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Le voyage retour du navire La Seine : de Saint-Domingue à Honfleur

La préparation du navire pour le voyage retour vers Honfleur

Procès verbal visite de charge du navire La Seine au Cap-Français à Saint-Domingue en Août 1789, AD14, 2ii/469

 Avant de remplir les cales, les autorités de Saint-Domingue procèdent à une visite afin de vérifier l'état du navire et sa capacité à rejoindre Honfleur. Cette visite appelée visite de charge donne lieu à un procès verbal rédigé en août 1789. 

Procès verbal des vivres du navires La Seine, 17 septembre 1789, Cap-Français à Saint-Domingue, AD14, 2II/469

Dès qu'il y est autorisé, le capitaine peut remplir les cales de son navire de vivres pour l'équipage. Ces vivres et le coffre du chirurgien sont également vérifiées par les autorités du Cap Français à Saint-Domingue.  

L'achat de produits coloniaux

Tandis que les esclaves sont vendus et le navire prêt à repartir, le capitaine rentabilise le voyage du retour. Il achète des produits coloniaux (coton, sucre, café) issus du travail des esclaves sur les habitations de Saint-Domingue, dont il remplit également les cales de son navire. 

Facture établie à Saint-Domingue le 21 septembre 1789 portant sur les produits coloniaux chargés dans le navire La Seine afin de repartir à Honfleur, AD14, F/5851

Facture concernant des balles et ballotins de coton achetés par M. Roux et Compagnie de saint Marc pour le compte du capitaine Lacoudrais du navire La Seine, AD14, F/5851
Facture pour du café chargé dans les cales du navire La Seine afin de repartir à Honfleur, AD14, F/5851

Transcription : "Facture de 162 barriques, 5 tierçons sucre terré, 31 balles et 3 ballotins de coton, 18 boucauds, 48 tierçons, 80 quarts et 467 sacs de café, chargés dans le navire La Seine, capitaine Armand Lacoudrais pour compte et risques des intéressés au navire susnommés au bas de la présente, à la consignation de M. M. Lacoudrais Père, fils ainé et compagnie d'Honfleur. 

Barriques, tierçons, boucauds et quarts sont des contenants tels que des tonneaux ou des barils qui servent à transporter diverses marchandises. 

Le sucre terré est un sucre transformé en pain après avoir été blanchi.

 Certains produits coloniaux sont négociés avec les colons qui ont acheté des esclaves : 

  • 43 barriques de sucre sont achetées aux Frères Bourguebie de l'habitation de Bellevue. Or, le compte de vente des esclaves du navire La Seine indique que ces colons sont les premiers à avoir acheté des esclaves : 5 hommes et 3 femmes, soit 8 esclaves le 19 juin 1789, pour un montant de 19 200 livres payé comptant. 

Compte de vente des 315 têtes de noirs composant la cargaison du navire La Seine d'Honfleur", 16 juin 1789, AD14, F/5851. Lire la première ligne

Les bénéfices escomptés de la vente des produits coloniaux

Le capitaine Lacoudrais et son équipage quittent la colonie de Saint-Domingue en Amérique fin septembre 1789. Ils arrivent en Europe à Honfleur le 21 novembre 1789.  La compagnie de négociants et d'armateurs Lacoudrais se félicite du voyage de leur navire La Seine : "A M. Le Normand le 20 novembre 1789 : Le voyage de notre négrier La Seine sans être des plus considérable sera bon. Ce navire vient d'entrer dans notre port. Nous tirerons meilleur parti possible de ses retours." AD14, 9E/12/12

  L'objectif est maintenant de vendre les sucres, coton et café au meilleur prix afin de faire un maximum de bénéfices. Ces extraits de lettres des armateurs Lacoudrais à leurs clients et investisseurs en témoignent.  

La compagnie Lacoudrais informe M. Hellot et fils, de Rouen, investisseur dans l'expédition du navire La Seine de l'arrivée du navire à Honfleur et de la composition de la cargaison, AD14, 9E/12/12

Lettre de la compagnie Lacoudrais à M. Collombel de Caen pour le tenir informer de la vente des produits coloniaux du navire La Seine. AD14, 9E/12/13. Transcription : "Nous avons vendus les cotons et les sucres de ce négrier. Les cafés reprennent un peu mais nous attendons le printemps pour les vendre dans l'espoir d'en tirer meilleur parti."

Cette expédition montre bien la complémentarité des ports du Havre et d'Honfleur dans l'organisation du commerce transatlantique. Entre 1789 et 1791, cinq navires du Havre : L'Hermione, L'Aimable Antoinette, La Mère de famille, La Ville du Havre, Le Rouen, et L'Union vont revenir de Saint-Domingue avec dans leurs cales des produits coloniaux issus du produit de la vente des esclaves du navire La Seine

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