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Hallennes-lès-Haubourdin (Nord) 1907 - Donnay, 1976

Alias Jean

Mobilisé en 1939, il parvient à échapper pendant la débâcle aux Allemands et à se réfugier avec sa famille dans le Calvados à Falaise. Il tire ses revenus de l’exploitation d’une ferme à Donnay mais aussi de la commercialisation de yaourts auprès de l’intendance des hôpitaux allemands. 

Ceci lui permet de collecter des informations sur les mouvements des troupes d’Occupation. Au printemps 1943, il est contacté par Jean-Michel Cauchy, négociant en textiles de Falaise, qui constitue avec le comte Bernard de La Rochefoucauld, un petit groupe de résistants en vue de recueillir des armes parachutées par les Britanniques. Pierre Bar accepte et recrute à son tour des connaissances telles que les cultivateurs Louis Leroy à La Hoguette et Georges Bertin à Martigny-sur-l’Ante qui offre ses terres pour lieu d’atterrissage des parachutages. Pierre Bar servit ainsi dans les Forces Françaises Combattantes (FFC) en tant qu’agent P1 puis P2 au sein du réseau Prosper-Physician (Buckmaster) du 1er mars 1943 au 1er juillet 1943. 

C’est le 1er juillet 1943 que Pierre Bar fut arrêté ainsi que plusieurs de ses camarades dont les époux Cauchy. Cette interpellation eut lieu dans le contexte d’un vaste coup de filet lié à l’arrestation des chefs du réseau Prosper menée par le SS Sturmbanführer Hans Kieffer. Ceci signifia le chant du cygne du groupe falaisien. Un groupe qui ne comptait que quelques membres selon Gérard Fournier dans une interview accordée Ouest-France publiée le 24 avril 2015 : « En prenant ceux de La Hoguette, de Versainville, je compte au total neuf résistants, dont quatre Falaisiens.»

Pierre Bar fut interné à la prison de Caen dès le jour de son arrestation pour attendre son jugement qui intervint sans comparution et uniquement sur pièces en octobre 1943. Il fut condamné comme l’ensemble des membres du même groupe à la  déportation à vie pour « appartenance à une organisation en liaison avec l’Angleterre ». Le 6 novembre 1943, il fut transféré au camp de Compiègne-Royallieu (matricule 20969) qu’il quitta le 19 janvier 1944 pour être déporté avec cinq de ses compagnons. Sa destination ? Buchenwald où il reste du 20 janvier 1944 au 21 février 1944 avant d’être conduit à Flossenbürg où il demeura jusqu’au 19 avril 1945, date de sa libération. Parmi les membres de Physician déportés, seuls Yvonne de La Rochefoucauld, Pierre Bar et Marie Cauchy sont revenus vivants. 

A l’après-guerre, il s’en était retourné dans son Nord natal et habitait au 15 rue Denfert Rochereau à Lille au 29 janvier 1951. Il s'est beaucoup investi dans la reconnaissance du sacrifice de ses compagnons d'armes. Les noms de Pierre Bar et Jean-Michel Cauchy sont mentionnés sur une plaque située dans la rue Lebaillif à Falaise. La nomination de Pierre Bar au grade de chevalier de la Légion d'honneur, le 18 juillet 1961, fait l'objet d'un long article sur le réseau Prosper-Physician dans le journal Les Nouvelles de Falaise du 21 septembre 1961.

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