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Paul Derrien

Paul Derrien est photographié faisant de la balançoire.
Paul Derrien, avril 1944, Collection Jean Quellien

Le document est entièrement manuscrit. Il est notamment écrit : "Le Général du corps d'armée Koenig cite à l'ordre de la division à titre posthume Derrien Paul, François, Marie, médecin, capitaine a mené pendant 4 ans une résistance farouche faisant preuve d'une rare activité (service régulier de renseignements), hébergement de traqués, propagande pour le Général de Gaulle, parachutages d'armes, établissement de fausses pièces d'identité, a fourni dans la région de Mézidon et d'Argences des groupes de résistance disciplinés qui ont fait leur preuve en juin et juillet 1944. Arrêté le 4 juin 1944 et transféré à la prison de Caen, y a été fusillé le 6 juin 1944 . Laisse à tous ceux qui l'ont connu le souvenir d'un magnifique résistant et d'un véritable chef. Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre à étoile d'argent."

Citation à l'ordre de la division de Paul Derrien pour son action dans la Résistance, 6 février 1946, SHD/Caen, AC 21P 442964

Le document tapuscrit précise : "Étant bonne à tout faire au service du docteur Derrien domicilié à Argences, villa des Platanes, avenue du Maréchal Joffre, j'ai le vendredi deux juin 1944 vers 5h et demi du matin entendu beaucoup de bruit dans le jardin fleuriste, puis dans la maison de mon patron. Pensant qu'il s'agissait de clients, je ne me suis pas dérangée étant donné que madame Vayssier qui vivait maritalement avec le docteur avait l'habitude de répondre elle-même aux clients qui sonnaient la nuit. Presque aussitôt, sept ou huit hommes, tous en civils, ont fait irruption dans ma chambre située au deuxième étage de l'habitation, l'un d'eux a braqué sur moi une lampe électrique, mais ne m'ont rien dit, ils sont allés à la chambre en face de la mienne où logeait monsieur Charles Sevestre d'Houlgate, réfractaire qui se cachait chez le docteur comme jardinier sous le nom de monsieur Jean; j'ai entendu ces hommes lui ordonner de se lever et de les suivre. Vers six heures et demie, après un nouveau coup de sonnette et constatant que personne ne répondait, je suis descendue pour voir ce dont il s'agissait, mais arrivée à la moitié de l'escalier entre le premier étage et le rez-de-chaussée, j'ai vu trois ou quatre hommes qui, à ma vue, m'ont dit de remonter dans ma chambre. Peu après, j'ai entendu des cris de souffrance qui provenaient, me semble-t-il du cabinet de consultations, ces cris ont duré un certain temps, puis, tout m'a paru rentrer dans le calm. Vers dixc heures, me trouvant toujours dans ma chambre où j'étais restée pensant que la Gestapo était à la maison, un homme en costume civil et parlant français est entré dans ma chambre, il m'a dit de le suivre et m'a conduit à la cuisine; un homme lui aussi en civil, de taille moyenne, de corpulence assez forte était assis à la table, il m'a interrogé en français."

Extrait du témoignage de Marcelle Crouzet, bonne du docteur Derrien, sur l'arrestation de celui-ci et d'Andrée Vayssier, 25 janvier 1946, SHD/DAVCC, AC 21P 442964

Le document tapuscrit indique : "Comme suite à votre communication CGD/103 c'est-à-dire en date du 4 novembre 1944 relative à l'exécution, par des militaires allemands de Caen, j'ai l'honneur de vous adresser les renseignements suivants. Pendant la période d'Occupation un quartier allemand avait été installé à la maison d'arrêt de Caen, la surveillance et l'administration en était exclusivement assurée par les autorités occupantes. Ces circonstances font qu'il n'a pu être établi avec certitude le chiffre et l'identification des détenus qui y étaient incarcérés au 6 juin 1944. A cette date, le débarquement allié sur les côtes normandes ayant fait craindre aux allemands une avance rapide des troupes anglaises en direction de Caen, un certain nombre de détenus

Rapport du commissaire central de Caen sur les fusillés à la prison de Caen le 6 juin 1944, 20 décembre 1944, AD14, 6J/26

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