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Le rôle du capitaine, marin et marchand.

Le capitaine d'un navire négrier n'est pas seulement un marin expérimenté. C'est aussi un marchand qui a la responsabilité d'acheter les esclaves en Afrique puis de les revendre aux Antilles. 

Le capitaine Joseph Armand Coudre Lacoudrais

Le capitaine Joseph Armand Coudre Lacoudrais (Honfleur, 22 novembre 1751-2 décembre 1789) peint par Selles. Musée d'Histoire de la Marine et de l'Histoire d'Honfleur.

         Le capitaine du navire La Seine, Joseph Armand Coudre-Lacoudrais, est le frère cadet de la famille Lacoudrais. C'est un marin expérimenté. Il a navigué sur plusieurs navires de guerre de la Marine et participé à la guerre d'indépendance américaine contre la flotte britannique. 

        En 1783, à la fin de la guerre, il revient à Honfleur et reprend ses voyages de commerce. Il commande les navires armés par son père et son frère notamment le navire La Seine entre 1788 et 1789

D'après l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, le capitaine également appelé le "Maître de vaisseau" est "celui à qui l'on confie la direction d'un vaisseau marchand, qui commande en chef et qui est chargé des marchandises qui sont à bord". 

Le maître du navire

Avant chaque départ du navire, le capitaine est en charge de l'armement du navire. Il doit tout d'abord recruter les marins de l'équipage, puis il se charge de l'avitaillement en nourriture, en matériels et enfin il doit procéder aux vérifications du navire.  

Il doit tenir un rôle d'équipage où sont recensés tous les hommes recrutés pour l'expédition. 

Après avoir formé l'équipage, le capitaine doit suivre le chargement du navire en marchandises, en vivres, en matériels nécessaires à la navigation (cordages, poulies,...) et en armes. 

Enfin, accompagné des officiers de l'Amirauté et des charpentiers , le capitaine vérifie l'état général du navire. La décision de prendre le départ est prise en fonction de la qualité et de la quantité de l'avitaillement, des gréements,...

Ces différentes actions sont à répéter à chaque étape du voyage d'un navire négrier : au départ du port d'Honfleur bien sûr mais aussi au départ du port du Cap-Français, à Saint-Domingue. 

Les deux documents suivants récapitulent les vivres embarquées sur le navire au Cap-Français pour le voyage de retour vers Honfleur et la visite de charge du navire avant son départ. 

Procès verbal des vivres embarquées à Saint-Domingue à bord du navire La Seine pour son retour à Honfleur, le 19 septembre 1789 AD 14 2II/469
Procès verbal de visite de charge du navire La Seine, dressé à Saint-Domingue le 1er Août 1789 avant d'embarquer les marchandises pour son retour à Honfleur, AD 14 2II/469

Le maître de la navigation

Le capitaine commmande la navigation. Il dirige les manoeuvres et la direction du navire. C'est un marin expérimenté qui doit pouvoir faire face à plusieurs situations : tempêtes, avaries, révoltes, attaques,... 

Des cartes marines le guident dans sa navigation. 

Carte hydrographique de l'embouchure de la Seine réalisée par M. De Gaule, ingénieur de la Marine et de l'Académie des Sciences au Havre en 1788, au Havre AD14, 2II/734

Cette carte donne des indications aux capitaines de navires marchands qui se dirigent vers les ports du Havre et de Honfleur. Nous apprenons ainsi que le port d'Honfleur "est actuellement bouché par un banc de vase qui en barre l'entrée; mais ce banc n'est point permanent, il n'est qu'accidentel; et lorsqu'Honfleur est dégagée, il y monte autant et même plus d'eau qu'au Havre. Un navire qui n'a jamais été à Honfleur, et qui est destiné pour ce port, doit préférer le Vieux Bassin au neuf, parce qu'on y est beaucoup plus à l'abri."

En mai 1788, le navire La Seine, bien que guidé par Armand Lacoudrais, échoue sur un de ces bancs de sables à la sortie du port. Cet incident lui occasionne une forte voie d'eau. Le capitaine prend donc la décision de s'arrêter à Cherbourg puis à Brest afin de réparer l'avarie. Il est tenu d'avertir les armateurs de cette situation afin que ceux-ci fassent fonctionner l'assurance du navire. Voici ce qu'en dit son père, l'armateur, à un des actionnaires de l'expédition. 

Extrait d'une lettre issue de la correspondance de l'armateur Nicolas Lacoudrais. Elle est datée du 27 septembre 1788 et adressée à M. D'Angerville, un financeur de l'expédition, AD14, 9E/12/11.

Un marchand aux ordres de l'armateur

Le capitaine devient de plus en plus un marchand au cours du 18e siècle. Lors d'une expédition négrière, il est responsable des marchandises embarquées à bord du navire.

  • Au départ d'Honfleur et pendant la navigation, il veille sur la cargaison de marchandises qui est abondante car la réussite de l'expédition en dépend. 
  • En Afrique, il est chargé de choisir les esclaves qu'il embarque dans le navire en échange des marchandises. 
  • En Amérique, il vend les esclaves et achète les produits coloniaux qui sont ramenés en Europe, à Honfleur.  

Il doit rendre compte par écrit à la société d'armateurs de toutes les étapes de son expédition : les marchandises embarquées sur son bâtiment au départ, lors des transactions et au retour du navire. 

Registre d'exploitation du navire La Seine allant à Angole faire la traite des Noirs pour les porter à Saint-Domingue" (1788-1791), AD14, F/5851.

Le livre du navire La Seine, rédigé par le capitaine Armand Lacoudrais lors de son voyage de traite, comporte 106 pages et récapitule toutes les factures des marchandises embarquées aux différentes étapes de son expédition ainsi que le journal de traite du navire. 

Pour aller plus loin

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