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Etre réduit en esclavage
La capture et la marche vers la côte
Les individus réduits en esclavage ont été capturés dans les régions voisines des royaumes du Congo, à l'intérieur des terres, par des marchands d'esclaves africains. A partir de ce moment, les captifs sont considérés comme esclaves.
Nous voyons ici des marchands et des courtiers conduire des captifs au capitaine négrier. Les plus dociles sont attachés par une ficelle mais l'homme au 1er plan a le cou maintenu par une fourche de bois. La fourche est percée de deux trous reliés par une cheville de fer qui repose sur la nuque du captif. Tenu ainsi il ne peut opposer la moindre résistance. Il faut qu'il se laisse conduire. On appelle cette fourche "bois Mayombe". Dans cette représentation, le paysage adoucit la réalité.
La visite du chirurgien : comment l'esclave est déshumanisé
Avant d'être acheté un captif doit subir une visite réalisée par un chirurgien, membre de l'équipage. Voici le récit qu'en fait Louis Ohier de grandpré.

La visite du chirurgien : comment l'esclave est déshumanisé
Avant d'être acheté un captif doit subir une visite réalisée par un chirurgien, membre de l'équipage. Voici le récit qu'en fait Louis Ohier de grandpré.
Fuir et résister
Les captifs sont rapidement embarqués à bord du navire. Il arrive que les malades restent dans une case du comptoir appelée "bombe des malades". La bombe est également le nom que l'on donne à la prison. Lors de l'expédition de traite du capitaine Lacoudrais, 7 captifs parviennent à s'enfuir de la "bombe des malades", voici les récits de leur fuite.
Transcription :
"[...] le douze décembre 1788 sur les neuf heures du soir M. Roland, premier chirurgien, aurait été averti qu'il venait de mourir dans la bombe aux malades un otage fil de terre. Aussitôt il s'y serait rendu avec les novices Deslongchamps, Dubocq et Gosselin tous les trois novices du bord et descendus à terre pour servir d'infirmiers aux malades. Au moment où ils ont porté le cadavre pour l'ensevelir, un homme et un négrillon, captifs malades dans la bombe ont profité de l'instant que les blancs étaient occupés pour s'échapper de ladite bombe. Ils ont fait une ouverture dans la palissade pour se sauver. Au même instant des blancs s'étant aperçu qu'il manquait deux captifs ont crié de suite l'alerte, le capitaine s'étant trouvé averti par ces cris, rentrant à son comptoir aurait de suite mis tous ses blancs et serviteurs noirs sur pied pour faire en sorte de trouver les fuyards, ce qu'ils n'ont pu faire après plus de six heures de marche. "