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Robert Le Coutour
Coutances (Manche) 3 février 1894 - Caen 6 juin 1944
Alias Vaucelles
Originaire de la Manche, Robert Le Coutour est le fils d'un officier de gendarmerie.
Dans les années 1910, il réside à Versailles, tout comme ses parents et exerce la profession d'employé de commerce.
Engagé volontaire pour 3 ans en 1913, il intègre ensuite l'armée d'active. Il se distingue durant la première guerre mondiale comme cela apparaît sur son feuillet matricule : il est cité à l'ordre de la 61e division d'infanterie le 29 mai 1918 : " le 27 mai, à Laffaux, s'est rendu dans un village violemment bombardé et a rapporté des renseignements sur la situation de notre 1ère ligne violemment pressée à ce moment par l'infanterie allemande". Il reçoit également la croix de guerre et la légion d'honneur.
Son frère, de 3 ans son cadet, est tué dans la Meuse en 1916 et se voit attribuer la mention Mort pour la France.
A l'issue de la première guerre mondiale, Il poursuit sa carrière militaire et accède au grade de capitaine en 1932. Il est grièvement blessé dans la Somme en juin 1940.
Après sa convalescence et jusqu'en mars 1943, il dirige le centre départemental d'accueil des prisonniers de guerre, installé au Lycée Malherbe. Il radié des cadres d'office par le gouvernement de Vichy en septembre 1942 alors qu'il est affecté au 43e régiment d'artillerie à Caen.
De 1943 à 1944, il est affecté à la préfecture du Calvados, au service de garde des voies ferrées.
Très tôt, dès la fin de l'année 1940, R. Le Coutour s'engage dans la Résistance, au sein de l'Armée des volontaires (AV). Il rejoint ensuite l'Organisation civile et militaire (OCM) en 1942.
Fin 1943 une vague d’arrestations a mis à mal l’état-major de la sous-région M1 de l’OCM.
En janvier 1944, Eugène Meslin, est nommé chef des Forces françaises de l’intérieur (FFI) pour la sous-région M1, comprenant le Calvados, la Manche et l’Eure.
Il désigne alors R. Le Coutour comme chef des FFI de l’arrondissement de Caen.
R. Le Coutour fixe son quartier général à la cure de Giberville, à quelques kms à l’est de Caen, avec la complicité de l’abbé Leroyer.
Celui-ci raconte d’ailleurs leur rencontre dans un rapport sur son activité de résistant daté de février 1946.
Outre des activités de renseignements, les compétences militaires de R. le Coutour lui permettent notamment de recruter et entraîner des hommes en vue de la Libération.
Son bureau du service de garde des voies ferrées sert régulièrement de lieu de rendez-vous et de réunion.
Le 6 juin 1944, vers 13h30, alors qu'il est en service commandé, il est tué rue des jacobins à Caen, comme en témoigne Eugène Meslin.
A titre posthume, Robert le Coutour est élevé au grade de commandant. Eugène Meslin et le colonel Birien, alias Robert Kaskoreff, appuient d’ailleurs cette demande.
Il reçoit le titre de combattant volontaire de la Résistance ainsi que la médaille de la Résistance.
Une rue de Caen porte le nom Commandant Le Coutour.
Bibliographie
- Quellien Jean, «Le Coutour Robert», in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI, 2004, AD14, BH/AV/2
- Quellien Jean, Le Calvados dans la guerre 1939-1945, OREP Editions, Bayeux, 2017. AD14, BH/8/18386
Sources d'archives
Archives du Calvados
- Archives de Jean Mirey, responsable départemental des FFI, dossiers individuels d’homologation, 6J/42
- Dossier de demande de carte de volontaire de la Résistance (CVR), 2001, 2351W/13
- Préfecture du Calvados, centre départemental d'accueil des prisonniers de guerre, 9W/97
- Préfecture du Calvados, attentats et surveillance des voies ferrées, 9W/60/2
- Portrait de R. Le Coutour (tirage photographique noir et blanc) et attestation d'Eugène Meslin (copie), 23 avril 1946, 6J/72
Service historique de la Défense
- DAVCC/Caen : dossier individuel d'attribution de la mention Mort pour la France, AC 21P 71461
- Vincennes : dossier individuel de résistant, GR 16P 351188
- Vincennes : archives collectives des Forces françaises de l'intérieur (FFI), Calvados, GR 19P14/2 et GR 19P/14/4
- Vincennes : dossier individuel d'officier, GR 8Ye
Archives nationales
Archives du comité d'histoire de la Deuxième guerre mondiale, Organisation civile et militaire (OCM)
Témoignage de l'abbé Raymond Leroyer, février 1946, 72AJ/68 dossier 4
Archives des Yvelines
registre matricule militaire, 1R/RM 501, classe 1914, matricule 1189, Versailles.