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Emmanuel Robineau
Clamart (92), 1920 - Rougemontier (27) 1944
Alias Riquet

Né en région parisienne, Emmanuel Robineau est le septième et avant-dernier enfant du colonel Emile Robineau, ancien chef du bureau de recrutement de Caen. En 1939, il vit à Caen avec sa mère, veuve, et l'un de ses frères. Engagé volontaire dans l'armée de l'air en décembre 1939, il est démobilisé en septembre 1940 et rentre chez sa mère à Caen. Décidé à combattre les Allemands, il ne parvient pourtant pas à rallier l'Afrique du Nord. Dès lors, il se tourne vers la Résistance intérieure.
En septembre 1942, il rejoint le mouvement Ceux de la Résistance (CDLR), dirigé par Pierre Bouchard. C'est également à cette époque qu'il se fiancie avec Gisèle Eudeline, secrétaire de Pierre Comby. La Société des tourbières de Normandie, entreprise de Pierre Comby, lui sert de couverture. A la fin de 1942, suite au retour de Jacques Vico à Caen, il contribue à la constitution du dépôt d'armes de l'abbaye d'Ardenne. Ensemble, ils y animent d'ailleurs des ateliers sur l'utilisation des explosifs et le maniement des armes.
Lors de la fusion de l'Organisation civile et militaire (OCM) et de Ceux de la résistance, il devient chef du 4ème bureau de l'état-major régional, chargé de l'armement puis de l'Armée secrète mise en place en septembre 1943. Il est également responsable du Bureau des opérations aériennes, créé en avril 1943 par le BCRA : en tant qu'aviateur, il a notamment en charge le repérage des endroits propices aux parachutages. En novembre 1943, en danger, Emmanuel Robineau doit se cacher dans une ferme près d'Argences. Sa fiancée lui rend visite chez le docteur Paul Derrien.
Il commet l'imprudence de rendre visite à sa mère, à Caen et c'est là qu'il est arrêté le 15 décembre 1943. Torturé, il livre les noms des responsables de l'OCM-CDLR ce qui déclenche de nombreuses arrestations. Le 1er février 1944, la Gestapo lui fait quitter la prison de Caen pour celle de Rouen en compagnie d'un autre prisonnier, résistant communiste, Marius Dutriaux. Sur la route, dans le village de Rougemontier , les deux résistants sont abattus alors qu'ils auraient tenté de s'échapper.
Bibliographie
- Quellien Jean, «Emmanuel Robineau», in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI, 2004
- Quellien Jean (sous la dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, CRHQ, Caen, Archives du Calvados, 2004, AD14, BH/8/11936 et BH/8/ 17933
- Quellien, Jean, Opinions et comportements politiques dans le Calvados sous l'occupation Allemande (1940-1944), Caen, Presses universitaires de Caen, 2001, AD14, BH/8/11055.
- Fiche d'Emmanuel Robineau dans le Maitron des fusillés
Sources d'archives
Archives du Calvados
- Témoignage de Mme Gisèle Richer (née Eudeline), fiancée d'Emmanuel Robineau, sur le CDLR, 2001 et photographies d'E. Robineau et Pierre Bouchard, 6J/7
- Fiche matricule d'Emmanuel Robineau, classe 1940, n° 4368, 1R/657
- Dossier de la préfecture du Calvados sur l'arrestation et l'exécution d'E. Robineau, 1166W/29
- Témoignage d'Eugène Meslin sur son action dans la Résistance, s. d., M/2598
- Renseignements généraux, dossier individuel concernant Emmanuel Robineau, 2924W/31
Service historique de la Défense
- DAVCC/Caen : dossier individuel de déporté et interné résistant, AC 21P 393892
- Vincennes : dossier individuel de résistant, GR 16P 515267