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Des stéréotypes de sexe

Une femme et un homme sont dans l'herbe au bord de l'eau. Leur dialogue est le suivant : "Lui - Ah ! une ile déserte ! Elle : Ah ! Oui ! Avec de grands magasins !!"

Dessin humoristique de Pierre Rivière (1904-1949), AD14, 42FI/196/3

Définitions

Les définitions suivantes reprennent celles proposées par le Ministère en charge de l'Egalité entre les Femmes et les Hommes.

Les stéréotypes de sexe (ou de genre) sont des préjugés, clichés, représentations réductrices et généralisantes qui essentialisent ce que sont et ne sont pas les filles et les garçons, les femmes et les hommes. Exemples :

  • Une femme aime faire les boutiques parce qu'elle est une femme
  • Un garçon, ça ne pleure pas parce qu'il est un garçon.

Ces "clichés" sont d'autant plus difficiles à déconstruire qu'ils sont répandus dans la société comme des vérités absolus et des faits réels. Ils sont historiquement liés à l'éducation reçue et à des croyances répandues. En ce qui concerne les femmes, ils ont souvent attrait au sexisme.

Le sexisme est une idéologie qui repose sur l’idée que les femmes sont inférieures aux hommes. Ses manifestations sont très diverses : des formes à l’apparence anodines (stéréotypes, « blagues », remarques) jusqu’aux plus graves (discriminations, violences, meurtre).

Les clichés sexistes traversent les époques. Pendant une grande partie du 20e siècle, la femme est considérée comme destinée exclusivement à être une épouse et une mère exemplaire ainsi qu'une véritable "fée du logis". L'éducation dispensée aux filles, différente de celle des garçons, leur inculque ce rôle prédestiné. Les écoles ménagères, comme celle de la Société Métallurgique de Normandie créée en 1927, participent à la diffusion de ce stéréotype. En parallèle, le slogan de Moulinex : "Moulinex, libère la femme" entre en contradiction avec le fait d'assigner la femme aux tâches ménagères.

Certains médias véhiculent aussi ces clichés. Si les rédacteurs des chroniques sont très souvent des hommes, il convient d'indiquer le fait que les femmes sont souvent en accord avec ces articles dont les propos seraient vivement critiqués aujourd'hui. L'éducation qu'elles ont reçue y est pour beaucoup. Les plus anciennes générations ne voient d'ailleurs pas toujours d'un bon oeil les évolutions de la société. Une certaine Gabrielle Cavellier exprime bien cela dans sa "Petite chronique féminine" publiée chaque mois dans La Revue illustrée du Calvados de 1911 à 1914.

L'article indique : "Me prendra-t-on pour une amie grondeuse si j'exprime le regret que la vraie jeune fille devient quasiment rare comme la perle ? Je vous signale deux exagérations, mes chères amies : ou l'on couve des poupées mièvres, niaises, sans initiative, rougissant à chaque mot qu'on leur adresse et ne sachant répondre ni oui ni non avant d'avoir consulté leur maman des yeux; ou l'on fait des garçons en jupons élevés en serre chaude, pétris de mondanités et d'artifices, se maquillant à quinze ans, lisant tout Lavedan à seize, ayant leur flirt à dix-sept, partageant leur vie entre la bicyclette et le tennis, et se vantant d'avoir, Dieu merci, déposé tout ce qui crée l'obstacle à leur indépendance : coeur, cervelle, enthousiasme, sensibilité. Autrefois, il y avait excès dans le premier genre. Aujourd'hui, on incline manifestement vers le second. C'est curieux combien nous avons de mal à garder la juste mesure. Mais quelle est cette mesure ? Tâchons de nous entendre. Le caractère distincif de la vraie jeune fille, c'est de savoir précisément se tenir à la moitié du chemin qui sépare l'enfant de la femme.

"Propos sur les jeunes filles" par Gabrielle Cavellier, La Revue illustrée du Calvados, février 1912, AD14, 14T/23/1/2/3

Au 20e siècle l'image du mari protecteur est également toujours très répandue. Les guerres mondiales accentuent encore ce phénomène à travers les documents de propagande qui usent et abusent des clichés. Il faut ainsi protéger sa femme et ses enfants tandis que la République en danger est incarnée par la figure de Marianne. La France elle-même est assimilée à une femme.

Les cartes postales qui se font l'écho des échanges entre les contemporains cultivent également l'image de la femme charmée. L'homme y est systématiquement présenté en situation de la protéger. On est encore loin des femmes indépendantes. 

Deux amoureux sont assis, l'homme tient la jeune femme par l'épaule en l'enlassant dans le dos.
Une jeune femme assise est tenue par la main par un homme debout.
Une jeune femme assise est tenue par la taille par un homme debout qui approche sa bouche de son cou.
Série de cartes postales du Calvados, AD14, 18FI/84

Les publicitaires font également appel aux clichés liés aux femmes. Pour séduire, les affichistes n'hésitent pas à utiliser les atouts féminins. Ces 2 affiches de 1933 reprennent ainsi les stéréotypes de la femme aguicheuse ainsi que des slogans choisis. Trouville est ainsi qualifiée de "reine des plages".

L'affiche représente une jeune femme mince en maillot de bain deux pièces ouvrant un rideau rouge sur le paysage balnéaire de Trouville et sa plage.
"Trouville, la reine des plages", affiche de 1933 par Lobrot, AD14, 25FI/326/1
L'affiche représente une jeune femme souriante en maillot de bain une pièce tenant un ruban sur lequel apparaît le titre "La Reine des plages". La jeune femme est assises sur le nom Trouville beach casino.
"Trouville, la reine des plages", affiche de 1933 par Arte, AD14, 25FI/250/3

Pour aller plus loin :

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