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Les Femmes dans la Première Guerre mondiale
Dans la France de 1914, juste avant le déclemenchement de la guerre, 35% des ouvriers sont des ouvrières. La mobilisation massive et le départ des hommes sur le front lors de la Première Guerre mondiale provoqua une désorganisation notamment de l’économie normande. Les femmes (et leurs enfants) se retrouvent seules pour assurer des tâches auxquelles elles n’ont ni l’habitude ni la formation. Elles doivent ainsi remplacer les hommes dans les champs, les services publics ou les commerces, tout en subissant de plein fouet les restrictions. Un autre rôle largement dévolu aux femmes est celui d’ « ange blanc », c’est-à-dire d’infirmière. Enfin, marraines de guerre, elles prolongent le soutien envers les soldats et préparent des colis à destination du front.
Leur implication gagne également l’industrie où elles sont employées pour la confection de vêtements militaires aux Établissements Mommers de Lisieux, de pansements à Saint- Rémy-sur-Orne ou pour la fabrication d’engins explosifs comme à la Société Normande de métallurgie, la Société d’électrométallurgie de Dives-sur-Mer ou à l’usine Rebour de Pont-d’Ouilly.
Le saviez-vous ?
- A cette époque, le Code civil déclare toujours les femmes incapables juridiquement et les maintient sous l’autorité de leur père puis de leur mari. Les valeurs traditionnelles sont réaffirmées et empêchent notamment la reconnaissance de leurs droits politiques : les femmes n’obtiennent pas le droit de vote et restent donc exclues de la citoyenneté.
- La loi du 5 août 1914 permet aux femmes des soldats de toucher 1,25 franc, augmenté de 0,5 franc par enfant de moins de 16 ans. Cette allocation ne compense cependant pas totalement la perte de revenu provoquée par le recrutement des hommes sur le front.
- De nombreux divorces eurent lieu après la Première Guerre mondiale. À titre d’exemple, pour le ressort du tribunal d’instance de Pont-l’Évêque, 91 divorces sont prononcés en 1919-1920 contre 32 en 1911-1912 (voir AD14, 3U/5/48).
- Le 7 février 1918, les femmes obtiennent le droit de vote au Royaume-Uni puis le 12 novembre 1918 en Allemagne !
Lors du déclenchement du conflit, les ressortissants des puissances ennemies se trouvant sur le sol français sont placés en résidence forcée. On craint, en effet, de laisser circuler de potentiels espions ou de laisser repartir de futurs soldats ennemis. Plusieurs camps d'internement sont ouverts sur le territoire français. Dans le Calvados, un centre est établi, en octobre 1914, à Vire, dans l’ancien petit séminaire. Pour les internés, c’est bien une vie sous surveillance qui s’organise. Mais malgré la situation, les pensionnaires tâchent d’y reconstituer les repères d’une vie normale : une école est instituée, des groupes de musique et de théâtre se constituent. Au total, 1352 étrangers ont été internés à Vire de 1914 à 1919, date de fermeture du camp. Les femmes ont un dortoir isolé dont nous préservons une photographie !
Pour aller plus loin
- Lire MORIN ROTUREAU E., Françaises en guerre : 1914-1918 , Paris, éd. Autrement, 2013, 223 p. (AD14, BH/4/5093)