Alphonse de Brébisson (1798-1872)

Abside de l'église Saint-Gervais de Falaise vers 1855, par Alphonse de Brébisson. Cliché pris par la fenêtre de son laboratoire photographique. AD14, 2Fi/823.

Grand nom de la botanique et de la photographie, Alphonse de Brébisson est issu d’une famille noble installée dans le moulin Bigot à l’entrée de la ville de Falaise. Très ami avec Arcisse de Caumont et Frédéric Galeron qu’il rencontre au collège de Falaise, il fait des études de botanique, géologie et minéralogie. En 1842, il s’installe dans l’hôtel de Bloqueville à Falaise.

Falaise, vue sur le val d'Ante et le quartier des maisons blanches, par Alphonse de Brébisson. AD14, 2Fi/947.

À partir de 1847, il pratique le calotype, premier négatif de l’histoire de la photographie. Son ouvrage Glanes photographiques publié en 1848 fait de lui une référence pour la pratique de ce nouveau procédé inventé outre-Manche. 

Dès 1848, il expérimente le procédé des plaques de verre à l’albumine. Pour Brébis­son, le gain en netteté obtenu par cette technique est parfait pour étudier les algues et pratiquer la microphotographie. Il conti­nue de suivre chaque évolution et invention photographique, s’initiant dès 1851 au collodion humide, puis au collodion sec qu’il améliore lui-même en 1862.

Côté matériel technique, il invente en 1840 la « fourchette de Brébisson » pour faciliter le séchage de la plaque daguerrienne. Cette invention est présente dans de nom­breux manuels de l’époque. En 1848, il met également au point le « châssis-presse » destiné à l’insolation des tirages positifs qu’il équipe de volets à ressorts pour per­mettre le contrôle de la qualité de l’appari­tion de l’image sans que le négatif ne bouge. Pour cette invention, il reçoit une médaille d’or de la Société d’encourage­ment pour l’industrie nationale. Cet objet sera utilisé par les photographes du monde entier jusqu’au 20e siècle.

Faire-part de décès de M. Louis Alphonse de Brébisson, naturaliste, membre de plusieurs sociétés savantes (décédé le 26 avril 1872 à Falaise). AD14, 8E/163/134.

De son vivant, Brébisson est une réfé­rence de la photographie en Normandie et en France. En 1851, il reçoit Hippolyte Bayard lors de son passage à Falaise pour la mission héliographique. Membre fondateur de la Société française de photographie en novembre 1854, il fréquente évidemment de nombreux photographes locaux, comme Humbert de Molard, mais aussi Ferdinand Tillard de Bayeux et Julien Blot de Falaise. Brébisson expose beaucoup ses photos, en Normandie, à Marseille, à Paris à la Société fran­çaise de photographie, ou bien encore à l’Exposition universelle de Londres en 1862, et à Amsterdam la même année.

Tout au long de sa vie, il publie de nombreux textes sur les techniques photogra­phiques et sur la botanique.

Il meurt en 1872 à Falaise.