/8/11936 et BH/8/ 17933.
- Quellien Jean, Opinions et comportements politiques dans le Calvados sous l'occupation Allemande (1940-1944), Caen, Presses universitaires de Caen, 2001, AD14, BH/8/11055
Sources d'archives
Archives du Calvados
- Cabinet du préfet du Calvados. Personnes arrêtées par les allemands, internés civils et STO, 1941-1944. Dossier Dugardin, Michel, Renard, 1166W/32/1
- Cour de justice du Calvados, dossier Tirel, 991W/68
Service historique de la Défense
- DAVCC/Caen : Dossiers des tribunaux allemands, AC 25P 6258 et AC 25P 16339
- Vincennes : dossier individuel de résistant, GR 16P 416819 et GR 16P 416822; dossier du réseau Hector, GR 17P 139
Archives nationales
- Archives allemandes de la Seconde Guerre mondiale, AJ/40/1649.