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Henri Lampérière

Landelles, 1921 – Percy (50), 1998

Alias Raymond ou Le Gendarme 

Photographie d'identité
Henri Lampérière, s. d., collection Jean Quellien

Henri Lampérière est né à Landelles, le 15 décembre 1921, où ses parents étaient épiciers-quincailliers. Il étudie au lycée Maupas de Vire et a 18 ans en 1939. Employé de commerce à Landelles, il apprend qu’il risque de partir à Baucours dans la Rhur en application de la loi du 4 septembre 1942 qui ouvre la voie légale à la réquisition de main d’oeuvre. Il franchit alors la ligne de démarcation et s’engage dans l’armée d’armistice. Après l’invasion de la zone libre et la dissolution de l’armée d’armistice, il rentre dans le Calvados et s’engage dans la gendarmerie pour échapper au STO (institué en février 1943). En juillet 1943, il est nommé à Bretteville-sur-Laize. 

L'attestation précise qu'Henri Lampérière a servi en qualité d'agent P1 de septembre 1943 au 30 septembre 1944.

Attestation d'appartenance au réseau Centurie, 1949, ONACVG Caen dossier de carte de combattant n°44242

Il est rapidement contacté par la Résistance, par l’intermédiaire de Jean Foucu, dont les parents étaient fromagers à Barbery. Jean Foucu avait en effet remarqué les efforts d’Henri Lampérière pour saboter les recherches de réfractaires au STO. C’est ainsi qu’il intègre l’Organisation civile et militaire et son réseau de renseignement Centurie en tant qu’agent P1. Il vient en aide aux aviateurs et réfractaires, participe à la fabrication de faux papiers, récupère des armes pour son groupe et utilise sa position de gendarme pour circuler facilement et tenter de collecter des renseignements notamment sur la base des Aucrais où seraient installées des rampes de lancement de V1.  

Ce document est particulièrement dense. Henri Lampérière y déclare avoir été réfractaire au STO, admis à la gendarmerie et nommé à Falaise où il rentre en contact avec la résistance locale. Il y décrit en détails ses liens avec Foucu, Le Nevez et le capitaine Jean avec lequel il reçoit des parachutages à Saint Clair (commune de Pierrefitte-en-Cinglais) à compter du 6 juin 1944. Il déclare par ailleurs avoir apporté une tonne d'armes et de matériel parachuté sur les arrières du front de Caen permettant au groupe de Bretteville de passer à l'action directe de sabotage et de guérilla. Le 9 juillet, il était selon lui aux côtés de Léonard Gille au post de commandement à Caen.

Rapport d'Henri Lampérière sur son activité de résistant, 30 mai 1946, p. 1, AD14, 6J/10

En mai 1944, il fait la connaissance du capitaine Jean, c’est-à-dire Jean Renaud-Dandicolle, officier du SOE et le met en relation avec André Masseron le chef du groupe de résistance de Bretteville-sur-Laize, qui compte une trentaine de membres.  Il devient l’adjoint du capitaine Jean lorsque celui-ci prend la tête du maquis de saint-Clair. Avec sa moto de service, Henri Lampérière permet à Jean Renaud-Dandicolle de se déplacer dans le département et de mener à bien sa mission de fédération de groupes de résistance. Il effectue également de nombreux transports d’armes et explosifs. En juin 1944, avec René Prudhomme, ils acheminent une tonne d’armes de Saint-Clair vers Urville, pour équiper les groupes de résistance de Bretteville-sur-Laize.

Cette seconde page ajoute de nouveaux faits. Surtout, elle précise les noms des témoins des actes de résistance d'Henri Lampérière; sont ainsi cités : Masseron, Le Nevez, Gille, Duchez, Foucu, Poirier et Thomas.

Rapport d'Henri Lampérière sur son activité de résistant, 30 mai 1946, p. 2, AD14, 6J/10

Sur ce document, il est écrit : "Jeune gendarme actif et courageux, volontaire pour les missions périlleuses, a assuré depuis le début de l'année de multiples liaisons entre les différents groupes de Résistance du département, se trouvant à Caen le 9 juillet 1944 à l'arrivée des Alliés dans la ville, a traversé les lignes sous un violent tir de barrage porteur d'ordres du Commandant des F.F.I. pour les groupes placés sur les arrières de l'ennemi."
Citation à l'ordre de la brigade, 4 janvier 1945, AD14, 1101W/216

Il a été très actif durant la libération de Caen, assurant des missions de liaison entre les groupes du sud de Caen et les FFI, notamment Léonard Gille et Christian Parléani, chef départemental des FFI.

Il a fondé l’association du souvenir du maquis de Saint-Clair. Maire de Landelles-et-Coupigny après-guerre, il a donné son nom à l’école primaire de la commune en 2014. Il était chevalier de la Légion d’honneur, détenteur de la Médaille militaire, croix de guerre 1939-1945 avec palmes, croix du combattant volontaire de la Résistance.

Bibliographie

  • Fournier Gérard, La Résistance en Suisse normande, le maquis de Saint-Clair (1940-1944), éd. Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2012. AD14, BH/8/16451
  • Lampérière Henri, Histoire du maquis de Saint-Clair, éd. Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 1982. AD14, BH/BR/19927
  • Quellien Jean, notice «  Henri Lampérière », in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI, 2004

Sources d’archives

Archives du Calvados

  • Fonds Henri Lampérière, 6J/10-6J/12
  • Témoignage audiovisuel recueilli par Gérard Fournier en 1993, 2AV/23
  • Dossier d'attribution de la carte du combattant volontaire de la Résistance, 1101W/216
  • Archives de Jean Mirey, responsable départemental des FFI, dossiers individuels d’homologation, 6J/42

Service départemental de l’ONACVG du Calvados

  • Dossier d’attribution de la carte du combattant n°44242

Service historique de la Défense

  • Vincennes : dossier individuel de résistant, GR 16P 334773

Pour aller plus loin

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