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Combats et évolutions dans la seconde moitié du 20e siècle

Si le rôle traditionnel de ménagère assigné aux femmes n'a pas disparu avec les guerres mondiales, elles ont néanmoins gagné leur place dans la sphère politique. En 1944, l’ordonnance du 21 avril du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) installé à Alger accorde le droit de vote et l’éligibilité aux femmes

Toutefois, les inégalités entre les femmes et les hommes restent immenses. C'est par la prise de parole publique que les femmes parviennent à faire reconnaître la légitimité de leurs demandes. Les associations participent de ce mouvement donnant une visibilité à celles qui n'en bénéficiaient pas. En 1960 est ainsi créé le Mouvement français pour le Planning familial (MFPF). Le Planning familial a pour objectif l’éducation sexuelle, la lutte pour le droit à la contraception et à l’avortement. Les syndicats portent également les revendications professionnelles des femmes.

Dessin d'une femme représentée en jupe avec un chapeau sur lequel il est écrit "droit de vote 21 ans". Autour, un texte indique : "Mademoiselle 66 veut un métier, du travail, des loisirs. Mademoiselle 66 veut être responsable dans une France démocratique"
Le texte précise notamment que "Peu de jeunes filles accèdent aux plus hautes qualifications, par exemple, sur 100 ingénieurs, seulement 3 sont des femmes."
Tract de 1966 de l'Union des Jeunes Filles de France, AD14, 1J/43

On pense souvent que les événements de Mai 1968 ont significativement changé la donne. Mais le bilan est plus contrasté. Une fois passée la prise de conscience, encore faut-il traduire en actes les discours prononcés.

Les relais médiatiques porté sont alors décisifs afin de sensibiliser l'opinion publique. Le 26 août 1970, neuf femmes sont interpellées alors qu’elles souhaitent déposer une gerbe sous l’Arc de Triomphe à Paris pour la femme du Soldat inconnu. Cette action qui marque le début du Mouvement de Libération des Femmes. L'ambition désormais est de persuader les électeurs français de la nécessité de faire évoluer le droit et par conséquent, d'avoir des élus qui agissent. Des personnalités médiatiques telles l'avocate Gisèle Halimi ou l'autrice Simone de Beauvoir s'impliquent personnellement et contribuent non plus seulement à persuader mais aussi à convaincre de la nécessité de changer les choses sur le plan juridique.

La lettre signée de la main de Françoise Giroud précise que "toute femme célibataire, avec ou sans enfant, peut demander à être appelée "Madame" et il faudrait en effet trouver une appelation commune qui puisse confondre les deux termes "Madame-Mademoiselle." Plus loin, il est précisé : "Par ailleurs, la Chancellerie, par une lettre-type a également rappelé aux Administrations que toute femme célibataire peut demander à être appelée Madame, et les a invitées à un effort d'information en ce sens."
Lettre de Françoise Giroud, secrétaire d'Etat à la condition féminine, confirmant le droit de se faire appeler "Madame" bien que n'étant pas mariée, AD14/ 1J/379

Un document singulier préservé aux Archives du Calvados traduit ce grand mouvement des années 1970. Il a été donné par une certaine Annick Le R. lors de la Grande Collecte de 2018 consacrée aux archives des femmes. Cette lettre reçue de Françoise Giroud, alors secrétaire d'Etat à la condition féminine, l'autorisait à se faire appeler "madame" bien qu'étant non-mariée. Loin d'être anecdotique, la revendication visait l'égalité hommes-femmes et le droit des femmes à n'être pas limitées à leur statut d'épouse et de mère. Elle aboutira définitivement par un décret de 2015 supprimant la case "mademoiselle" des documents administratifs. Pour compléter, le témoignage oral de la donatrice est préservé aux Archives du Calvados sous la cote 7AV/27.

Des lois emblématiques conduisent alors à des évolutions notables de la société. 

  • Le 22 décembre 1972 , une loi pose ainsi le principe de l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes. 
  • Le 17 janvier 1975 , la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dite "loi Veil" est promulguée pour une période de 5 ans.
  • Le 11 juillet  suivant, la loi autorise le divorce par consentement mutuel.

C'est ainsi en 1974, qu'est créé le premier secrétariat d’État à la Condition féminine en France par le Président de la République Valéry Giscard d'Estaing et attribué à Françoise Giroud. Il faut attendre la présidence de François Mitterand pour un ministère autonome confié à Yvette Roudy. Le 13 juillet 1983, la "loi Roudy" établit l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Yvette Roudy fut par la suite élue députée du Calvados (de 1986-1993 puis 1997-2002) et maire de Lisieux de 1989 à 2001. 

Affiche du ministère des Droits de la Femme pour le droit à la contraception, 1985-1988, AD14, 25FI/368/22

Malgré toutes ces évolutions des droits des femmes au XXème siècle, il reste encore beaucoup à faire. Le 2 septembre 1999, Catherine Génisson, députée (PS) du Pas-de-Calais, remet à Lionel Jospin, Premier Ministre, un rapport dressant un tableau des inégalités entre les femmes et les hommes au travail. Selon ce rapport, il n'y a alors que 7% de femmes parmi les cadres dirigeants des 5  000 premières entreprises françaises. De plus, en moyenne, les femmes touchent un salaire 27% inférieure à celui des hommes.

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