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Grève de 1938
Le 12 novembre 1938, le gouvernement Daladier publie plusieurs décrets remettant en cause les conquêtes de 1936, notamment la semaine de 40 heures. Des ouvriers de plusieurs usines se mettent alors en grève, mais la répression qui s’en suit est très rude : évacuations, arrestations, licenciements, lock-out. Le 25 novembre, la CGT appelle à une grève générale le 30, pour soutenir les grévistes et tenter de faire reculer le gouvernement.
Le patronat et le gouvernement promettent de lourdes sanctions aux travailleurs qui suivraient l’appel du syndicat. La grève est finalement très peu suivie dans le pays et les sanctions prises à son issue sont, une nouvelle fois, extrêmement sévères.
Dans le Calvados, un rapport du Préfet établit que seules deux entreprises, Vernon à Lisieux et la compagnie générale d'électro-métallurgie de Dives-sur-Mer, connaissent un taux de grévistes supérieur à 50%.
L’échec de la grève du 30 novembre 1938 est un coup dur pour le mouvement ouvrier. La CGT voit ses effectifs chuter, beaucoup se désolidarisent du syndicat. Dans le Calvados, des fonctionnaires sont suspendus, des usines, dont l’usine à gaz de Caen et la Société Métallurgique de Normandie (SMN), pratiquent le lock-out, certains ouvriers ne sont pas réembauchés. Marguerite Buffard, figure du Parti communiste dans le département, militante convaincue et professeure de philosophie au lycée de jeunes filles de Caen, est éloignée du Calvados et nommée à Troyes.
Des discussions ont lieu au sein du syndicat des employés des préfectures et sous-préfectures. Des membres souhaitent rompre avec la CGT, avec laquelle le syndicat est affilié. La rupture n’aura finalement pas lieu.