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Les sages-femmes

Sage-femme n'a pas toujours été un métier. De fait, avant la loi du 19 ventôse an XI (10 mars 1803) qui reconnaît officiellement le métier de sage-femme, celles qu'on nomme accoucheuses ou matrones sont les anciennes du village qui réalisent les accouchements. A défaut d'une formation réelle, elles utilisent leur expérience pour aider à les femmes à mettre au monde leurs bébés. Malheureusement, nombre de femmes et de nouveaux nés succombent.  

Ce n'est qu'au XVIIIème siècle que de véritables formations se développent. Les médecins, dispensent alors des cours dans les facultés de médecine. Ainsi, "des années 1780 aux années 1910, l‘histoire de la sage-femme française est par nécessité l‘histoire de sa formation."  (phrase issue de la thèse en ligne de SAGE PRANCHERE N., L'Ecole des sages-femmes : les enjeux sociaux de la formation obstétricale en France 1796-1916, Université Paris-Sorbonne, 2011, 885 p.)

MAUQUEST DE LA MOTTE G., Disssertations sur la génération, la superfétation et réponse au livre intitulé "De l'indécence aux hommes d'accoucher les femmes, et sur ll'obligation aux mères de nourrir leurs enfans de lleur propre lait", Paris, chez Laurent d'Houry imprimeur-libraire, 1728, 246 p., AD14, BH/8/4793

En 1718, l'une des querelles des docteurs en médecine s'articule autour du fait de savoir s'il est indécent pour un homme d'accoucher une femme. Guillaume Mauquest de la Motte conclue ainsi son ouvrage en indiquant : "1°. Que la nécessité excuse l'indécence aux femmes de se faire accoucher par des hommes. 2°. Que le danger où sont la mère et l'enfant de périr bien plutôt entre les mains des femmes qu'entre celles des hommes, établit cette nécessité. 3°. Que cette nécessité durera tant que les femmes n'apprendront pas la chirurgie pour être de bonnes accoucheuses, ce qui serait une indécence pour elles, puisqu'il faudrait qu'elles en fussent instruites par des hommes." (p. 188)

En 1782, le gouverneur de la généralité de Tours fait distribuer à toutes les sages-femmes de la généralité ce précis publié par Michel Chevreul, docteur en médecine, chirurgien et inspecteur des cours d'accouchements dans cette même généralité. Il traduit les connaissances d'une époque en la matière ainsi que l'évolution des moeurs si l'on compare avec leur signification aujourd'hui liée aux évolutions de la science et des moeurs. 

CHEVREUL M., Précis de l'art des accouchements en faveur des sages-femmes et des élèves de cet art, éd. C.-P. Mame, Angers, 1782, 294 p., AD14, BH/8/12863
Anatomie et pathologie sont les deux matières principales enseignées.
Note pour le recrutement d'une sage-femme adressée par le Directeur de l'Administration Générale de l'Assistance Publique au Maire de Lisieux, AD14, H/SUPP/3297

Les matières enseignées pendant les cours d'accouchement traduisent les qualités requises pour effectuer ce travail. 

Note accompagnant l'exemplaire du règlement du cours d'accouchement adopté pour l'Ecole d'accouchement établie à l'hospice de la Maternité à Paris en date du 21 février 1807 AD14, H/SUPP/3297

La profession de sage-femme exigeant également de la part des personnes qui l‘exercent une garantie morale fondée sur la probité et les bonnes mœurs, les sous-préfets doivent s‘assurer que les élèves qu‘ils veulent envoyer au cours d‘accouchement sont dignes, sous ces deux rapports, de l‘avantage qui leur est accordé.

Le cachet de la mairie de Douvres et la signature du Maire sont apposés sur ce document.

Certificat de probité délivré par le maire de Douvres à Rose Leblanc lui permettant d'assister aux cours d'accouchement à l'Ecole Préparatoire de médecine et de pharmacie de Caen, 18 avril 1852, AD14, 1J/78/9

Le sceau de la ville de Vires est apposé sur ce document manuscrit.

Certificat de présence aux cours d'accouchement délivré par le maire et échevins de Vire à Jeanne Prestavoine en date du 22 mai 1785, AD14, 1J/243

Demande d'augmentation adressée par une sage-femme à sa direction de l'hospice de Lisieux en date du 30 décembre 1898, AD14, H/SUPP/3297

Les conditions d'exercice des sages-femmes sont souvent particulièrement rudes. Le manque de personnel, les salaires peu reluisants conduisent tout au long de l'histoire à des revendications salariales.

Extrait du registre des actes de la Préfecture du département du Calvados indiquant la possibilité pour une femme sachant lire et écrire d'obtenir une place gratuite pendant un an dans le cours d'accouchement de l'hospice de la maternité à Paris, 8 mai 1810, AD14, H/SUPP/3297

Ces conditions de travail impliquent un déficit d'attractivité d'autant plus fort que, dans une population féminine parfois peu alphabétisée, la profession peine à recruter.

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