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Sabotages de voies ferrées : les attentats d'Airan

Parmi les sabotages de voies ferrées réalisés par la Résistance, les attentats d'Airan dans la nuit des 15-16 avril et 31 avril-1er mai 1942 sont les attentats les plus meurtiers de l'Occupation en France. Ils provoquent une vague d'arrestation et de déportation sans précédent dans le Calvados les 1er et 2 mai (84 otages), puis les 7 et 8 mai. Le préfet Henri Graux est limogé à la demande des Allemands, notamment pour son manque d'empressement à organiser la répression.

Dans la nuit du 15 au 16 avril 1942...

Photographie de l'attentat d'Airan dans la nuit du 15 au 16 avril 1942 - Archives de Jean Quellien

Dans la nuit du 15 au 16 avril 1942, quatre membres des FTP déboulonnent un rail sur la ligne Maastricht - Cherbourg pour faire dérailler un train de permissionnaires allemands. C'est l'attentat français le plus meurtrier pendant la Seconde Guerre mondiale avec une trentaine de morts et des dizaines de blessés allemands.

... et celui dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1942

1166W/32/1 - Pour d'autres tentatives, l'explosif est préféré au déboulonnage de rail. Document saisi par la police française et appartenant à l'institutrice Edmone Robert.

Les mêmes membres des FTP réitèrent leur action, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, en déboulonnant le même rail à Airan, provoquant un accident sur le train Maastricht - Cherbourg, train de permissionnaires allemands. Les otages français de Valognes sont indemnes mais 10 permissionnaires allemands sont morts.

D'autres tentatives échouées

1166W/32/1 Une tentative avait eu lieu sur la ligne Paris - Cherbourg dans la nuit du 14 au 15 décembre 1942. La tentative a échoué parce qu'un garde a surpris les hommes en train de positionner un engin explosif sur la voie. En récompense, le garde a obtenu la libération d'un ami prisonnier en Allemagne
1166W/32/1 Rapport de la gendarmerie de Lisieux: identification des résistants qui avaient essayé de saboter la ligne ferroviaire. Ce sont des communistes.
1166W/32/1 Rapport de la gendarmerie de Lisieux: identification des résistants qui avaient essayé de saboter le ligne ferroviaire. Ce sont des communistes. Page 2.

L'enquête sur la tentative de sabotage de décembre 1942 démantèle la résistance communiste dans le Calvados

1166W/32/1 Rapport d'enquête de la police, 22 février 1943
1166W/32/1 Rapport d'enquête de la police, 22 février 1943. L'enquête conduit à l'identification des chefs communistes et à deux vagues d'arrestations en décembre 1942 puis en mars-avril 1943 pour les résistants en fuite.
1166W/32/1 Fiche de renseignements sur Henri Rebut, communiste pris lors de ces vagues d'arrestations, et fusillé au Mont Valérien avec d'autres compagnons comme Marius Sire.

Sanctions collectives, otages et déportation

1166W/35 Toutes les mesures de clémence sont supprimées à partir de l'attentat d'Airan. Le déporté Goguet, dont le fils demande le retour, reste à Compiègne: les Allemands précisent qu'il ne sera pas libéré, suite "au changement de la situation depuis que des mesures de représailles ont été prises pour l'attentat de chemin de fer le 1er mai 1942"
9W/60 Liste des personnes devant accompagner les trains de permissionnaires allemands le 18 avril 1942. Les villes doivent également fournir des habitants pour surveiller les voies ferrées.
9W/60 - Affiche annonçant les sanctions prises après le premier attentat d'Airan

Le 30 avril 1942, vingt-quatre détenus sont fusillés mais les déportations sont suspendues.

9W/60 - Listes des communistes arrêtés dans la nuit du 1er au 2 mai 1942 et remis aux autorités allemandes

Dans la nuit du 1er au 2 mai 1942, une soixantaine d'otages, communistes et juifs, sont arrêtés, par les forces françaises, sur ordre de la Feldkommandantur. Le préfet Henri Graux doit les livrer aux Allemands mais refuse d'en arrêter d'autres. Ce sont les Allemands qui procèderont aux autres arrestations, notamment dans la nuit du 7 au 8 mai.

Quatre-vingt otages partent pour Compiègne puis sont déportés à Auschwitz-Birkenau le 6 juillet 1942 par le convoi des 45 000. Huit en reviendront vivants.

Parmi les otages, 35 Juifs sont déportés, dont 2 seulement reviendront vivants : David Badache et Jules Polosecki. Parmi les victimes, on citera Isaak Doktor, ou Jacob Kirzner.

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