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Mathilde l'Emperesse

Petite-fille de Guillaume le Conquérant et fille d'Henri Ier Beauclerc, Mathilde est considérée par son père comme son héritière, après le naufrage de la Blanche Nef et la mort de l'unique héritier masculin. Elle épouse en secondes noces Geoffroy Plantagenêt, comte d’Anjou. Cette alliance matrimoniale fonde l’une des plus grandes dynasties royales du Moyen-Age. Mais à la mort d’Henri Ier, Mathilde et Geoffroy doivent se battre pour reconquérir la Normandie, puis l'Angleterre après la mort de leur rival Etienne de Blois. Elle ne réussit pas à s’imposer comme l'héritière légitime, et doit s'effacer pour soutenir les prétentions de son fils aîné, futur Henri II. Comme l'avait été sa grand-mère Mathilde avant elle, Mathilde l’Emperesse est une femme forte et déterminée à agir dans le monde.

Le sceau abîmé laisse néanmoins clairement apparaître la représentation d'une femme de pouvoir.
Charte portant le sceau de Mathilde l'emperesse, XIIème s., AD14, H/6518

La charte cotée H/6518 est un des trésors médiévaux des Archives du Calvados. Elle porte le sceau de Mathilde, et provient du fonds de l'abbaye Saint-André-de-Gouffern, un des plus riches pour le Moyen Âge. Mathilde y renonce à une rente qu'elle percevait sur l'abbaye pour la terre de la Graverie (paroisse de Montgaron). Généralement les sceaux de femmes les représentent debout avec une forme allongée proche de celle des évêques. Pas ici. Est-ce une manière pour Mathilde de marquer ses prétentions royales et "masculines" en se représentant comme un homme ?

Comme la plupart des actes anglo-normands avant 1204, il n'est pas daté. On sait donc seulement qu'il est postérieur à la mort de son père Henri Ier (puisque c'est son fils Henri (II) qui est indiqué comme duc de Normandie et antérieur à sa mort en 1167. 

Le sceau est de couleur rouge, symbole du pouvoir royal.

Sceau de Mathilde l'emperesse, XIIème s., AD14, H/6518

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