Cote/Cotes extrêmes
Date
Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
La fédération du Calvados du Parti communiste français est créée au début de l'année 1921 après le Congrès de Tours marquant la création de la Section Française de l'nternationale Communiste, futur Parti communiste français, en décembre 1920. La fédération est d'abord globalement isolée, de la population d'une part, peu réceptive aux idées communistes, et des autres forces politiques, d'autre part, y compris de la SFIO. Elle peine à s'implanter y compris auprès de la population ouvrière des grandes usines du département comme la SMN de Colombelles, la compagnie générale d'électrométallurgie de Dives-sur-Mer ou les chantiers navals de Blainville. Avant la seconde guerre, ses effectifs ont tendance à décroître au fil des années : environ 550 adhérents fin 1921, 100 en 1926 et 80 en 1932.
Au début des années 1930, les communistes calvadosiens s'engagent dans la lutte contre le fascisme. Des comités sont créés et des manifestations sont organisées. Ces dernières sont l'occasion de rapprochements avec les socialistes, prémisses de l'entente des gauches sous le Front populaire.
En juin 1936, 28 grèves sont déclarées dans le Calvados. La fédération les soutient, tout en laissant les syndicats les encadrer. L'effervescence dans les milieux ouvriers, l'adhésion croissante de la population calvadosienne aux idées du Front populaire et une propagande de plus en plus efficace favorisent le développement de la fédération et lui donnent une plus grande audience. L'évolution de ses effectifs en témoigne puisqu'elle compte 1300 adhérents à la fin de l'année 1937. Pendant cette même période, la fédération œuvre en faveur des républicains et des réfugiés espagnols (propagande, quêtes, appels à la solidarité...).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des communistes calvadosiens s'illustrent dans la résistance, notamment au sein des groupes des Francs-tireurs et partisans et du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France. En avril 1942, ils entrent dans la lutte directe et armée avec les attentats d'Airan des 16 avril et 1er mai : des membres des FTP font dérailler des trains allemands. Une quarantaine de soldats sont tués. En représailles, des rafles sont menées chez les communistes et les Juifs, plus de130 personnes sont déportées.
Le Parti connait un grand essor après la guerre. De 1944 à 1946, les effectifs ne cessent d'augmenter, jusqu'à en faire la première force politique de gauche du Calvados. La fédération compte environ 1000 membres en 1945 et 3800 en 1946. Preuve de ce succès, André Lenormand est élu député en 1946. Il sera réélu en 1951 et 1956. Robert Lakota, secrétaire de la fédération de 1950 à 1966, est nommé au comité central en 1961.
La fédération prend part aux luttes pour la paix durant la guerre l'Algérie. Elle organise meetings, réunions, manifestations, collages d'affiches, distributions de tracts et de pétitions et dénonce notamment la violence de la répression.
En janvier 1968, la fédération soutient les travailleurs en grève, notamment à la Saviem, Sonormel et Jaeger. Comme le reste du parti, elle reste prudente au début du mouvement étudiant, avec de le soutenir et d'appeler à une union des travailleurs manuels et intellectuels.
En termes de fonctionnement, la fédération s'organise en plusieurs ensembles, dans lesquels sont répartis les militants. Le niveau départemental s'appelle dans un premier temps la région, avant de prendre le nom de fédération. En-dessous, on trouve les sections, qui représentent des territoires géographiques comme des communes relativement importantes, des regroupements de communes ou encore des zones de la ville de Caen. Enfin, au sein des sections, on trouve plusieurs cellules qui peuvent représenter des communes plus petites, des quartiers, des entreprises ou des groupes professionnels.
Les trois organes de direction de la fédération sont le secrétariat, le bureau fédéral et le comité fédéral. Ces trois instances sont logiquement qualifiées, au début de l'existence de la fédération, de régionales et non pas de fédérales. Les militants des cellules et sections envoient des représentants lors de la conférence fédérale et c'est lors de cette conférence que sont élus les membres du comité fédéral. C'est parmi ces derniers que sont choisis les membres du bureau fédéral et c'est enfin au sein du bureau fédéral que sont nommés les secrétaires fédéraux.
Histoire de la conservation
Le siège de la fédération a changé à plusieurs reprises au cours du XXème siècle. Toujours à Caen mais situé successivement 72 rue d'Auge, 2 rue Lebailly, promenade Saint-Julien, 23 rue Arcisse de Caumont, il est depuis 1976 au 1 bis rue Montaigu. Les archives y ont été conservées et ont suivi ces différents déménagements.
Malgré ces changements d'adresses successifs, le fonds de la fédération présente un ensemble remarquable, d'une très grande richesse, y compris pour la partie antérieure à la Seconde Guerre mondiale. On note des lacunes évidentes dans certains dossiers pour la période de la seconde partie des années 1950 aux années 1960, que ce soit dans la correspondance, les élections, les relations avec les sections et cellules ou encore les dossiers thématiques.
Modalités d'entrées
Dépôt, 2020. Entrée n° 5986.
