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Edmone Robert

Falaise 1912 - Allemagne 1945

Alias Lucienne

Acte de naissance d'Edmone Robert comprenant également son lieu de décès dans la marge
Acte de naissance d'Edmone Robert,1916, AD 14 4E/12789

Edmone Robert nait le 16 octobre 1912 à Falaise dans le milieu agricole. Elle effectue ses études à Lisieux et devient institutrice. Elle est chargée de remplacement dans diverses communes du Calvados : Airan, Crévecoeur-en-Auge, Touques puis s'implante définitivement à Saint-Aubin-sur-Algot. Elle adhère très jeune au parti communiste. 

Sous l'Occupation, elle oeuvre pour le parti communiste clandestin notamment au sein du Front National, réseau de resistance du parti créé au printemps 1941. Elle y cotoie Joseph Etienne. Elle occupe plusieurs tâches : agent de liaison entre Caen et Paris, récupération de colis et de matériel, participation à des actions de sabotage (comme celui de la voie ferrée entre Lisieux et Mézidon ou la destruction des stocks d'armes allemands à Caen). Ses multiples actions font dire à l'historien Jean Quellien qu'Edmone Robert est « l'âme de la résistance communiste en pays d'auge » (page 37 de Résistance et sabotages en Normandie, le Maastricht-Cherbourg déraille à Airan, éd. Corlet, 2000). Mais un sabotage manqué à Lécaude (près de Mézidon) en décembre 1942 provoque une série d'arrestations et est un véritable coup d'arrêt pour la résistance communiste dans le Calvados. Edmone Robert est arrétée dans sa classe par la police mais réussit à cacher des documents compromettants dans le cartable d'une de ses élèves. Malheureusement, le père de l'élève donne les documents au maire qui s'empresse de les confier au juge d'instruction.

Rapport sur l'arrestation d'Edmone Robert, 15 décembre 1942. AD14, 1166W/32/2

Malgré la torture, elle nie toute activité de résistance et est transférée à la prison de Fresnes. Elle est jugée avec plusieurs autres résistants, comme Gisèle Guillemot. Condamnée à mort, sa peine est commuée et elle déportée en Allemagne. Edmone Robert est envoyée le 4 octobre 1943 à la prison de Karlsruhe puis celle de Lübeck-Lauerhof (Allemagne), lieu d'application des peines notamment pour les femmes dans le cadre de la procédure "Nuit et Brouillard". En août 1944, Edmone Robert est transférée au bagne de Jauer (Jawor en Pologne) où elle contracte la turberculose. Elle est ensuite détenue dans une unité de travaux forcés de femmes pour l'usine Siemens puis à la prison d'Aichach dans la région de Munich. Face à l'avancée des Russes, les Allemands évacuent et mènent les détenus dont Edmone Robert vers Schweidlitz en avril 1945. En chemin,  la colonne est libérée par des soldats américains. Edmone Robert est épuisée. Elle décède dans l'ambulance qui la transportait entre Stuttgart et Strasbourg le 4 mai 1945.

Pour aller plus loin

Bibliographie :

  • Quellien Jean, «Edmone Robert», in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI, 2004
  • QUELLIEN J.,  Resistance et sabotages en Normandie, le Maastricht-Cherbourg déraille à Airan, éd. Corlet, 1992, 141 p., AD14, BH/8/8114 
  • "Edmone Robert", article de la revue Le Pays d'Auge, 2000, p 27-32, AD14, 14T/13/181

Article de presse :

Sources d'archives :

Archives départementale du Calvados

  • Acte de naissance d'Edmone Robert, 1916, 4e/12789
  • Rapport de la préfecture de Rouen lors de l'arrestation d'Edmone Robert avec la copie de son carnet de notes,  1166W/32/2 

Service historique de la défense

  • DAVCC/Caen : dossier individuel de déporté et interné résistant (au nom de Edmonde Robert),  AC 21 P 531510

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