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La presse sous l'Occupation

La mise en place de la propagande allemande

Obligation d'insérer transmise par l'OFI, avril 1944. AD14, 991W/18

Sitôt l'armistice signé le 22 juin 1940, l'occupant allemand met en place un système de contrôle des journaux sans commune mesure avec la censure habituelle en temps de guerre.

La presse française devient un organe de diffusion de la propagande allemande. Le censeur allemand vérifie toutes les morasses (la dernière épreuve avant impression) et surtout incite à une auto-censure extrêmement efficace. En amont, les rédactions reçoivent les bulletins d'information d'agences de presse de collaboration, comme l'AFIP, puis à partir d'octobre 1942, l'OFI (Office français d'information).

Quelques rares directeurs de presse cessent de travailler du fait de l'Occupation, volontairement ou non :

  • Robert Marcouire, directeur de trois journaux de la Côte Fleurie, suspend ses titres entre août et décembre 1940 : le dernier numéro du Progrès de Dives sort le 6 décembre 1940.
  • Louis Feuillet, directeur de L'Eveil Normand, cesse la parution en août 1940
  • Jean-Marcel Le Cornec, directeur du Bocage, voit la parution suspendue par l'Occupant en décembre 1941

Les autres journalistes et patrons de presse accepteront durant toute la guerre de jouer le rôle souhaité par le régime nazi et de diffuser la propagande allemande et pétainiste.

Les principaux titres sous l'Occupation et la Collaboration

Arthur Marye, directeur du Bonhomme Normand, en 1936. AD14, 42FI/151 AD

4 titres principaux diffusent sur l'ensemble du Calvados durant la guerre : 

  • Le Bonhomme Normand paraît tous les vendredis. Bon marché, beaucoup lu en zone rurale, c'est une société anonyme à actions depuis 1879. Ses journalistes principaux sont Arthur Marye, ancien directeur du conservatoire de Caen, qui signe des articles en langue normande sous le pseudonyme de "Gros-René", et son gendre, L. Massot.
  • La Presse Caennaise, imprimée par l'imprimerie Caron rue Demolombe du 12 septembre 1939 au 6 juin 1944, dont le rédacteur-chef est Marcel Cretin-Vercel.
  • L'Ouest-Eclair, imprimé à Rennes mais qui diffuse une édition spéciale caennaise pour le Calvados et dispose d'un bureau de rédaction à Caen, tenu par Pierre Moisy.
  • Le Journal de Normandie, édition calvadosienne du Journal de Rouen des frères Lafond du printemps 1940 au 5 juin 1944. Imprimé rue de Geôle à Caen, son journaliste vedette est R-G Nobécourt à partir de juillet 1941.
Pages intérieur du Journal de Normandie du 28 mai 1942. AD14, 13T/1/171/6

A côté de ces titres principaux, le paysage de la presse est encore dominé par toute une série de titres locaux, plus ou moins professionnalisés, comme Le Pays d'Auge, Le Journal de Bayeux, L'Echo Honfleurais ou Le Lexovien. Ils reprennent eux-aussi la propagande allemande, mêlée aux informations locales.

Les lecteurs ne s'y trompent pas, mais continuent à lire le journal, parfois "à partir de la deuxième page" pour les conseils ménagers, la chronique des faits divers, les feuilletons, les programmes de cinémas et de TSF, les résultats sportifs et hippiques, etc.

La disparition des journaux d'Occupation et l'Epuration

Tous ces journaux disparaissent à la Libération : dès le 6 juin 1944 à Caen et Bayeux, après quelques mois de flottement pour les journaux publiés plus loin des combats, comme Le Pays d'Auge ou L'Echo Honfleurais.

Les patrons de presse et les principaux journalistes feront face à des procès devant la cour de Justice, de la mi-décembre 1945 (procès du Bonhomme Normand, 991W/62) à l'été 1946 (procès du Journal de Normandie, 991W/75), avec des peines clémentes si on les compare à celles prononcées à Paris. Certains journalistes pourront d'ailleurs assez vite retravailler dans les nouveaux titres nés de la Libération.

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