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La vallée de l'Orne, un site stratégique de la Bataille de Normandie
Voie de communication essentielle de la région, l’Orne est en enjeu crucial de la Bataille de Normandie. Dans la nuit du 6 juin 1944, la 6e division aéroportée britannique, arrivée par planeurs, prend d’assaut les ponts de Bénouville et de Ranville. Ces opérations ont un double objectif, celui de sécuriser l'acheminement des troupes et du matériel vers Caen ainsi que la traversée de l'Orne et du canal.
Afin de garder intacts les ponts de Bénouville et de Ranville, leur prise requiert une précision, une coordination et une discrétion absolues. Les planeurs Horsa sont donc chargés d'atterrir à quelques mètres de ces objectifs. Le pont de Ranville sera par ailleurs rebaptisé après guerre le "Horsa bridge".
L'insigne de la 6e division aéroportée britannique, le Pégase, donnera au pont le nom de “Pegasus Bridge”. En 1961, le film de Darryl Zanuck Le Jour le plus long le rend mondialement célèbre. Le pont d’origine construit par Eiffel en 1871 a été déposé en décembre 1993 pour être remplacé par un pont identique mais un peu plus grand. Toujours marqué par l'impact des balles tirées lors de l'assaut, il peut à présent se visiter au musée Mémorial Pegasus à deux pas.
Les troupes britanniques prendront peu après minuit dans la nuit du 6 juin 1944, les deux ponts où s'ensuivent des heures de combat durant lesquelles les alliés subiront de lourdes de pertes. Du fait des bombardements de juin et juillet 1944, de nombreux ponts sont endommagés ou détruits. Au total six ponts seront détruits à Caen sans compter les ponts d'Ouistreham, de Blainville et d'Hérouville. Afin de pallier ces destructions et pour ne pas empêcher la progression des troupes et l'acheminement du matériel, les alliés vont construire des structures préfabriquées et portatives appelées ponts "Bailey". Ces ouvrages sont montés en quelques heures (ils sont constitués de panneaux, le plus lourd pouvant être porté par seulement six hommes) et ainsi 17 ponts seront bâtis sur le canal et l'Orne et seront toujours empruntés pour traverser les cours d'eau bien après la fin de la guerre.
Les bombardements provoquent également des dégâts importants sur le canal et les installations portuaires. Les destructions touchent le barrage (cours Montalivet) qui permet de maintenir le canal en eau douce par les apports de la rivière. Les quais sont endommagés autour des différents bassins, des épaves encombrent le canal, les réseaux ferrés sont en partie hors d’usage et les engins portuaires gravement endommagés.


Le bruit des combats se fait ainsi entendre dans toute la vallée de l’Orne, depuis Ouistreham où débarquent une partie des troupes, jusque dans les hauteurs de la Suisse normande.
Les bombardements touchent également toutes les voies de communication sur un large territoire entre Pont-l’Evêque et Coutances et dans la vallée de l’Orne. On observe des bâtiments de la Reconstruction un peu partout le long du fleuve, notamment dans les communes de la vallée situées près d’un pont (Thury-Harcourt, Bretteville-sur-Laize, gare de Grimbosq…).