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Des stéréotypes de sexe
Définitions
Les définitions suivantes reprennent celles proposées par le Ministère en charge de l'Egalité entre les Femmes et les Hommes.
Les stéréotypes de sexe (ou de genre) sont des préjugés, clichés, représentations réductrices et généralisantes qui essentialisent ce que sont et ne sont pas les filles et les garçons, les femmes et les hommes. Exemples :
- Une femme aime faire les boutiques parce qu'elle est une femme
- Un garçon, ça ne pleure pas parce qu'il est un garçon.
Ces "clichés" sont d'autant plus difficiles à déconstruire qu'ils sont répandus dans la société comme des vérités absolus et des faits réels. Ils sont historiquement liés à l'éducation reçue et à des croyances répandues. En ce qui concerne les femmes, ils ont souvent attrait au sexisme.
Le sexisme est une idéologie qui repose sur l’idée que les femmes sont inférieures aux hommes. Ses manifestations sont très diverses : des formes à l’apparence anodines (stéréotypes, « blagues », remarques) jusqu’aux plus graves (discriminations, violences, meurtre).
Les clichés sexistes traversent les époques. Pendant une grande partie du 20e siècle, la femme est considérée comme destinée exclusivement à être une épouse et une mère exemplaire ainsi qu'une véritable "fée du logis". L'éducation dispensée aux filles, différente de celle des garçons, leur inculque ce rôle prédestiné. Les écoles ménagères, comme celle de la Société Métallurgique de Normandie créée en 1927, participent à la diffusion de ce stéréotype. En parallèle, le slogan de Moulinex : "Moulinex, libère la femme" entre en contradiction avec le fait d'assigner la femme aux tâches ménagères.
Certains médias véhiculent aussi ces clichés. Si les rédacteurs des chroniques sont très souvent des hommes, il convient d'indiquer le fait que les femmes sont souvent en accord avec ces articles dont les propos seraient vivement critiqués aujourd'hui. L'éducation qu'elles ont reçue y est pour beaucoup. Les plus anciennes générations ne voient d'ailleurs pas toujours d'un bon oeil les évolutions de la société. Une certaine Gabrielle Cavellier exprime bien cela dans sa "Petite chronique féminine" publiée chaque mois dans La Revue illustrée du Calvados de 1911 à 1914.
Au 20e siècle l'image du mari protecteur est également toujours très répandue. Les guerres mondiales accentuent encore ce phénomène à travers les documents de propagande qui usent et abusent des clichés. Il faut ainsi protéger sa femme et ses enfants tandis que la République en danger est incarnée par la figure de Marianne. La France elle-même est assimilée à une femme.
Les cartes postales qui se font l'écho des échanges entre les contemporains cultivent également l'image de la femme charmée. L'homme y est systématiquement présenté en situation de la protéger. On est encore loin des femmes indépendantes.



Les publicitaires font également appel aux clichés liés aux femmes. Pour séduire, les affichistes n'hésitent pas à utiliser les atouts féminins. Ces 2 affiches de 1933 reprennent ainsi les stéréotypes de la femme aguicheuse ainsi que des slogans choisis. Trouville est ainsi qualifiée de "reine des plages".
Pour aller plus loin :
- la Délégation Académique à l'Action Culturelle par l'intermédiaire de Marc Lienafa propose un mur virtuel en ligne des ressources pédagogiques autour du thème Déconstruire les stéréotypes femmes/hommes dans les musées normands