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Léon Tardy

20 juillet 1900, Paris (18ème arrondissement) - 1er mai 1945 (camp de Sandbostel)

Léon Tardy porte une moustache caractéristique en brosse à dents.

Portrait de Léon Tardy, collection Jean Quellien

Léon Tardy naquit à Paris le 20 juillet 1900 dans le XVIIIème arrondissement. Sa vocation première fut celle de gardien de la paix. Il exerça ce métier jusqu’en 1938 lorsqu’il décide de louer une petite ferme à Grangues (Calvados) à proximité de Dives-sur-Mer. Sa mère et ses enfants s’occupent de la bâtisse dépourvue d’eau et d’électricité pendant que Léon commence son nouveau travail de mécanicien à Cabourg. 

Mobilisé en 1939, il est vite libéré en raison de son âge et des enfants non sans avoir reçu les honneurs. Il est ainsi Maréchal des logis, réserviste affecté au bureau de recrutement d’Arras.

Il est écrit que Léon Tardy exerce la profession de cultivateur après avoir été gardien de la paix. Son grade de Maréchal des logis est rappelé ainsi que les dates de son arrestation (26 mars 1944) et de son décès en déportation (1 mai 1945).
Extrait du dossier de demande du titre de combattant volontaire de la résistance par la veuve de Léon Tardy au nom de son époux, AD14, 1101W/223

Léon Tardy prend connaissance de l’Appel de juin 1940 et est décidé à agir. Dès juillet 1940, il cache pendant neuf mois deux anglais rescapés de la poche de Dunkerque. Ils seront malheureusement identifiés au passage de la ligne de Démarcation et emprisonnés. Léon Tardy fait néanmoins de l’exfiltration d’aviateurs alliés vers l’Espagne ou l’Angleterre sa spécialité tout en intégrant progressivement vers le début 1942 un réseau structuré : Zéro-France dont faisait également partie Paul Derrien. Le responsable local de ce réseau est Aimable Lepeu, pharmacien à Dives-sur-Mer.

Il se rend par conséquent très régulièrement à Paris où il est en contact avec un réseau de résistants infiltrés dans la police. Il y accompagne très souvent des aviateurs abattus qui bénéficient d’une filière d’évasion et communique donc directement avec ses contacts parisiens qui se chargent de les transmettre à Londres. Grâce à la complicité de Jean Popé, photographe membre du réseau, il réalise plusieurs centaines de fausses cartes. Sur chaque carte, sont gardés le prénom et l’initiale du nom de famille de la personne. Léon Tardy, grâce à ses relations, réussit même à obtenir un faux tampon de gendarmerie, un de commissariat et un de la mairie de Grangues.

Il est arrêté le 26 mars 1944 dans sa ferme par des agents de la Gestapo et emmené à la prison de Caen où il est maintenu jusqu’au 31 mai 1944, certainement au secret, car sa famille n’obtint jamais l’autorisation de lui rendre visite. Léon Tardy avait alors avec son épouse Marcelle 4 enfants de 23, 20, 14 et 8 ans.

Le motif de son arrestation est indiqué comme inconnu. Il est précisé que le lieu de sa détention est la sûreté allemande de Caen. Aucun procès n'a été réalisé et aucune autorité française n'est intervenue.

Fiche de renseignement sur Léon Tardy après son arrestation, AD14, 1166W/29

Torturé par la gestapo, il a la force de ne dénoncer personne. Il est déporté le 1er juin au camp de Neuengamme et décède le 1er mai 1945 au camp de Sandbostel de dysenterie.

La carte est entièrement manuscrite. Elle indique l'internement de Léon Tardy du 26 mars 1944 au 31 mai 1944 et sa déportation du 1 juin 1944 au 1 mai 1945. C'est Marcelle Tardy sa conjointe qui a réalisé les démarches pour obtenir cette carte.

Carte de déporté résistant au nom de Léon Tardy reçue à titre posthume suite l'approbation de la demande de sa veuve, AD14, 1101W/223

Les distinctions de Léon Tardy sont indiquées sur ce document.
Extrait du dossier de demande du titre de combattant volontaire de la résistance par la veuve de Léon Tardy au nom de son époux, AD14, 1101W/223

Il fut distingué à titre posthume du grade de Sous-Lieutenant à la date du 1er juin 1944. Il reçut également de nombreuses distinctions dont la croix de guerre française avec citation à l’ordre du régiment, un emblème britannique, la croix de guerre belge décernée par le Gouvernement Provisoire de la République française ainsi que la croix de chevalier de l’ordre de Leopold II avec palme, la médaille de la résistance et la médaille commémorative de la Guerre 1940-1945 dont il fut honoré par le Royaume de Belgique.

Bibliographie

  • Fiche biographique de Léon Tardy accompagnée de témoignages et archives sur le site www.ladives1944.com
  • Quellien Jean, «Léon Tardy», in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI, 2004
  • Quellien Jean (sous la dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, CRHQ, Caen, Archives du Calvados, 2004, AD14, BH/8/11936 et BH/8/17933
  • Senecal Christophe, Zéro-France. Vie et mort d’un réseau de résistance à Dives-Cabourg, Cabourg, collège de la Divette, 1995, 96 p.
  • Genet-Rouffiac Nathalie et Longuet Stéphane dir., Les réseaux de résistance de la France combattante, Service historique de la défense – éditions ECONOMICA, Vincennes, 2013, AD14, BH/4/5046

Sources d'archives

Archives du Calvados

  • Dossier de demande de carte du combattant volontaire de la résistance, 1101W/223
  • Fiche de renseignement sur Léon Tardy au sein des dossiers concernant les personnes arrêtées par les forces d'Occupation, 1166W/29

Service historique de la Défense

  • Vincennes : dossier individuel de résistant, GR 16P 562246; dossier individuel d'agent du BCRA, GR 28P 11 112 et dossier du réseau Zéro-France, GR 17P 238

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