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Les premiers procédés photographiques aux Archives du Calvados (1839-1880)
Les daguerréotypes (1839)
Présenté officiellement par Louis Daguerre en août 1839, le daguerréotype est une photographie sur plaque de cuivre recouverte d’une couche d’argent polie comme un miroir.
Grâce à une rapidité d’exécution et à un coût réduit, les daguerréotypes vont très vite remplacer les portraits peints. Ce sont des documents uniques, non reproductibles.
Les Archives du Calvados conservent actuellement une dizaine de daguerréotypes, ce sont les plus anciennes photographies des Archives.
Ces daguerréotypes sont signés par des grands noms de la photographie normande, comme le célèbre pionnier Alphonse de Brébisson ou le baron Adolphe Humbert de Molard, mais aussi par des photographes professionnels qui ouvrent leurs premiers studios tel que Lambert Nessy.
Les calotypes : négatifs sur papier (1840)
Le calotype est un négatif sur support papier. Ce procédé photographique a été inventé par l’Anglais William Henry Fox Talbot en 1840. Pour la première fois, il met au point une matrice négative qui permet de créer des tirages positifs à l'infini, comme dans le monde des gravures. C'est la naissance du célèbre duo négatif/positif dans le monde de la photographie.
Entre un négatif et son positif, les valeurs de noir et de blanc sont inversées, ainsi que la gauche et la droite et même le haut et le bas de l'image.
Les papiers salés
A l'époque, pour obtenir des images positives des calotypes, les photographes font des tirages sur des papiers dits "salés".
Les négatifs sur plaque de verre (1847)
Pour obtenir des photos plus nettes, les photographes décident d'utiliser le support verre pour réaliser leurs négatifs. Dans un premier temps, ils utilisent un liant composé d’albumine (blanc d’œuf). Mais, à partir de 1851, c’est un nouveau liant plus photo-sensible qui est utilisé : le collodion (une substance notamment utilisée en médecine à l'époque pour fermer les plaies).
Le support verre est très fréquent dans les collections photographiques, il a été utilisé jusque dans les années 1950, soit pendant près d'un siècle.

Les Archives du Calvados conservent un fonds exceptionnel de négatifs au collodion sur plaque de verre. Ces clichés sont l'oeuvre du photographe amateur Ludovic Laumonier (lien vers l'inventaire).
Les papiers albuminés (1850)
Comme pour les négatifs, les photographes ont utilisé de l'albumine pour réaliser leurs tirages postifs à partir de 1850. On parle alors de papiers albuminés. Ce type de papier photographique est très courant jusqu'à la fin du 19e siècle.
L’équipement des photographes
Le photographe a besoin d'un appareil photographique certes, mais aussi de produits chimiques et de matériels, comme le châssis-presse. Mis au point par le Calvadosien Alphonse de Brébisson, le châssis-presse est utilisé par la plupart des photographes à partir de 1848. Il est destiné au tirage par contact. Pour cela, le négatif est directement déposé sur le papier à tirage, émulsion contre émulsion. Le tout est ensuite exposé à la lumière du jour, c’est l’insolation. Négatifs et positifs ont la même taille jusqu'à l'apparition des procédés d'agrandissement photographique.