Mode de classement
De nombreux dossiers déjà constitués à l'arrivée du fonds aux Archives départementales ont une constitution très hétérogène, c'est le cas par exemple pour les réunions de la fédération. Cela se traduit dans la description des dossiers. Quelques ensembles, cependant, étaient constitués sans qu'une logique, sinon chronologique, ne s'en dégage. Un même ensemble pouvait par exemple réunir des documents en lien avec des élections, des réunions, produits par la fédération elle-même ou par des sections. Quand cela était le cas, les documents ont été reclassés afin que le fonds et les dossiers le constituant conservent leur cohérence.
Des archives publiques se sont trouvées dans le fonds, sans doute du fait de participation de membres aux comités de libération : documents produits par des comités de libération, le secrétariat général de la jeunesse et les Feldkommandantur de Caen et d'Alençon. Ces dossiers sont cotés en 30W/5 et 30W/6. Un dossier sur le cimetière de Fleury-sur-Orne était également présent avec les archives de Jane Tillard, maire de la commune de 1978 à 1989. Il a rejoint les archives communales sous la cote 824EDT/32/12.
Conditions d'accès
Documents communicables selon les principes de la règlementation en vigueur pour les archives publiques.
Conditions d'utilisation
Les documents communicables peuvent être reproduits librement.
Toute reproduction doit porter la mention : Fonds de la fédération départementale du Calvados du Parti communiste français.
Documents en relation
Archives privées :
169J - fonds Marguerite Buffard-Flavien, membre de la fédération et résistante
1J/507 - archives de Maurice Locret, membre de la fédération et résistant au FN et au FTP
1J/509 - archives de Patrick Frigout, militant politique et syndical
29J/6 - archives de François Ferrette, membre de la fédération
1J/43/12 - archives de Louis-Daniel Gourmelen, membre de la fédération
1J/399 - fonds Lucien Lesaulnier, résistant au FN et déporté
1J/43/6 - fac-similés de journaux communistes
37J/2 - fonds de la section locale CGT de Tréfimétaux
1996JP/11, 1997JP/14,1997JP/58, 1998JP/20, 1998JP/30,1998JP/38, 2011JP/118 - fonds de l'union départementale de la CGT
Archives modernes :
M/11223, M/11225 - Cabinet du préfet, police politique : surveillance des partis et syndicats dont le mouvement communiste et ses militants (1923-1933)
M/11322, M/11413 - Cabinet du préfet : mouvement communiste (1924-1938)
M/15520 - Direction générale de la Sûreté nationale : comité de redressement communiste du Calvados (versement de 1960)
Archives contemporaines :
726W/59, affiches n°5 : deux exemplaires (en français et en allemand) d'une affiche allemande pour l'interdiction du Parti communiste (1941)
19W/10/2 - affaires générales de la préfecture : communistes, dévolution des biens (1942)
Archives iconographiques :
25Fi/155/1 - affiche pour le 50ème anniversaire du PCF (1967)
25Fi/155/2 - affiche sur l'exploitation de travailleurs (vers 1967-1968)
25Fi/155/3 - affiche sur l'exploitation de travailleurs (vers 1967-1968)
25Fi/811 - affiche pour une université démocratique et moderne (1968)
25Fi/368/75 - affiches pour la fête des Coteaux (1990)
25Fi/839 - affiches pour la fête des Coteaux (1968)
Presse :
13T/1/177/1-13T/1/177/4 - L'Aurore, journal de la fédération (1944-1954)
13T/1/197/1-13T/1/197/2 - L'Humanité dimanche, la page du Calvados (1955-1964)
13T/1/192, 13T/1/240 - L'Humanité dimanche Calvados, le parti pris des gens (1970-1999)
14T/17/1 - En direct de Lisieux avec les communistes (1972-1977)
Bibliographie
HAMELIN Bertrand, Le Parti communiste dans le Calvados des origines à 1946, mémoire de maitrise d'histoire, sous la direction d'André Encrevé, université de Caen, 1994. BH/4/3177
FONTAINE Thomas, Le Parti communiste dans le Calvados de 1944 à 1962 : vie interne et implantation, mémoire de maitrise d'histoire, sous la direction d'André Encrevé, université de Caen, 1995. BH/4/5746/1-BH/4/5746/2
DANJOU Clément, Les militants face au déclin du Parti communiste : le cas du Calvados (1986-2002), mémoire de maitrise d'histoire sous la direction de François Marpeau, université de Caen, 2017.
LANGEOIS Christian, Maguerite, Biographie de Marguerite Buffard-Flavien (1912-1944), Paris, Le cherche midi, 2009. BH/8/16438
Mots clés matières
Mots clés collectivités
Mode de classement
Ces dossiers, hétérogènes et d'approche très différente les uns par rapport aux autres, ont été constitués par la fédération. Ils ont été, lors du classement, réunis par grandes thématique ou périodes chronologiques.
Cote/Cotes extrêmes
Date
Présentation du contenu
Correspondance, tracts, journaux de la section communiste de l'usine, coupures de presse, documentation.
Conditions d'accès
Communicable
Mots clés collectivités
Ce site utilise des cookies techniques nécessaires à son bon fonctionnement. Ils ne contiennent aucune donnée personnelle et sont exemptés de consentements (Article 82 de la loi Informatique et Libertés).
Vous pouvez consulter les conditions générales d’utilisation sur le lien ci-dessous.