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Lucien Levillain

Trouville, 1923 - Trouville, 2017

Il s'agit d'une photographie d'identité de face.
Lucien Levillain, s. d., AD14, Fonds Lucien Levillain, 146J/6

Lucien Levillain est né le 2 juillet 1923 à Trouville. En septembre 1939, âgé de 16 ans, il commence un apprentissage de mécanicien au garage Fargette et Couyère  à Deauville. Fin 1942, il entre dans un groupe de jeunes résistants formé par un camarade d'école Lucien Lemariey. Il s'agit en fait du Front patriotique de la Jeunesse (FPJ) rattaché au Front national, mouvement créé par le Parti communiste en 1941 mais ouvert aux non communistes de tous horizons. Il participe aux distributions de tracts, aux actions d'intimidation des collaborateurs et sabote des véhicules allemands dans le garage où il travaille.

Le 5 juin 1943, Monique Jalabert (alias Monique) l'agent de liaison entre le FJP de Caen et celui de Trouville est arrêtée. Les membres du groupe de Trouville se dispersent par mesure de sécurité.

Lucien est alors approché par un collègue de travail Henri Dobert qui participe à la constitution d'un groupe paramilitaire à Trouville. Ce groupe, dirigé par Paul Besson, est rattaché au réseau Jean-Marie (Buckmaster). Il devient agent de renseignement et de liaison dans la zone interdite et mène des actions d'intimidation des collaborateurs.

L'attestation indique que Lucien Levillain a été arrêté le 10 septembre 1943 et rapatrié le 24 mai 1945. Il est précisé qu'il fut agent P2 aux mêmes dates en qualité de chargé de mission de 3 classe et qu'il avait le grade de sous-lieutenant..
Attestation d'appartenance au réseau Jean-Marie Buckmaster, 1948, AD14, Fonds Lucien Levillain, 146J/1
Une photographie d'identité de profil figure en haut à gauche du document. Une bannière bleu, blanc, rouge forme un liserai en haut à droite. Le document est signé de la main de Lucien Levillain. La mention "déporté est notamment indiquée.
Carte de résistant de la Fédération nationale "Libre Résistance", 1946, AD14, Fonds Lucien Levillain, 146J/1

L'attentat manqué contre Louis Laplanche, le 4 septembre 1943, organisé par René Capron et Henri Dobert, va entraîner une importante vague d'arrestations dans le réseau. Lucien Levillain est arrêté le 10 septembre 1943. Il est longuement interrogé au commissariat de Trouville, notamment sur Dobert et Capron. Le 13 septembre, il est remis à la Gestapo et conduit à la prison de Caen. Interrogé et torturé, il ne cède pas.

Le 24 janvier 1944, avec 18 de ses compagnons du réseau Jean-Marie, il est envoyé au camp de Compiègne-Royallieu qu'il quitte dès le 27 janvier pour Buchenwald. Le 18 février 1944, il est affecté au Kommando Julius de Schönebeck-sur-Elbe. Le 11 avril 1945, le Kommando est évacué : commence alors pour Lucien Levillain une "marche de la mort" de 24 jours. Il parvient à s'échapper par deux fois mais est repris après quelques heures. La 3ème évasion réussit et lui permet de rejoindre l'armée américaine. Il rentre à Trouville le 25 mai 1945.

Le document indique notamment que : "Le jeune Levillain Lucien Georges, né le 2 juillet 1923 à Trouville, de Raymond et de Moustie Alice, mécanicien, demeurant chez ses parents à Trouville, 20 rue des Ecores a été arrêté par les soins de la police de sûreté allemande de Caen le 10 septembre 1943, soir. Il a été emmené le 13 septembre 1943 par ces mêmes services et incarcéré à la prison allemande de la Maladrerie. Le motif de l'arrestation du jeune Levillain n'a pas été porté à la connaissance de Monsieur le Commissaire de Trouville et de même malgré les nombreuses demandes de son père, aucun renseignement de cette nature n'a été communiqué. Cependant, étant donné que l'arrestation eut lieu à la même époque qu'un sieur Feron Roger et d'une dame Vautier, concubine du sieur Dobert, inculpé de meurtre sur la personne d'un chauffeur policier allemand, il serait à présumer que les services de police allemands aient arrêté Levillain pour complicité bien que la conduite et la moralité du jeune Levillain ainsi que les renseignements nettement favorables recueillis sur son compte et sur celui de ses parents, ne soient pas de nature à le faire considérer comme appartenant à une organisation terroriste. Monsieur Levillain père qui a souvent rendu visite à son fils à la prison de Caen a longuement interrogé ce dernier mais n'a pu obtenir aucun renseignement concernant le motif de son arrestation."

Lettre du sous-préfet de Lisieux au préfet du Calvados concernant l'arrestation de L. Levillain, 25 janvier 1944 (soit le lendemain du départ de Lucien pour Compiègne), AD14, 1166W/27

Bibliographie

  • Notice sur L. Levillain sur le site de l'association française Buchenwald Dora et Kommandos
  • Bonnet Marie-Jo, Un réseau normand sacrifié, le réseau Jean-Marie Buckmaster du SOE britannique, Rennes, Ed. Ouest-France, 2016, AD14, BH/8/17732
  • Fournier Gérard, notice "Lucien Levillain", in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI, 2004
  • Fournier Gérard, Levillain Lucien, De Trouville-sur-Mer à Buchenwald : Itinéraire d'un déporté résistant,  Condé-sur-Noireau, éd. Corlet, 2006, AD14, BH/4/5006
  • Genet-Rouffiac Nathalie et Longuet Stéphane dir., Les réseaux de résistance de la France combattante, Service historique de la défense – Editions ECONOMICA, Vincennes, 2013, AD14, BH/4/5046
  • Quellien Jean (sous la dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, CRHQ, Caen, Archives du Calvados, 2004, AD14, BH/8/11936 et BH/8/ 17933
  • Quellien, Jean, Opinions et comportements politiques dans le Calvados sous l'occupation Allemande (1940-1944), Caen, Presses universitaires de Caen, 2001, AD14, BH/8/11055

Sources d'archives

Archives du Calvados

  • Archives de Lucien Levillain, membre du réseau Jean-Marie, 146J/1-146J/45
  • Témoignages audiovisuels de Lucien Levillain, enregistrés en 1995 et 1996, 2AV/129-2AV/131, 2AV/136
  • Dossier sur l'arrestation de L. Levillain, 1944-1945, 1166W/27
  • Carte de déporté résistant 1951, 2936W/46
  • Dossier de demande de carte du combattant volontaire de la résistance, 1101W/227
  • Archives de G. Bouffay, fiches de résistants, correspondance, archives de l'Amicale du Réseau Jean-Marie, notes préparatoire au livret Visages Lexoviens, 1946-1988, 6J/14
  • Cour de justice du Calvados, dossiers de procédure Louis et Marguerite Laplanche, 1944-1948, 991W/30-991W/31
  • Archives de Jean Mirey, responsable départemental des FFI, dossiers individuels d’homologation, 6J/42

Service historique de la Défense

  • DAVCC/Caen :  dossier individuel de déporté et interné résistant, AC 21P 563471
  • Vincennes : dossier individuel de résistant, GR 16P 369982 et dossier du réseau Jean-Marie (Buckmaster), GR 17P 27

Archives nationales

Pour aller plus loin

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