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Les femmes de la SMN

L'usine en arrière-plan comporte de nombreuses cheminées fumantes et surplombe l'Orne et le canal de Caen à la mer. La cité industrielle est composée de très nombreux logements identiques caractéristiques de la Reconstruction.
Vue aérienne de l'usine de la SMN et de la cité industrielle du Plateau à la Reconstruction, AD14, 57J/2925/1

La Société Métallurgique de Normandie (SMN) fut une entreprise marquante tout au long du 20e siècle. La main d'oeuvre de l'usine qui produisait de l'acier était à l'écrasante majorité constituée d'hommes. Néamoins, des femmes ont travaillé dans l’usine. Surtout, elles occupaient d'autres fonctions dans l'entreprise. 

Elles étaient ainsi particulièrement employées dans les fonctions administratives dans les Grands Bureaux, bâtiment où se trouvait la Direction elle aussi, essentiellement masculine. Si elles étaient moins nombreuses que les hommes parmi les ouvriers, elles faisaient autant qu'eux partie de la vie de l’usine. Dans les cités industrielles et notamment celle du Plateau située à cheval sur les communes de Colombelles, Giberville et Mondeville, elles étaient destinées par l'entreprise à s'occuper des enfants, de leur mari et être de véritables "fées du logis" (un concours national existait d'ailleurs pour obtenir ce titre !).

Néanmoins, leur rôle changea notamment avec la Première Guerre mondiale. Alors que l'entreprise ne s'appelait pas encore SMN mais Hauts-Fourneaux et Aciéries de Caen (HFAC), elle devient le temps de la guerre une fabrique d'obus. Les femmes remplacent alors les hommes partis au front et deviennent des "munitionnettes".

Lors de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs "femmes de la SMN" s'illustrent. On pense ainsi à la résistante Gisèle Guillemot.

Citons aussi la sage-femme Raymonde Girardot (1902-1989). Avec sa fille Annie (future actrice bien connue), elles vivaient rue du stade dans la cité industrielle du Plateau. Comme des milliers d'habitants, pour se protéger des bombardements des Alliés, elle s'était réfugiée dans les grottes des Roches à Mondeville. Là, Raymonde Girardot assistait le docteur Pierre Lafond (maire de Mondeville) pour prodiguer les soins utiles. En 36 jours, ils y mirent au monde 17 enfants !

Annie Girardot retourne sur les lieux de son enfance en Normandie, L'invité du dimanche, 19 avril 1970, 13min 27s, vidéo sur le site de l'INA

Toutes les "femmes de la SMN" n'ont pas eu un parcours si exceptionnel. Une école ménagère (plus tard appelée école technique de filles) formait ainsi les jeunes filles à s'occuper de la maison. 

L'école ménagère

En 1927, un établissement de formation ménagère familiale, dépendant des œuvres sociales de la S.M.N. est officiellement créé. En 1933 une section ‘’ Arts ménager ‘’ est ouverte, sanctionnée par un CAP ‘’ Art ménager ‘’. A l’origine destinée à la préparation en 2 ans du CAP couture et ménager et du CAP d’employée de collectivité, elle forme à partir de 1948 les élèves en 3 ans. Les jeunes filles y sont préparées à leur futur rôle d'épouse et de mère. 

Cliquez sur les images ci-dessous pour accèder aux séries de photographies que nous préservons sur l'histoire des femmes de la SMN.

Des dizaines d'élèves de l'école ménagères défilent en rang comme des soldats sur la piste d'athlétisme du stade du Plateau de la Société Métallurgique de Normandie avec à leur tête l'institutrice.
Défilé des filles de l'école ménagère le 14 juillet 1958 sur le stade du Plateau, AD14, 57J/2926/5

 Si en 1944, il n'y avait que 12 élèves, elles sont 64 en 1953. De 1950 à 1960, ce sont ainsi 562 jeunes filles qui bénéficient de l’enseignement de l’école ménagères. Sur cette période, 68 C.A.P. de couture et 76 C.A.P. d’enseignement ménager sont attribués. Le Bulletin SMN, publication officielle de l'entreprise, de décembre 1960 (Archives du Calvados, 57J/100) précise toutefois : "Mais beaucoup plus qu’une formation professionnelle dans les spécialités définies, les jeunes filles qui fréquentent l’école ménagère reçoivent un enseignement qui les prépare à remplir leur futur rôle d’épouse et de mère de famille. N’est-ce pas pour l’école ménagère le plus beau titre de gloire d’avoir contribué à l’épanouissement et à l’harmonie de jeunes foyers ? Nombreuses sont, depuis 10 ans, les anciennes élèves de l’école ménagère qui se sont mariées. Elle savent qu’elle doivent à leur école une partie de leur bonheur. Ce ne sont pas leurs époux qui nous contrediront !" 

Les événements de Mai 68; auxquels de nombreuses femmes y compris de la SMN participent, changent quelque peu la donne, du moins le vocabulaire employé. Ainsi, en octobre 1968, l’école ménagère est officiellement fermée et remplacée par une école technique de filles. Cette institution évolue ainsi avec son temps jusqu’à sa suppression en 1984, signe évident de l’évolution des mentalités. 

Des élèves apprennent à repasser.
Cours à l'école technique de filles de la SMN en septembre 1981, AD14, 57J/2921/20

Des employées de la SMN au travail

Une secrétaire tape sur une machine à écrire.
Femmes au travail au bureau du personnel de la SMN en 1962, AD14, 57J/2920/2
Des secrétaires travaillent à leur bureau à des tâches administratives.
Femmes au travail au bureau de la mutuelle de la SMN en 1975, AD14, 57J/2917/1
Une femme utilise un instrument de mesure pour réaliser un dessin technique. La pièce rassemble un ensemble de dessinateurs sur des feuilles blanches de très grande taille reposant sur des chevalets comme dans un atelier artistique.
Une femme au travail au bureau d'études de la SMN en 1954, AD14, 57J/2920/6
Une femme s'entretient avec l'un des dessinateurs industriels du bureau d'étude.
Femmes au travail au bureau d'études de la SMN vers 1954, AD14, 57J/2903/10

Pour aller plus loin

La première de couverture de l'ouvrage présente plusieurs photographies de femmes de la SMN dans des moments de loisirs, en cours à l'école ménagère et au travail.

Lire l'ouvrage de Jean Ferrette porté par l'Association Mémoire et Patrimoine SMN et préfacé par Michelle Perrot, Les Femmes et l'usine au temps de la SMN, éd. Cahiers du temps, 2020, 191 p. (AD14,  BH/8/18996)

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Pour aller plus loin

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